EXCLUSIF : Cellules communistes combattantes

Comment tombe une organisation trop bavarde

Pourquoi les groupes révolutionnaires seraient-ils les seuls d travailler en "collectifs"? Le texte suivant est l'oeuvre d'un "collectif d'études" au sein du Groupe Inter Forces Antiterroriste belge, qui participe depuis C origine aux travaux de notre séminaire, et en constitue l' "élément internationaliste" le plus ancien et le plus fidèle. Amicales pensées d eux tous, donc, et remerciements au Lieutenant-Colonel Christian Vanneste, qui dirige le GIA, pour l'ouverture d'esprit dont il fait preuve, et la gentillesse de son accueil. 
XR.

Jusqu'à octobre 1984 la Belgique avait été relativement épargnée par le terrorisme. L'histoire récente avait cependant vu se dérouler sur notre sol des attentats sanglants, mais liés exclusivement au terrorisme international. A l'origine de ces actions violentes, les causes irlandaise, basque, arménienne, palestinienne, albanaise.

La Belgique, en ce matin d'octobre 1984 vit donc son premier acte de terrorisme indigène. Un communiqué à la presse revendique, au nom des Cellules Communistes Combattantes, un attentat à la bombe commis contre les locaux de la firme Litton Business International à Bruxelles. Un texte d'inspiration marxiste-léniniste très nette accuse, chiffres à l'appui, Litron Industrial d'être le concepteur, le fabriquant et le producteur du système de guidage des missiles Guise qui doivent être prochainement installés sur notre territoire.

Ceci était-il prévisible? Oui, peut-être: plusieurs "signaux" successifs avaient attiré notre attention.

1- Tout d'abord, dès 1981, la parution de la revue internationale pour le communisme "Subversion" (deux numéros et un cahier spécial) nous avait fortement intéressés. En effet son dirigeant, Frédéric Oriach, militant révolutionnaire français, célèbre ou presque, était épaulé dans sa tâche de rédaction par un sympathisant belge des guérillas urbaines européennes déjà connu de nos services, Pierre Carette.

Un examen attentif de "Subversion" mettait clairement en évidence la volonté annoncée d'affrontement avec l'Etat et ses "complices. On y soulignait aussi la primauté de la pratique.

L'arrestation de F. Oriach en 1982, et des dissensions internes mettront fin à l'existence du collectif "Subversion". Mais Pierre Canette, militant de la première heure - il avait déjà soutenu le combat de la RAF en Belgique - ne voulait pas en rester là.

Il mit alors sur pied un nouveau collectif intitulé "Ligne Rouge", basé à Bruxelles, qui, de l'été 1983 à l'automne 1986, diffuse 19 numéros d'un bulletin imprimé. Carette en est l'inspirateur. Il est entouré notamment de Pascale Vandegeerde, Didier Chevolet et Bertrand Sassoye. Les textes diffusés dans cette revue proviennent des diverses organisations combattantes européennes : BR, Grapo, etc., voire extra-européennes : Farl, Guérilleros-fedayin du peuple iranien.

A ce moment déjà, Pierre Carette élabore patiemment une plate-forme idéologique qui annonce son passage à l'acte d'octobre 1984.

Bernard Sassoye était quant à lui déserteur depuis 1982. Il se bornait, par sécurité, à ne plus remettre les pieds chez ses parents.
Il vivait en réalité rue d'Albanie à Bruxelles, avec Pierre Curette, c'est-à-dire au siège de la Docom (DOcumentation COMmuniste) qui publia successivement Subversion et Ligne Rouge.
2 - La mairie de Saint-Gilles à Bruxelles raya du registre communal Pierre Curette en février 1984 : il n'avait plus paru à son domicile depuis quelques semaines. Voilà un deuxième signe marquant.

