UNE semaine s’est écoulée depuis l’opération de guérilla urbaine visant les prisons et le personnel pénitentiaire : clairement, la pire cacophonie règne dans les minis-tères régaliens ; derrière les usuelles rodomontades et formules viriles (« narco-ra-cailles ») nul ne sait répondre à ces deux questions, aussi claires que cruciales :
– Qui a fait ça ?
– Depuis 1852 et Émile de Girardin, tout Français sait que « Gouverner, c’est prévoir ». Pourquoi nul n’a-t-il rien prévu ? Pourquoi ce choc, cette surprise absolue ?
Mais dépassons ces épiphénomènes pour aller droit à l’essentiel. Sous M. Darmanin, comme sous M. Dupond-Moretti et tous leurs prédécesseurs depuis l’anarchiste Mme Taubira, la machine judiciaire-pénitentiaire française se déglingue chaque jour un peu plus. Pitreries, sanctions-bidon, avortements judiciaires : des faits ré-cents, tous établis et vérifiés.
Répétons-le : sa minorité gauchiste n’empêche pas la justice française d’accomplir sa tâche du mieux qu’elle peut. Mais elle manque de tout : de magistrats, de personnel, de moyens, de prisons décentes ; de capacités à réinsérer des détenus (quand c’est possible) … de suivre les malfaiteurs juvéniles pour éviter les rechutes criminelles… Quatre fois moins de procureurs en France qu’en Pologne ! Résultat concrèts :
PITRERIES : Un détenu de la prison de Maubeuge (connu pour « violences ») s’évade « lors d’une visite au zoo de la ville »… Auparavant, Abdelaziz C., condamné pour « ac-quisition et détention non autorisée de matériel de guerre (!) et extorsion aggravée », prétexte d’un besoin pressant lors d’un transfert, bouscule ses gardiens et disparaît. Ce bien sûr, après le drame Amra et de véhémentes promesses officielles de sécuri-ser les « extractions judiciaires »…
SANCTIONS-BIDON (Exemples d’occurrence hebdomadaire, choisis ces dernières semaines parmi bien d’autres). Idriss R., 19 ans, a incendié un bâtiment d’usine à Roanne… production interrompue… Machines-outils détruites… Dégâts, 500 000€… Condamné à « 24 mois de prison », 16 avec sursis, 8 « fermes », sous bracelet électro-nique. Prison effective, zéro. Que dit le Code pénal art. 322-6 (incendies volon-taires) ? Hors circonstances aggravantes, dix ans de prison, 150 000 € d’amende…