· Blanchiment d'argent sale
· Criminalité informatique
(usurpation d'identités virtuelles pour obtenir des droits d'accès,
ou signer électroniquement)
· Détournement de
fonds
· Immigration clandestine
· Prostitution
· Terrorisme
· Trafic d'êtres humains
(esclavage moderne, organes, enfants)
· Trafic de véhicules
· Trafics d'oeuvres d'art
· Trafics de stupéfiants
· Trafics d'armes
· Transferts illicites de
fonds
· Travail clandestin.
Pour des raisons méthodologiques, nous n'aborderons pas le problème des autres faux - support matériels ou virtuels - (carte grise, ordres bancaires, cartes bancaires, Cartes de paiement, cartes téléphoniques, etc.).
La criminalité a aussi sa culture ! Les mafias d'Europe de l'est, les cartels américains, ou les triades asiatiques n'intègrent pas la mondialisation criminelle avec la même vision. Et cela du fait de leur fonctionnement historique.
Il conviendra de démontrer,
autant que faire se peut, que les fausses identités sont bien un
support indispensable aux activités criminelles, puis de s'intéresser
à la typologie des trafics de faux papiers dans plusieurs régions
du monde.
S'il y a quelques années, les faux papiers étaient fabriqués par des petits artisans du crime, oeuvrant discrètement dans leur atelier clandestin, la technicité d'un faux acceptable est devenue telle qu'il est désormais indispensable d'investir dans un coûteux matériel de qualité pour fabriquer des faux (fausse monnaie, faux papiers, contrefaçons, etc.). L'ère du bricolage s'achève, d'autant que les moyens de vérifications des services de police ou de douanes se sont eux aussi perfectionnés. Il n'y a plus de place pour l'amateurisme.
Seules les organisations criminelles étaient susceptibles de pouvoir investir dans des matériels et des hommes capables de répondre à un marché transnational.
Il est très difficile de produire une analyse scientifiquement fiable sur la part d'utilisation (%) des fausses identités dans chacun des secteurs du monde criminel, les mafias cartels et autres triades n'ayant pas vocation à publier des bilans économiques ou sociaux.
Intellectuellement, il est toutefois intéressant de se risquer à des évaluations, qui même prises avec précautions, peuvent faire progresser la réflexion sur les fausses identités.
Après une observation de la
presse nationale française sur tous les événements
liés aux fausses identités de 1996, à 1999, (184 faits
enregistrés105)
on peut estimer que la part de la criminalité organisée dans
la production de fausses identités est en progression constante
et régulière. Les actes isolés (actes dont on ne peut
prouver qu'ils sont liés à une organisation criminelle -
personne seule ayant déclaré avoir fabriqué ses propres
supports identitaire) même s'ils augmentent conformément à
la tendance du marché des faux documents de légitimité,
ont un taux de croissance faible.
· Ils revendent généralement
des lots de papiers d'identité volés (dans les entreprises106
, vol à la tire, vol à l'arraché, achat à bas
prix à des toxicomanes, etc.) pour les falsifier.
· Ils dérobent des
formulaires vierges (fiches d'état civil, livrets de famille, demandes
de cartes d'identité, cartes de séjour, passeports), dans
les préfectures, mairies ou ambassades, pour les faire endosser
à des noms fictifs.
Évaluation quantitative
Le nombre de personnes utilisatrices de fausses identités est en forte augmentation. La courbe logarithmique présentée ci-dessous montre que la croissance du nombre d'utilisateurs déclarés par les personnes arrêtées entre 1996 et septembre 2000 est importante sans qu'elle puisse être évaluée sérieusement du fait de deux pics sur deux opérations de police :
· Une opération de
démantèlement d'un réseau de la mafia russe sur la
cote d'azur
· Une opération de
l'Otan concernant des immigrés clandestins originaires des pays
de l'ex Yougoslavie.
A ces problèmes de criminalité organisée, vient s'ajouter une vision politique de l'émigration clandestine qui convient parfaitement aux organisations criminelles. La France a été l'objet d'un débat prolongé sur le statut de ceux que l'appelle « les sans papiers ».
L'appellation « sans papiers » vient d'un contexte politique dans lequel des immigrés en situation irrégulière sur le territoire national, se voient refuser le maintien de leur présence pour diverses raisons. Dans les faits, c'est un refus administratif de leur délivrer un nouveau titre de séjour, ou d'accepter un processus de naturalisation. Les événements de l'église Saint Bernard en 1986 (Paris XIXème) révèlent aux Français et aux Européens la complexité des processus de gestion des frontières schengen.