3 - Au début des années 1980, Curette côtoya la mouvance d'Action dite et des militants italiens des Brigades rouges réfugiés à Paris. C'est probablement à la suite de ces contacts que Curette eut connaissance de textes fondamentaux rédigés entre 1979 et 1980 par des militants emprisonnés des BR, dont les fameuses "XX thèses finales" sont la clef de voûte. L'ensemble de ces textes fut diffusé sous le titre "L'abeille et le communiste" ("l'Ape e il communista")3 par la revue " Correspondenza Internationale", en décembre 1980. C'est la "Docom" qui en assura la diffusion en français, par le biais de l'imprimerie "Georges Dimitrov" (sic) de Bruxelles4

Ce texte expliquait que les OCC avaient entamé avec un certain succès la propagande armée. Mais il constatait surtout qu'on arrivait au moment où s'imposait le saut qualitatif de l'organisation communiste combattante, au Parti Communiste Combattant, avant d'aller à la guerre civile (le troisième stade menant à l'instauration du pouvoir rouge).

Ce document décrivait certains axes de lutte (politique, socio-économique) mais le plus important était la thèse numéro 19, "au centre, encercler les encercleurs" qui visait directement l'Otan. Voilà donc ce qui allait, pour la première fois, unir la majorité des organisations communistes combattantes européennes. L'attentat contre le général Haig (RAF) et l'enlèvement du général Dozier (B.R.) ne furent que les prémices de cette nouvelle stratégie. Ce dénominateur commun, "l'attaque contre l'Otan", prenait un sens particulier quant on sait que la décision d'implanter des missiles en Europe fut prise en décembre 1979. Une coïncidence ? Nous ne le croyons pas.

4 - Voilà pourquoi, l'instruction étant close et les intéressés condamnés, nous pouvons dire qu'en 1982 déjà, dans une de ses nombreuses lettres à F. Oriach, P. Carette mentionnait en des termes sybillins que quelque chose se passerait en Belgique en septembre 1984. Il faisait déjà référence à la période d'implantation des missiles en Belgique. Ce document fut retrouvé lors d'une vaste opération de perquisitions lancée le 19 octobre 1984.

5 - Le 13 mars 1984 survint la prise d'otages balisée par les membres du noyau central d'Action directe à Bruxelles. Lors d'une tentative d'arrestation. Carette et Sassoye étaient déjà clandestins rappelons le.

6 - Au printemps 1984, nous sommes amenés à nous intéresser de près à des tentatives répétées de vols d'explosifs dans des carrières en Belgique. C'est le 2 juin 1984 qu'un vol de plus de 800 kg d'explosifs fut commis, avec une audace incroyable, à Ecaussines, près de Mons.

Nous ne dûmes pas attendre longtemps les conséquences de ce vol puisque cet explosif semble avoir été utilisé par Action directe dans sa campagne de juillet 1984 à Paris. La certitude en fut acquise lors de l'attentat raté contre le siège de l'UEO à Paris, à la fin du mois d'août.

Cette conjonction, significative à notre sens, d'éléments nous avait amenés, comme vous pouvez l'imaginer, à tirer la sonnette d'alarme et à renfoncer la surveillance de Ligne rouge et de ses sympathisants. Malheureusement, ceci ne nous permit pas de retrouver la trace de Carette et de Sassoye avant les attentats de septembre 1984.

Voici aussi pourquoi la presse belge parlera, lacs de la première campagne des CCC, de la piste "Action directe". Une opération d'infiltration étant impraticable -il n'y avait à ce moment-là que deux clandestins- il nous était évidemment impossible de savoir sous quel nom les actions futures allaient être réalisées. Nous avions alors choisi d'intituler un document de synthèse : "Action directe, une branche belge ?". La réponse viendra 1e 2 octobre 1984. Les actions venaient confirmer nos hypothèses, mais Carette et Sassoye couraient toujours.

Les CCC ont commis du 2 octobre 1984 au 16 décembre 1985 quelques 26 attentats, tous parfaitement réussis (sauf un, celui de MAN le 3 octobre 1984).

Elles n'abandonnent jamais d'indices sur les lieux permettant d'en identifier les membres avec certitude à une exception près. Seul le démantèlement de leurs bases logistiques, après leur arrestation du 16 décembre 1985, nous permettra d'accumuler des preuves utilisables en justice.

