De 1990 à 1995, 82 citoyens Turcs ont été interpellés en France, en possession à la fois d’armes à feu et de quantités significatives d’héroïne. Pour 21 d’entre eux, plus d’un kilo de cette drogue. Origine de l’héroïne : Croissant d’Or : 35 cas; Liban : 8 cas; origines diverses (inconnue, Triangle d’Or, etc.) : 39 cas. |
Note de la Police Judiciaire, Nice,
le 10/6/1994
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L'Allemagne, maintenant : là, profitant d'une législation spécialement souple sur la délinquance des mineurs, les narcos venus de Turquie utilisent comme "dealers de rue" des enfants de 11 à 13 ans, souvent originaires de Bingöl, qui vendent 250 Deutschemarks des sachets de 5 grammes d'héroïne largement coupée, conservant 50 DM. pour eux; ce qui leur permet d'envoyer chaque mois plus de 2000 DM à leur famille, en Turquie. Dès 1988, le Dr. Harald Korner, procureur de Francfort, déclare : “Nous constatons que des individus prétendant mener une guerre de libération contre la Turquie sont impliqués dans le trafic de l’héroïne, non par intérêt personnel, mais au profit de leur cause”. En novembre 1990, Cengiz B., militant connu du PKK est arrêté à la frontière germano-néerlandaise (Arnheim) en possession de 48 kilos d’héroïne. En juillet 1991, Vahiddin KA... est arrêté à Cologne en possession de 2,5 kilos d'héroïne. Ce guérillero du PKK (depuis 1987) est connu pour avoir participé, de mai à septembre 1990, au "Kurdistan turc", à toute une série d'attentats par explosif et au meurtre de deux policiers dans leur commissariat. En octobre 1993, à Recklinghausen, la police démantèle un réseau de narcotrafiquants, en possession d'1,6 k. d'héroïne. parmi ceux-ci, Ibrahim CI..., militant connu du PKK; Mehmet Cilik KI... militant du PKK interpellé en décembre 1991 à Bingöl, Turquie; Ismaïl HA... blessé en mai 1985 lors d'une action armée du PKK, non loin de la ville de Silopi. Du 25 octobre au 4 décembre 1993, la police de Stuttgart lance une grande opération "anti-deal" d'héroïne et interpelle 76 ressortissants turcs, dont 13 sont connus des services de police pour militer au PKK en Allemagne même. Parmi eux : Fevzi TU..., Cengiz SA..., ont participé à des actions armées au "Kurdistan turc", Abdulhalik KA..., Sedat KI..., Ekrem BE... et Sami KA... , également militants connus du PKK ont fait partie de réseaux logistiques de ce mouvement en Turquie. En mai 1994, à Cologne, la police interpelle ± 20 kurdes “membres d’un réseau de 3 familles qui couvrait toute l’Allemagne et reversait une partie de ses bénéfices au PKK”. Ce réseau avait écoulé 40 kilos d’héroïne depuis l’été 1993.
La Belgique et les Pays-Bas, ensuite : En mai 1988, aux Pays-Bas, Alil HA..., considéré comme militant du PKK est arrêté en possession de 72 kilos d’héroïne. En juillet 1989, Yilmaz S. et Ahmet Y, militants connus du PKK, sont interpellés en Belgique en possession de 60 kilos de cocaïne. En décembre 1991, Kemal et Cemal GU.. sont interpellés à Arnheim en possession de 48 kilos d'héroïne. Cemal GU.. est connu comme cadre “militaire” du PKK et recherché en Turquie pour meurtre d'un lieutenant et de deux gendarmes. En mars 1993, Suleiman IY... est arrêté aux Pays-Bas avec 2 kilos d'héroïne. Il avoue aux policiers néerlandais (qui ne sont pas réputés pour leur férocité...) être un militant du PKK. Osman AY..., d'Icel, en Turquie, lui a expédié la drogue. A son domicile, on trouve des documents internes et des reçus de l' "impôt révolutionnaire" du PKK. En décembre 1994 à Amsterdam, Pays-Bas, 180 policiers procèdent à l’arrestation de Nejat KU... et de 28 autres kurdes, ressortissants turcs, en possession de plusieurs armes de poing, deux fusils d'assaut, cinq grenades et d’un stock important de matériel de propagande et de documents internes du PKK. Ils sont par la suite inculpés de trafic de stupéfiants et d'enlèvement. Le réseau s’étendait en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie et en Turquie.
L’Espagne, encore. Le 25 novembre 1989, journal du soir de la 1ère chaîne de la télévision espagnole, à 20h. 30. Le présentateur cite des policiers et magistrats : “Ces jours derniers, notre pays a connu une vague importante de trafic de stupéfiants par un “réseau kurde”. Tous les membres de ce réseau, dont la direction est à Istanbul, sont kurdes et fournissent de l’argent et des armes à la guérilla illégale qui combat pour un Kurdistan indépendant. En Espagne, 50 des membres de ce réseau ont été arrêtés à ce jour. Cette organisation fonctionne de façon extrêmement professionnelle. L’héroïne circule dans des camions semi-remorque depuis Istanbul jusqu’à Madrid, via Ljubljana, Milan et Amsterdam, villes où le “réseau kurde” est également implanté. Ce réseau aurait importé 300 kilos d’héroïne dans notre pays au cours des six mois écoulés. En janvier 90 encore, 12 militants du PKK sont interpellés en Espagne pour avoir fait partie de ce “réseau kurde”.
L’Italie : en mai 1991, à Côme, 23 kilos d’héroïne
sont découverts à bord d’un poids-lourd conduit par Ali GU...,
lui-même membre du réseau de Naïf AY... très lié
au PKK.
La Yougoslavie, enfin. Arrestation en mars 1993 de Suphi MU... et de
Metin BU..., en possession de 4 kilos d'héroïne. Ils avouent
avoir été menacés de mort par des guérilleros
du PKK, en Turquie, s'ils n'acceptaient pas de convoyer la drogue jusqu'à
d'autres militants du PKK à Cologne, Allemagne.