Le 24 juin 2021, l’ONUDC (DC : Drogues & crime) alerte : « Les chaînes livrant la cocaïne vers l’Europe se diversifient, ce qui fait baisser les prix, monter la qualité et menace l’Europe d’une nouvelle expansion du marché de la cocaïne ». De fait, depuis au moins trois ans, cette drogue inonde les ports d’Europe : Anvers, Rotterdam, Hambourg ; désormais, Le Havre, Dunkerque. Du cône nord de l’Amérique du Sud, via les Caraïbes et l’Afrique, les cartels ont ciblé l’Europe comme marché N°1. Au prix de gros, le kg de coke s’y vend bien plus cher qu’à Miami ou au nord du Mexique. Plus, un marché énorme : 4 millions de cocaïnomanes plus ou moins réguliers dans l’Union européenne – 600 000 en France.

Côté « accumulation primitive du capital » (comme dit Karl Marx), la cocaïne, sa production et son trafic, sont explosifs : la fortune à portée de main. Une tonne de cocaïne pure à ± 90% (cas fréquent, à présent) vendue sans encombre en Europe aux demi-grossistes, bénéfice : 60 millions d’euros. Trois aller-retour Colombie-Europe, on est multimillionnaire. Trois ans sans répression, milliardaire.

Bien sûr, ces milliards à portée de bandits primitifs et brutaux déchaînent une folle violence : enlèvements, séquestrations, homicides, tortures, attentats ; d’autant que, si les papys de la French Connexion ne touchaient jamais à leur héroïne, les caïds de la coke usent fort d’une poudre qui les enrage à plus de crime encore. Rappel : quand le crack (cocaïne du pauvre) déferle aux États-Unis vers 1987, le carnage de jeunes dealers (surtout Noirs, de 1988 à 1993) s’entretuant pour saisir ou protéger des fiefs, est terrible – 15 homicides par JOUR :

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