Pour chaque attentai, les CCC diffusaient largement des documents de revendication. Ils diffusèrent également le 10 mai 1985 un texte stratégique qui fut essentiel pour la réalisation de notre démarche analytique. (Au total 170.000 mots). Venons en dès lors au coeur du problème : était-t-il possible de pénétrer la logique interne de l'organisation (notamment dans le choix de ses objectifs) et ceci aux fins d'anticipation

Oui, dans une certaine mesure. Nous nous en expliquerons plus loin. Notre but était donc de pouvoir déterminer, avec un facteur de probabilité raisonnable, la ligne de conduite future des Cellules communistes combattantes (par la voie de la compréhension de leur méthode, et de sélection des objectifs).

Cette analyse fut réalisée sur base

- de documents publiés par Subversion et Ligne rouge;

- de l'examen à notre sens fondamental du texte stratégique des CCC (10 mai 1985), des " XX thèses finales" des BR.

Décrivons donc le processus de choix des objectifs CCC, mais en prenant comme base quelques éléments des " XX thèses finales", fondement du texte stratégique des CCC.

(1) La phase de propagande armée.

Les axes de lutte principalement développés sont ceux qui visent une adhésion des masses : anti-guerre et anti-austérité.

(2) La phase de transition à la guerre civile.

Les axes de lutte principalement suivis sont ceux qui supposent une adhésion des masses déjà partiellement réalisée : de contrôle social, anti-réformistes et anti-révisionnistes.

En effet, les attaques contre les révisionnistes et les réformistes sont à considérer comme des "clarifications" internes visant à radicaliser la lutte et à diminuer le nombre d'interlocuteurs entre l'organisation terroriste et l'Etat au profit de la construction du "Parti Communiste Combattante. De même, les attaques contre l'axe de contrôle social intéressent moins les masses que "l'austérité" (l'affrontement à ce point de vue serait limité entre l'organisation terroriste et les forces de police).

Ces deux options sont donc moins rentables politiquement au niveau de la "conscientisation" des masses.

(3) La phase de la guerre civile.

Le contenu dominant de cette phase sont les opérations d'anéantissement (des assassinats, en bon français).

Un commentaire est ici nécessaire, sur le risque de voir les Cellules communistes combattantes passer à de telles actions. Nous reprenons ici en partie l'article 13 des vingt thèses finales des Brigades Rouges

"Nous avons soutenu plus haut qu'il n'y avait pas de contradiction entre propagande armée et opération d anéantissement, comme il n'y a pas de contradiction entre guerre civile et anéantissement. Cette absence de contradiction ne signifie pas, toutefois, que le recours d cette forme de l'action militaire suive les mêmes lois dans les deux phases. Dans la phase de propagande armée, les opérations d'anéantissement s'inscrivent dans une stratégie de désarticulation, dominée par le principe tactique de la Sélectivité. Celle-ci implique donc que se concentre sur les cibles de ces opérations le maximum de haine prolétaire, ou au moins, que la fonction objective de la cible sur le terrain de la contre-révolution soit d tel point évidente qu'elfe permette une compréhension immédiate et sans équivoque de la part des masses. Dans cette phase, les "excès représentent de vraies erreurs politiques.

L'attaque de la FEB du ter mai 1985 s'apparente donc bien pour les Cellules Communistes Combattantes à un excès assimilé à une erreur politique grave (décès de deux pompiers, des prolétaires).

En revanche, l'action réalisée le 15 janvier 1985 contre les locaux du NSSG à Bruxelles envisageait clairement l'anéantissement des deux GI'S qui en assuraient la sécurité. Les CCC n'avaient-elles pas écrit dans le communiqué diffusé à cette occasion "aujourd'hui la qualité du choix de notre objectif, et notre détermination d y porter l'attaque impliquent la possibilité de blesser ou tuer des militaires US ou leurs complices, ... Nous anéantissons cette protection si elle s'oppose d notre action, ... la vie humaine n' est pas un absolu en soi".

Nous rappellerons également que le 4 novembre 1985, le véhicule d'un vigile de sécurité de la Banque Bruxelles-Lambert sera criblé de balles. Après cette digression sur le "choix de mort., revenons en à l'élaboration du processus de "choix des objectifs" par les CCC.

Ce mode de fonctionnement peut être résumé comme suit .

