Encore un assassinat de voyou à Marseille – et comme d’usage, à l’aide d’une arme de guerre, un fusil d’assaut de type Kalachnikov. Le côté répétitif de tels règlements de comptes dans les Bouches-du Rhone impose de s’interroger sur le phénomène – donc à poser quelques questions fondamentales :

1 – A Marseille, est-ce la mafia qui est à l’oeuvre ?
Non, pas du tout. Le milieu marseillais ressemble plutôt à un gâteau, avec deux couches superposées. La couche la plus basse, la plus profondément enfouie, la plus ancienne aussi est celle du crime organisé italo-corsomarseillais. On en entend peu parler et depuis quelques temps, les arrestations s’y font rares. Connivences parfois haut placées, mansuétude médiatique locale : ces gangsters très dangereux savent se faire « respecter » et travailler en silence. Cette capacité d’esquive à la répression durera-t-elle toujours ? Non – et même, des surprises ne sont pas exclues. Mais même dans le cas de ce milieu italo-corsomarseillais, il ne s’agit pas d’une mafia, terme qui a un sens très précis, que voici. Une mafia, c’est une « aristocratie criminelle », une société secrète plus qu’une bande, avec sa loi du silence, son code d’honneur, sa légende et sa capacité à se faire obéir sur « son » territoire.
En Europe, deux pays connaissent de vraies mafias : l’Italie (Cosa Nostra, Camorra, Ndrangheta, surtout) et l’Albanie. Il y a certes des règlements de comptes dans ce milieu, mais ils sont rares et plus « chirurgicaux ».

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