SOUS le général De Gaulle, la Ve République débuta sa vie politique par des rap-ports de franchise ; sans ménagement ; à la limite de la dureté. Le général ne s’épar-gnait pas lui -même ; pas plus, les autres ; surtout s’il s’agissait de ce qui, à l’en croire, était la passion de sa vie, sa patrie, la France. Alors, les conférences de presse gaul-liennes exposaient brutalement la vision du général, ce qu’il croyait bon ou à l’inverse, ce qu’il rejetait. Et il avait la dent dure ! Sous lui, chefs gaullistes et mi-nistres étaient certes plus souples. Mais alors, les Français ne se faisaient pas dorer la pilule – en tout cas, pas par le président-monarque.

Puis la politique politicienne reprit des droits. Sursaut, certes, à la fondation du RPR, initialement patriotique et souverainiste ; ensuite, la com’, les sondages, éléments de langage, ingénierie sociale, … « changer le regard » … Dire blanc et faire noir… Tout cela devint l’art de gouverner : basiquement, ce qu’on enseignait à l’ENA. La Ve ré-publique devenue néo-libérale, ses dirigeants ont agi en néo-libéraux : le peuple et ses foucades sont dangereux… Le gouvernement des experts est préférable… Des dis-positifs – tant qu’il en faudra – doivent encadrer le système électif « pour que les res-ponsables puissent vivre sans crainte d’être piétinés ou encornés par le troupeau des bêtes sauvages » (Walter Lippmann, doctrinaire du néo-libéralisme).

Notamment, le ministère de l’Intérieur s’est dès lors mis à mentir sur le comptage du crime, sur l’insécurité. Cent stratagèmes ont été imaginés pour saucissonner, éluder, ventiler le réel criminel ; au point qu’aujourd’hui, en criminologie, comparer même les données les plus simples et devenu une tâche herculéenne. De cela, un exemple.

Prenons les cambriolages, dont le nombre énorme croit chaque année en France : dans la réalité des chiffres que l’Intérieur camoufle dans d’infinis tableaux type Ex-cel, la France en subit vraiment plus de 434 000 par an, près de 1 200 par jour et de 50 par heure. Accéder au nombre réel de ces cambriolages qui empoisonnent la vie des Français ; leur font éprouver un viol et réaliser leur impuissance, est déjà ardu. Bien plus encore de comparer, en la matière, la France à ses voisins Anglais, Alle-mands, Italiens et Espagnols.

Là c’est pire : à chacun de ces peuples, une langue où diffèrent les « structures de si-gnification » ; son gouvernement, dont la statistique – bien sûr, pas pour le seul crime – reflète une longue histoire. De plus, ce qu’on y décompte varie : cambriolage des seules résidences privées ici ; toutes effractions, là (bureaux, usines, commerces, lo-caux officiels, etc.).

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