Les liens structurels entre idéologie et clandestinité

Y il, en dehors de son contenu particulier, des aspects plus généraux de l'idéologie communiste combattante, que l'on pourrait relier au fait clandestinité ?
En lisant un texte, comme le communiqué de revendication dont j'ai déjà parlé, deux réflexions me viennent :
La première est que le style est extrêmement pénible, il rend la compréhension difficile au point qu'on aurait presque envie de le réécrire, disons en un mot de le traduire en français.
La deuxième est que les raisons invoquées pour perpétrer les actes commis, n'arrivent pas à nous convaincre et ne convaincraient personne à en commettre de semblables.

Ces deux réflexions laissent à penser que ces textes ne sont en rien informatifs, même si tout est théatrâlement organisé pour les faire passer pour tels, ils répondent en fait à une nécessité interne. Ceux qui manquent de théorie flanchent au bout d'un moment d'isolement et nous avons ces phénomènes de consciences, de remords et de confessions auxquels nous assistons parfois en France, en Allemagne comme en Italie. L'idéologie sert à ne pas flancher, elle est à usage interne, nombreux sont les témoignages révélant l'intense activité théorisante à l'intérieur des groupes et l'admiration envers les membres capables de théoriser. C'est parce que nous ne sommes pas les véritables destinataires de ces écrits qu'ils nous tombent des mains.
C'est en cela que nous pensons que les écrits théoriques, en dehors de leur contenu, sont indissociables de la clandestinité. Ils ont une fonction fondatrice et énergétique pour cette clandestinité. Sans ces écrits, ces groupes fragiles, morcelés, isolés seraient condamnés à disparaître à plus ou moins longue échéance. Ce logos est leur souffle de vie et leur ciment.
Aussi frappés du sceau de la raison que le croient leurs auteurs, ces écrits jouent le rôle de mythes fondateurs qui comme beaucoup de mythes fondateurs s'appuient sur un meurtre.

 
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