1- Choix d'un thème central : les CCC choisissent un thème central pour leur campagne (article 12 des " XX thèses finales "). Ce choix, dans le cas précis de la première campagne (octobre 1984 - janvier 1985), a été orienté par l'existence d'un dénominateur commun à toutes les Organisations Communistes Combattantes en Europe Occidentale, l'attaque contre l'OTAN (représentant le "bras armé" de l'impérialisme).
Il est important de noter ici que le projet de "construction de l'organisation combattante des prolétaires" sous-tend tours les actions des CCC.

2- Choix d'un facteur ponctuel : on choisit ensuite un facteur ponctuel qui doit servir d'amorce pour la prise de conscience au niveau des populations. Il est donc impératif que cette "amorce" soit d'une limpidité politique exemplaire.

3- Choix de secteurs de lutte associés : enfin, autour du thème central (exemple : l'axe anti-guerre), les CCC choisissent des secteurs de lutte associés où les antagonismes révélés par l'analyse idéologique sont présents (les contradictions réelles et concrètes). Une série d'actions relieront alors les secteurs choisis à la stratégie globale.

Synthèse schématique des attentats CCC.

Première campagne: (octobre 84 - janvier 85; 12 attentats)
(1) Thème central: "Contre la guerre impérialiste, la guerre civile ! (slogan au bas des communiqués).
(2) Facteur ponctuel : L'installation des missiles US en Belgique et l'anniversaire de la révolution d'octobre 1917 en URSS.
(3) Secteurs de lutte
(a) industries de l'armement (Litton, Mann, Honeywell) (tous cités dans Subversion)
(b) partis de la coalition gouvernementale (PRL/PVV/CVP)
(c) Otan : Biaiser, pipe-lines et Nato Shape Support Group.

Les attentats "d'opportunité" du l- et 6 mai 1985. (2 attentats)
L'action du 1er mai, un attentat d'opportunité, visait à recueillir le maximum d'échos favorables dans les masses par la destruction de la FEB (équivalent du CNPF). Cet attentat, dans sa dynamique et sa symbolique, devait probablement initier une future campagne axée sur l'austérité.

Le "dérapage" de l'action et donc la perte du bénéfice de la conscientisation des masses par les actions antérieures, aura stoppé net le processus.

Néanmoins, l'attentat du 6 mai 85 contre l'EMG-Gd démontre les capacités d'adaptation (de souplesse tactique) des CCC.

Il y avait probablement déjà eu une reconnaissance de certains objectifs de l'axe de contrôle social.

Deuxième campagne: (octobre -décembre 85, " Karl Marx", 7 attentats)
(1) Thème central: "Contre le capitalisme et sa crise, la guerre civile"
(2) Facteurs ponctuels: la période préélectorale et l'anniversaire de la campagne d'octobre.
(3) Secteurs de lutte
(a) les intercommunales mixtes gérant l'énergie.
(b) les finances (bureaux de contributions, secteur bancaire).
(c) les secteurs en restructuration forcée (Fabrimetal) associés aux directives européennes.

Troisième campagne: (octobre - décembre 85, "Pierre Akkerman", 5 attentats)
(1) Thème central: "Combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois".
(2) Facteur ponctuel : la manifestation anti-missiles du 20 octobre 1985.
(3) Secteurs de Lutte
(a) ABL (Infosermi)
(b) pacifiste (Galand)
(c) Motorola - BOA (d) Pipe-line OTAN

Toutes ces actions relevaient d'une stratégie définie communément sous l'appellation de "propagande armée".

Des éléments précis recueillis aptes l'arrestation des CCC nous permettent de penser qu'un arrêt des actions "militaires" allait avoir lieu afin de résoudre le conflit politique existant entre les clandestins et les membres de Ligne Rouge.

Néanmoins, les CCC allaient avant cette pause passer une action d'anéantissement contre une personnalité ministérielle influente ou du monde financier.

Cette analyse de choix des objectifs nous permit d'émettre des avis "d'imminence d'attentat" contre plusieurs cibles,

- la gendarmerie, visée le 6 mai 85,
- en mai 85, nous annoncions la réouverture probable des hostilités en octobre 1985,

Nous avions choisi comme prochain facteur ponctuel mobilisant les élections législatives du 13 octobre 85 et la date anniversaire du premier attentat CCC.