L'affaire prend une connotation politico-humanitaire. Les problèmes d'émigration sont globalisés sans discernement, en toute méconnaissance de cause. Des associations politiques prennent le relais des associations d'émigrés et défendent la thèse de la régularisation collective ! Une aubaine pour le crime organisé, et pour les escrocs de tout poil, qui s'empressent aussitôt de fournir aux associations :
· Un soutien financier totalement
anonyme direct ou indirect par le biais de nombreux émigrés
· Des listes de vrais clandestins
candidats à la régularisation.
Dans le discours politique, la distinction entre l'expression « sans papiers » et « émigré clandestin en situation illicite sur le territoire national » n'existe plus.
Tous les clandestins sont des sans papiers brimés par l'administration française, par la Police, par la justice qui impose la double peine107, etc. Sans papiers est une expression politiquement correcte aux oreilles de l'opinion française.
Parallèlement, dans un esprit réellement désintéressé, des associations de défense des sans papiers fleurissent et utilisent les services de jeunes gens bien intentionnés qui vont créer une résistance pacifique non violente, en fabriquant pour leurs amis, involontairement clandestins, des faux d'une qualité acceptable. Mathieu X108, revendique son action politique. Pour mieux recueillir les demandes, un site Internet a été créé. L'hébergement du site est régulièrement déplacé, pour éviter les flics qui oppressent les citoyens par des idées sécuritaires. Mathieu et ses amis ne fabriquent pas de carte de séjour, mais uniquement des CNI avec le vrai nom du porteur...
Cette petite concurrence ne gêne pas le crime organisé, au contraire. Elle tend plutôt à banaliser le phénomène des fausses identités.
Répartition des fausses identités dans l'économie criminelle
Dans l'économie criminelle,
on note une répartition des fausses identités sur les activités
suivantes :
Les comptes numérotés dans les banques suisses, monégasques, luxembourgeoises, caraïbiennes etc., sont aujourd'hui suspects (à tort ou à raison) d'abriter de l'argent sale. Il est aujourd'hui beaucoup plus judicieux d'ouvrir discrètement un compte nominatif sous une fausse identité, dont on aura pris soin de construire la légende109.
L'époque des hommes de paille en tant que tels est désormais révolu. Pour dissimuler sa fortune, mieux vaut offrir une fausse identité à une homme de paille, ce qui a deux avantages :
· L'empêcher de nier
qu'il a été abusé par une personne ou une organisation,
alors qu'il était de bonne foi
· Le dénoncer, et
lui faire endosser l'ensemble des responsabilités en cas de désaccord.
Dans son ouvrage sur la finance criminelle, Marie Christine DUPUIS expose que les systèmes bancaires dans les pays dits émergents sont les plus défaillants, les législations nationales concernant l'identification des clients n'étant pas harmonisées comme le souhaiterait le département d'État Américain. Théoriquement, par effet de loi (...), les banques sont tenues de garder une trace de toutes transactions importantes (...) ce qui suppose une identification préalable du client.110
Criminalité informatique
Les fausses identités en termes de criminalité informatique ne sont que des usurpations d'identité virtuelle111. Il s'agit principalement de se faire passer pour un administrateur de système informatique, ou pour une personne physique, et acquérir par la ruse, un droit ou de provoquer un falsification informatique.
Dans ce domaine, Daniel Martin a parfaitement démontré que nous n'en étions qu'aux prémices, et que cette nouvelle forme de criminalité allait se développer de façon exponentielle112. Elle a notamment l'avantage de ne pas permettre de rapprochement entre une identité virtuelle et un quelconque support identitaire.
La question du faux en informatique113, prévue par la loi du 05/01/1988 n'a pas été reprise sous le chapitre relatif aux atteintes aux systèmes de traitement automatisé de données. Monsieur MARTIN observe d'ailleurs en 1997 que ces dispositions n'ont jamais trouvé d'application ! Est-ce toujours le cas ? Pas sûr.
Détournement de fonds
Les détournements de fonds effectués sous des fausses identités sont toutes des petites escroqueries qui misent bout à bout représentent un préjudice non négligeable.
L'ensemble des procédés utilisés est décrit dans la partie concernant les conséquences des fausses identités sur les activités économiques.
Les détournements de fonds s'exercent principalement sur les organismes sociaux, médicaux, les banques, les sociétés de crédit, les sociétés de transport, et sur les commerçants en général.
Immigration clandestine
L'Europe occidentale et l'Amérique du Nord font face à de fortes migrations illégales. Les immigrants clandestins essaient d'entrer dans un pays étranger en contournant les lois, les normes et les procédures établies. Ces personnes n'ont pas les liens familiaux, les compétences, les connaissances ou la patience nécessaire pour suivre les voies légales.
