LE CONGRES DE FRANCFORT

A Francfort, du 31 janvier au 4 février 1986, s'est tenu le congrès de

RÉSISTANCE ANTI-IMPERIALISTE ET ANTI-CAPITALISTE EN EUROPE OCCIDENTALE.

Le projet de ce congrès, qui s'est tenu à l'Institut Universitaire de Technologie de Francfort, était soutenu par plusieurs groupes étudiants de l'extrême gauche "légale" et l'hypothèse de son interdiction a été vivement combattue par le groupe des "verts" du conseil municipal de Francfort.

Les organisateurs de ce congrès ont fait preuve d'un extrême professionnalisme :

- Aux entrées, chaque personne était fouillée au corps, et passait devant un détecteur de métaux,
- Le service d'ordre organisait des rondes permanentes, et surveillait sans désemparer les bagages et les lieux d'hébergement. Toutes les sentinelles étaient masquées et équipées de Talkie-Walkie,
- Les fréquences-radios de la police étaient surveillées en permanence, grâce à des scanners, et un système d'alarme prêt à fonctionner.
- Les entes et sorties se faisaient par groupes compacts, afin d'éviter les photos individuelles des participants.
- Les individus sensibles (les "internationaux" venus du Moyen-Orient, notamment) étaient constamment masqués et gantés, même dans l'Institut ; une surveillance particulière et des issues de secours spéciales étaient prévues pour eux.

Selon les jours, ente 500 et 1000 personnes assistaient au congrès.

Les séances plénières ont abordé les problèmes suivants :

- Moyen-Orient
- Amérique centrale
- Irlande
- Espagne
- "prisonniers politiques de la RAF et de la Résistance"
- "Mouvement et groupes, nationaux et, internationaux, de Résistance".

Des groupes de travail se sont constitués sur la "formation du système impérialiste", les "groupes en Europe Occidentale". Le premier de ces cénacles a travaillé sur l'initiative de Défense stratégique (la "guerre des étoiles") et présente un rapport sur "la dimension militaro-stratégique de l'IDS".

Ont également fonctionné une commission féministe, et une commission prisonniers politiques, qui semble avoir été la plus efficace, et celle qui a eu le plus de succès. Un groupe de travail permanent d'avocats a notamment été constitué qui rassemble des Conseils de prisonniers politiques d'Allemagne fédérale, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Hollande, de Porto-Rico et de Suisse.
Le dernier jour, des points d'accords théoriques sont apparus : sur la "crise générale du système capitaliste", bien sûr, et sur la nécessité de la lutte révolutionnaire, d'une nouvelle voie révolutionnaire. Une résolution "OTAN' a souligné le fait que cette entité coordonnait les actions de conter;-insurrection en Europe, et poussait à la répression policière contra "les nouvelles avant-gardes communistes et révolutionnaires".

La résolution "RFA"' a appelé à l'intensification de la "lutte pour la destruction de l'OTAN et de ses plans de guerre".

La résolution générale et finale appelait à la lutte contre l'OTAN comme pacte militaire, mais aussi comme coordinateur des opérations de contre-insurrection, et à la résistance anti-impérialiste et anti-capitaliste en Europe occidentale. Cette résolution était datée du 3 février 1986.

Les participants à ce congrès étaient en majorité des "sympathisant" allemands de la RAF et des "autonomes", mais des individus de plus de quinze nationalités ont été remarqués dans la salle, notamment des Américains, Belges, Danois, Espagnol Français, Grecs, Italiens, Kurdes, Porto-Ricains, Portugais, Suédois, Suisses, Tamoul de Ceylan, Turcs.

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