Cela se confirma par l'ouverture de la campagne Karl Marx le 8 octobre 1985. Les CCC demandèrent d'ailleurs un boycott des élections (pourtant obligatoires en Belgique).

-fin octobre 1985, nous lancions un message annonçant, sur la base de l'analyse exclusivement, (imminence d'une attaque contre 1e secteur bancaire en précisant les sociétés visées. Cela se confirma les 4 et 5 novembre 1985.

La même opération fut réalisée lors de la visite du Président Reagan le 21 novembre 85 (les firmes US à vocation militaire furent mises en alerte). Nous aurons une confirmation de la justesse de nos analyses lace de l'attentat à Anvers 1e 4 décembre 85.

Un texte des CCC expliquait alors avec force détails pourquoi la BoA était à placer surf axe antimilitariste et anti-pacifiste et non sur l'axe anti-austérité.

Il mentionnait en outre : "Contrairement aux ragots médiatiques qui dénaturent notre politique en la présentant comme une compilation hasardeuse et anarchique d actions de partisans, nous agissons toujours avec réflexions, critiques, ordre et méthode, à partir d' analyses précises et en fonction de buts d atteindre, politiques et organisationnels, immédiats ou historiques.

Une confirmation de plus de l'adéquation entre notre approche analytique extérieure et la dynamique interne du groupe.

Il est évident que l'analyse n'offre pas toujours mous les éléments d'ante mais cette approche peut néanmoins être très fructueuse, ainsi qu'une technique que nous développons au sein de nome groupe, en liaison avec des universitaires, à savoir (usage d'analyse de convenu informatisée appliquée aux textes terroristes.

Cette anticipation était réalisable car les CCC respectaient certaines conditions :

- groupe restreint,
- chef charismatique,
- rigidité idéologique,
- analyse du degré de conscientisation des masses (clef psychologique).

Ceci pouvant être modifié par: des problèmes logistiques, les opérations policières...

L'arrestation des membres clandestins des CCC.

L'origine fut la mise en évidence (selon une technique maoïste bien connue) d'une singulière corrélation entre les lieux d'attentats et les lieux de dépôt des revendications. Ainsi, la campagne Karl Marx verra 4 objectifs frappés à Charleroi sur 7 au total, (2 à Bruxelles, 1 à Louvain).

Rappelons que P. Vandegeerde et Didier Chevalet avaient plongé dans la clandestinité en septembre-octobre 1985.

Les services spécialisés diffusèrent alors la photographie des 4 clandestins à Charleroi, en pensant qu'une base devait s'y trouver. C'est ainsi qu'un contact fut réalisé avec P. Vandegeerde, puis Chevalet et le jour même avec les deux autres clandestins.

Les découvertes de bases logistiques et autres suivirent (par défaut de paiement des loyers ou reconnaissance-photos).

ANNEXES

Les attentats commis par les C.C.C. en Belgique

Octobre 84
Mardi 2 : les CCC font sauter un engin explosif au siège de la société "Linon Business International", rue du Bon Pasteur à Evere.
Mercredi 3 : les CCC s'en prennent à la société " Man-VW Truck and Bus " avenue Gosset à Dilbeek
Lundi 8 : les CCC font exploser une charge explosive devant le siège de Honeywell, boulevard Léopold II à Evere.
Lundi 15: les CCC détruisent le centre Jean Rey (centre d'études politiques Paul Heymans) sis 39 rue de Naples à Ixelles.
Mercredi 17 : les CCC détruisent le secrétariat de la section Gand-Eeklo du CVP, 14 avenue du Roi Albert à Gand.
Lundi 26 : deux pylônes de radiocommunication situés aux confins de la base aérienne de Bierset sont détruits par les CCC.

Décembre 84
Mardi 11 : six attentats à l'explosif perpétrés par les CCC détruisaient quasi simultanément six stations de pompage du pipe-line de l'OTAN traversant la Belgique d'Ouest en Est.

