Les "Tigres"
 
 

Les "Tigres de la libération de l'Eelam Tamil" (Liberation Tigers of Tamil EElam, ou LTTE) sont fondés en 1972 (sous le premier nom de “Tamil New Tigers”) par Vilupillai Prabhakaran, lui-même âgé de 17 ans, issu d’une caste inférieure de pêcheurs et marchands de poisson du nord de l’île, les Karaiyar. De fondation, le LTTE est une organisation marxiste-léniniste-maoïste vouée à l’éradication brutale des castes dans la communauté tamoule et à la pratique de la "guerre populaire prolongée" pour la création d'un Etat tamoul souverain à Ceylan. Idéologie, méthodes : les TLET ressemblent fort aux Khmers Rouges de l'ère Pol Pot.
Depuis 1987, les Tigres contrôlent au nord-est de Ceylan une zone libérée : la péninsule de Jaffna, ± 1000 km2, où vivent de 7 à 800 000 Tamouls. Avant la guerre civile, la métropole de Jaffna était la seconde de l'île. Les Tigres ont également un port en eau profonde sur leur territoire : Point-Pedro.

L' "armée" des Tigres est sans doute la guérilla la plus meurtrière au monde. Selon les sources, on estime que ses forces comptent de 6 à 10 000 combattants. Aux cours des années, les Tigres ont reçu l'aide d'autres mouvements extrémistes; sur la scène palestinienne, notamment celle du FPLP de George Habbache. Selon "Ulanath Thamilar", un périodique des TLET publié à Toronto, Canada, la guerre coûtait aux Tigres ± 8 millions de francs français par mois en 1992 - soit ± 96 millions de f. par an. Ce printemps là, les Tigres cherchaient à collecter 100 millions de francs sur 10 000 familles vivant dans la zone libérée, pour acheter des vedettes d'assaut rapides à 5 millions de f. l'unité, et les équiper, pour les "Tigres de mer", leur "marine de guerre". Les TLET ont également créé des unités de commandos-suicide d'une terrible efficacité, les "Tigres Noirs" (“Karum Puligal” en tamoul - voir plus loin). En outre, selon des services spéciaux indiens, les TLET ont aujourd'hui à leur disposition des ULM et des vedettes rapides. Et chercheraient à se procurer des sous-marins de poche, des drones et des planeurs, pour les opérations-suicide des Tigres Noirs. Ils seraient aussi acquéreurs de radars de bord sophistiqués pour leur "marine".

En septembre 1994 enfin, les Tigres ont publié en Grande-Bretagne un communiqué menaçant d'empoisonner à l'arsenic le thé de Ceylan, produit par des membres de la majorité cinghalaise fidèle au gouvernement de Colombo.

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