La représentativité du PKK en Turquie
et dans le monde Kurde


Selon un sondage GALLUP datant de 1992 et dont la question centrale était : "Le PKK représente-t-il les Kurdes de Turquie ? La réponse sur l'ensemble de la Turquie était : oui, 28%. Et dans les 20 provinces formant le "Kurdistan turc" : oui, 29%.
Le paramètre électoral fournit aussi des données intéressantes. Aux élections municipales de 1989, pour lesquelles le PKK ne lance pas de consigne de vote blanc, les électeurs du "Kurdistan turc" (Kurdes ou Turcs, évidemment impossibles à distinguer) sont 80% à voter; blanc pour 5% d'entre eux. Aux élections municipales de 1994, maintenant, le PKK appelle publiquement au boycott, ou, au pire, au vote blanc, en menaçant les récalcitrants de représailles.

Sur les ± 4,6 millions d'électeurs inscrits au "Kurdistan turc", les résultats sont les suivants : 88% des électeurs ont voté dans la région - blanc pour 15% d'entre eux. Dans quelques grandes villes : Diyarbakir, 79,86% de votants, blancs, 7,8%. Hakkari, 89,40% de votants, 7,8% de blancs. Sirnak, 74,54% de votants, 8,3% de blancs. Ainsi en supposant ± constant le nombre d'électeurs inscrits en 1989 et 1994, l'influence des consignes du PKK, du moins sur le vote blanc, se serait-elle fait sentir sur ± 423 500 électeurs du sud-est anatolien.

En juillet 1995, le professeur Dogu Ergil, figure très respectée de la Faculté de science politique d’Ankara, publie une étude sur la “question de l’Est”, financée et diffusée par le patronat privé turc (Union des chambres professionnelles et des Bourses). Y figure une enquête d’opinion réalisée au “Kurdistan turc” et dans de grandes métropoles du pays à forte présence kurde. L’étude montre :

Il existe enfin, dans les provinces de Hakkari et de Sirnak, de grandes tribus kurdes hostiles au PKK, notamment les Jirki, Gevdan, Mamguran, Giravi et Goran, dont les hommes participent souvent aux "gardes de villages".



Le PKK et les Peshmergas kurdes d’Irak
Massoud Barzani, chef du PDK, à Ankara, février 1992 :
“Nous désapprouvons totalement les méthodes et tactiques du PKK et nous n’avons aucune relation avec cette organisation ”.
“Commandement politique du Front du Kurdistan” (PDK+UPK), Avril 1992
Interdit le PKK de toute activité politique ou militaire au nord de l’Irak.
Représentant à Ankara du PDK, Avril 1992 :
“Le PKK a fait beaucoup de tort à la cause kurde. Désormais les gens pensent que les Kurdes sont des terroristes. Nous avons toujours refusé d’employer ces méthodes ”.
Représentant à Ankara du Front du Kurdistan (PDK+UPK), Sept. 1992 :
Safin Dizaï et Sarchil Qazzaz : “Le PKK s’est encore livré [au “Kurdistan” irakien] à ses méthodes de prédilection qui sont l’enlèvement et l’intimidation... En dépit des nombreux avertissements du PDK et de l’UPK ”.
Jalal Talabani, chef de l’UPK, ”Voix du Peuple du Kurdistan” 2/10/92, 16h. G.M.T. :
“Pourquoi le PKK collabore-t-il avec le bourreau des Kurdes d’Irak ? Pourquoi coupe-t-il les voies d’approvisionnement du “Kurdistan” irakien ? Si le PKK veut la lutte armée, qu’il la pratique au “Kurdistan” turc ”. Peu après, offensive de 3 semaines des Peshmergas du Front du “Kurdistan” contre les bases arrière du PKK, le long de la frontière turque. 
Comité du “Kurdistan” à Bonn, Allemagne, Octobre 1993 :
Cette annexe du PKK accuse le PDK de collaborer avec l’armée turque dans l’opération que celle-ci mène contre les bases du PKK au nord de l’Irak.
Massoud Barzani, chef du PDK, juillet 1995 :
Demande l’aide d’Ankara pour interdire les raids du PKK à travers la frontière Irako-Turque.



Lors de l’offensive turque du printemps 95 au nord de l’Irak, enfin, Ocalan reconnaît lui-même que le mouvement kurde N°1 de ce pays ne veut aucun bien au PKK : "Le Parti démocratique du “Kurdistan” joue actuellement un rôle d'éclaireur des unités militaires ennemies, leur indiquant nos positions..."

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