Janvier 85
Mardi 15 : les CCC font sauter une Ford Fiesta bourrée d'explosifs et de bouteilles de gaz à Woluwé-Saint-Etienne devant le siège du "Nato-Shape Support Group", ,13 chaussé de Louvain.

Mai 85
Mercredi 1: les CCC font exploser devant le siège de la FEB une camionnette Toyota "Hiace" remplie de bonbonnes de gaz ceinturées de bâtons de dynamite. Deux pompiers sont tués.
Lundi 6 : les CCC font sauter une charge de TNT en s'en pesant au bâtiment de la diction supérieure de la logistique et des finances de la Gendarmerie à Woluwé Saint-Lambert, 245, nue Père Eudore Devroye.

Octobre 85
Mardi 8 : les CCC abandonnent une camionnette rouge de marque Renault qui explose devant le siège de l'exploitation de l'intercommunale Sibelgaz situé 16, quai des Usines à Laeken.
Samedi 12 : les CCC font exploser quasi simultanément, en y jetant des attachés-case bourrés d'explosif, le bâtiment abritant la direction de Fabrimétal Hainaut-Namur et celui de l'administration carolorégienne des contributions directes situés tous deux rue Puissant à Charleroi.
Samedi 19 : les CCC lancent un cocktail molotov contre la voiture de l'épouse de Pierre Galand, avenue Van Ophem à Uccle.

Novembre 85
Lundi 4 : les CCC font sauter un véhicule piégé devant le complexe abritant le centre national administratif de la Banque Bruxelles-Lambert, 60 cours St. Michel à Etterbeek.
Lundi 4 : les Coe font sauter en plein jour et pendant les heures d'ouverture de bureau une serviette
bourrée d'explosifs à la Succursale de la Société Générale de Banque, Bd. Tirou à Charleroi. Mardi S : les CCC font exploser une mallette devant le siège de la Manufacturer's Hannover Bank à Charleroi.
Mardi S : les CCC font saucer en plein jour et pendant les heures d'ouverture de bureau, une mallette à la Kredietbank place Mgr. Ladeuze à Louvain. Jeudi 21: les CCC font exploser une valise piégée dans les bâtiments de la firme Motorola, 178 chaussée de la Hulpe à Watermael-Boitsfort.

Décembre 85
Mercredi 4 : les CCC font exploser en plein jour et pendant les heures d'ouverture de bureau une serviette dans les bâtiments de la Bank of America, 34 Van Eycklei à Anvers.
Vendredi 6 : les CCC s'en prennent au réseau d'oléoducs centre Europe de l'OTAN à Wortegem-Petegem près d'Audenarde tandis que simultanément un groupe de communistes internationalistes en France, plastiquait le centre de contra"le de ce seau de conduites à Versailles.

GLOSSAIRE

ABL : Armée Belge - Belgisch Leger BoA : Bank of America
BR: Brigades Rouges
CCC : Cellules Communistes Combattantes CVP : Parti Social Chrétien Flamand
EMG-Gd : Etat-Major général de la Gendarmerie
Farl : Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises
FEB : Fédération des Entreprises de Belgique (= CNPF France)
GFPI : Guérilleros-fedayin du peuple iranien
Grapo : Groupe Révolutionnaire Anti-Fasciste -Premier Octobre
NSSG : Nato-Shape Support Group
OCC : Organisations Communistes Combattantes
Otan : Organisation du Traité de l'Atlantique Nord
PRL : Parti Réformateur Libéral
PVV : Parti Libéral Flamand
RAF : Rote Armee Fraktion
UEO : Union de l'Europe Occidentale
 

3 «L'Abeille et le Communiste». «Eléments pour la critique marxiste de l'économie politique et pour la construction du programme de transition au communisme-. Les «XX thèse finales» de «L'abeille» mettent en avant les concepts de «système de pouvoir rouge» et d'«organismes de masse révolutionnaires» que l'on retrouvera plus tard, après l'éclatement des BR, au centre du projet du «Parti guérilla du Prolétariat Métropolitain».

4 Dignitaire communiste bulgare, dernier secrétaire général du Komintern, Staline régnante

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