LE 2 août 2024, le prudent Figaro constate qu’en général, sous la présidence Macron, anarchistes et casseurs souffrent peu de la justice ; rarement jugés – moins encore condamnés. En août 2024, le Parquet national antiterroriste a 5 procédures en cours ciblant l’ultradroite ; zéro contre l’ultragauche, les écoterroristes, etc. Le Figaro cite un magistrat : « Les peines infligées sont … sans doute moins sévères quand il s’agit de l’ultragauche que de l’ultradroite ». C’est fort juste :
– Émeutes de l’été 2023 à Bordeaux : agences bancaires ravagées, DAB détruits, vitrines fracassées, incendies par dizaines, mobilier urbain saccagé, jets de cocktails-Molotov sur la police ; des centaines d’émeutiers, chacun des cinq jours de violences déchai-nées. À la fin, 7 condamnés pour zéro jour de prison réelle ; au pire, 30 mois avec sursis… les autres, 105 heures de travail d’intérêt général, interdiction de manifester pendant trois ans.
Décembre 2023, Bouches-du-Rhône, ravage de la cimenterie Lafarge par des écolos vio-lents, 6 millions d’€ de dégâts. Dans ce cas, le code pénal prévoit dix ans de prison : (attaque en bande organisée avec armes et séquestration). Verdict en décembre 2024, zéro jour de prison réelle : 9 arrêtés, 5 relaxés, 4 « condamnés » avec sursis, de six à dix mois.
Encore, là, a-t-on envoyé divers lampistes devant un tribunal ; parfois c’est l’échec total, pour du terrorisme ou des atteintes aux intérêts majeurs de l’État. Des années après qu’ils aient été commis, brouillard complet ; nul n’est traduit en justice.
Rappel : la SNCF contrôle environ 36 000 km de voies ferrées, dont la surveillance lui coûte 35 millions d’€/an ; 250 de ses agents sont affectés à cette sûreté ferroviaire. En janvier 2023, à Vaires-sur-Marne (77), un poste d’aiguillage SNCF est incendié, le trafic ferroviaire de la gare de l’Est, paralysé 48h. Depuis, nulle arrestation. Avant cela (2021-2023), des installations des Télécom ont subi 205 sabotages, incendies, etc. De mars 2020 à février 2022, massivement, 250 attaques de pylônes de téléphonie, antennes-relais et sites de cibles symboliques pour l’ultra-gauche.
A l’aube du 26 juillet 2024, peu avant la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, divers postes d’aiguillage stratégiques de la SNCF subissent une « attaque massive, de nature à paralyser le réseau ferré national » et « à porter atteinte aux intérêts fonda-mentaux de la nation » – 800 000 voyageurs impactés.
But politique d’une attaque clairement terroriste : couper Paris de toutes les Lignes à Grande Vitesse (LGV). D’emblée, on cible les « anarcho-autonomes… l’écologie radi-cale ». Le 26/07/2024, 4h du matin, vaste série de sabotages : LVG-Nord, Pas-de-Ca-lais ; LVG-Est, Meurthe-et-Moselle ; LVG-Atlantique, Eure-et-Loir ; un acte déjoué sur la LVG Paris-Lyon. Visées, de névralgiques armoires électriques, pourtant sécu-risées et dissimulées ; les saboteurs coupent et incendient les câbles contenant des faisceaux de fibres optiques.
Le surlendemain, une revendication oblique-ironique dont l’ultragauche est coutu-mière : l’action vise à « La chute d’un monde reposant sur l’exploitation et la domina-tion ». Les enquêteurs gémissent : « Les pirates du rail n’ont commis aucune impru-dence »… disposent « d’un solide savoir-faire dans la pratique de la clandestinité »… d’une « parfaite connaissance des structures » (de la SNCF) … L’attaque est « très perti-nente, là où ça fait le plus mal »… Les mêmes suggèrent « Des fuites de données de la SNCF, ou des complicités en son sein »…