3 - Psychologie de la clandestinité.
 

Que ce soit exprimé verbalement ou par écrit, le fait suivant est ressenti comme immuable : l'état de clandestin n'est pas aisé, ni agréable ; c'est une contrainte, une "nécessité historique" jamais un plaisir. Une vie morne, usante pour les nerfs qui devient de plus en plus pénible au fur et à mesure de sa durée. Enfin, le choix d'en sortir n'est pas libre. C'est une roue dentée qui ne tourne que dans un seul sens.
 

Le clandestin est souvent un idéaliste, qui trouve un moyen de pratiquer une forme dévoyée de l'ascèse. Ce n'est pas un esprit concret : il est rarissime que le clandestin réfléchisse à l'ordre social post révolutionnaire, ou écrire sur ce thème.
Le clandestin est un homme de la rupture et de l'exil : son refus de compromis avec la société existante fait qu'il s'en retranche radicalement. Forme de régression vers des types sociaux primitifs, la clandestinité -micro société grégaire vivant dans un état permanent de menace- offre une ressemblance forte avec des comportements archaïques, de … tribaux ou claniques. Cette régression est sans doute la meilleure réponse possible aux situations dans lesquels les groupes humains à la limite de la plongée dans l'illégalité se sont mis eux-même.
 

Dans ce processus, un élément essentiel : l'idéologie. Il y a en effet une liaison structurelle idéologie/clandestinité. L'idéologie produite est avant tout à usage interne : elle a un rôle autojustificatif et autovalorisant. De ce fait, elle nous apprend beaucoup sur l'organisation et sur ceux qui la composent. 


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