1) Vous allez à l’encontre de l’idée selon laquelle le terrorisme serait la menace majeure pesant sur notre sécurité…
D’abord, ceci. Mon diagnostic est sans intention ultérieure. Il résulte de ce que je vois et écoute : mon expérience plus mon intime conviction. Ce diagnostic ne vise ni à plaire ni à déplaire ; à favoriser ceci ou empêcher cela. Le docteur dit : « vous avez la grippe », car tel est son diagnostic. Il se moque du fait que vous soyez de droite ou de gauche, croyant ou pas – eh bien moi, pareil.
Allons aux faits. L’évolution du terrorisme en Europe émane de l’unique source indéniable, le TE-SAT Terrorism Trend Report 2014 d’Europol, qui compile les statistiques officielles des 28 Etats-membres de l’Union européenne. Bilan pour 2013 (dernière année complète et connue) :
– Terrorisme jihadi-islamiste en Europe : zéro attentats
– Terrorisme néo-fasciste ou nazi en Europe : zéro attentats
– Toute l’Europe, hors Corse et Ulster : 7 (sept !) attentats et tentatives
Au total – 28 pays, 500 millions d’habitants – 91 attentats ou tentatives pour TOUTE l’Union Européenne, dont 58 en Corse. Soit ± 0,0000002 attentat ou tentative par an et par citoyen de l’UE. Où est le cataclysme ? En France comme ailleurs en Europe, se multiplient en revanche des proto-attentats commis par des instables, Breivik… Merah… plus, tous ceux ayant agi fin 2014.
Caractéristique de TOUS ces individus jusqu’à ce jour : soit ils sont isolés, soit pris dans ce que la psychiatrie nomme un « délire à plusieurs » (un proche, une relation sous emprise mentale, etc.) phénomènes plus proche de la micro-secte que de l’organisation terroriste.
Voilà le grand mot lâché : or-ga-ni-sa-tion. Ce qui disparaît d’Europe, c’est le terrorisme des organisations terroristes. Le terrorisme comme méthodologie poursuit sa dégénérescence entamée à la fin de la Guerre froide. Idéologique avant la chute du Mur, il est ensuite récupéré par des gangsters (attentats de la mafia sicilienne contre des magistrats, etc.) puis désormais par des débiles mentaux.
A ce jour, nul attentat commis par ces fameux rentrants-du-jihad, autour desquels un tourbillon de mythomanes, de politiciens impopulaires et de journaux en faillite nous fait une crise d’hystérie depuis le printemps 2014. Tous (sans exception) les actes recensés sont en revanche commis par divers « recalés du jihad », voyous, aventuriers, illuminés, débiles légers etc. Les actes qu’ils commettent sont affreux, condamnables et à juste titre, la population s’en inquiète – mais ils n’ont nulle dimension stratégique. Breivik massacre des dizaines d’ados norvégiens : quoi ensuite ? Rien. Une souffrance sans fin pour des parents, voilà tout. Idem pour l’école juive de Toulouse.
Les politiciens semblent désormais incapables de distinguer entre Napoléon et un fou se prenant pour Napoléon. Quel rapport en effet entre l’attentat (stratégique) du 11 septembre, trois ans d’intense travail pour une « PME terroriste » de trente à cinquante personnes ; et l’horreur de l’école juive de Toulouse, commis par un Merah parti tuer un militaire et ouvrant le feu sur des enfants, geste qu’il n’envisageait pas lui-même, deux minutes auparavant ?
Le diagnostic a ceci de crucial qu’il empêche l’erreur de traitement. Or l’actuel gouvernement, peu compétent, ne voit pas clair dans ces affaires. D’où son affolement.
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