Un pourcentage non négligeable
de ces immigrants illégaux choisissent, tôt ou tard, de s'adresser
à des membres du milieu du crime organisé, facilement accessibles,
prompts à fournir un service d'émigration illégale
clef en main. Le service comprend notamment les avantages suivants :
· Faux papiers avec identité
virtuelle
· Intermédiaire avec
un passeur à chaque frontière
· Mode de transport (container,
châssis de camion, passager clandestin d'aéronef ou de navire,
véhicule particulier, etc) au choix du client
· Travail clandestin sur
le lieu de destination
· Logement clandestin
· Crédit à
la consommation114.
Les processus d'immigration en Amérique du Nord et en Europe occidentale s'expliquent en très grande majorité par l'attraction économique qu'exercent les pays développés. Tous les immigrants n'ont pas vocation, ou pas forcément les moyens, de faire appel à une organisation criminelle capable de leur garantir une entrée dans le pays d'accueil désiré. Il faut bien comprendre que les clandestins utilisant les filières organisées ne sont pas forcément des gens pauvres, mais au contraire ceux qui ont eu les moyens de payer un accès à l'occident.
A contrario, quand ils ne peuvent utiliser une fausse identité, par manque de moyens, les immigrants ont deux possibilités :
· Accéder à
un territoire national avec un visa touristique (de plus en plus rare compte
tenu des contrôles)
· l'utilisation du statut
de réfugié politique sous leur vraie identité.
Ce statut permet à son demandeur
de gagner du temps sur le territoire national visé (Grande Bretagne,
France, Canada, États-Unis). En France, 80% des demandes sont rejetées
dans un délai assez court, mais suffisant pour vivre avec un sauf
conduit115,
et passer dans la clandestinité à échéance
de ce dernier.
Comme nous l'avons déjà
abordé précédemment, les fausses identités
destinées à l'immigration clandestines sont des identités
virtuelles de mauvaise qualité sur des supports identitaires de
toute aussi mauvaise qualité.
Les criminels ont d'ailleurs eux-mêmes recours aux voies de la migration illégale pour voyager à l'étranger et élargir leur réseau criminel. Ce qui caractérise cette population, c'est qu'ils utilisent généralement des identités virtuelles de meilleure qualité, sur des supports de bonne qualité.
A terme, le plus grand pourcentage des fausses identités est utilisé directement dans le cadre de l'immigration clandestine (probablement 30% environ).
Prostitution
La prostitution est une finalité dans une branche criminelle, et non une fatalité116. En France, la très grande majorité des prostituées passe la frontière schengen avec un visa de touriste et deviennent des immigrés clandestins après les 3 premiers mois de leur séjour.
Il y a 10 ans, les proxénètes avaient pour habitude de leur retirer leur passeport dès leur arrivée, mais elles gardaient leur vraie identité. Aujourd'hui, l'intérêt d'être sous une fausse identité est tellement intéressant sur le plan criminel qu'elles sont formées à toutes les astuces juridiques du droit européen.
C'est principalement le cas des prostituées originaires d'Europe de l'Est et des Balkans. Les prostituées africaines accèdent généralement en France directement sous fausse identité puisqu'elles ne peuvent obtenir un visa de touriste.
Les fausses identités des
prostituées sont toutes virtuelles et médiocres.
Terrorisme
Les activités terroristes nécessitent à haut niveau (avant manipulations) des infiltrations et des exfiltrations sans faille. Celles ci sont réalisées évidemment avec des fausses identités.
Les fausses identités utilisées dans le contexte terroristes sont généralement d'excellente qualité. L'ETA utilise des fausses identités sur des faux « vrais passeports ».
Illitch RAMIREZ-SANCHEZ, alias CARLOS, a pu utiliser plusieurs identités de ce type fournies par les services secrets roumains ou hongrois de 1979 à 1983. Idem pendant sa période palestinienne. Lors de son arrestation à Khartoum, il était également sous fausse identité117.
Trafic d'êtres humains
L'ensemble du processus de trafic repose souvent sur les mêmes méthodes que ceux de l'immigration illégale.
Toutefois, le trafic d'être humains concerne principalement des mineurs (jeunes filles africaines, enfants thaïlandais, philippins, etc.), qui n'ont pas toujours de support identitaire propre. Leur identité figure donc sur le passeport d'un pseudo-oncle ou pseudo père qui sont des « mulets 118» et voyagent en général sous leur vraie identité.
Les trafics d'organes ne sont pas trop affectés par l'activité fausse identité, puisqu'ils ne nécessitent pas souvent de passage de frontières. En effet, dans 90% des cas le receveur se déplace avec sa vraie identité sur le lieu de la transplantation (qui s'effectue généralement avec corruption des autorités locales du pays d'accueil).
En Chine, les trafics de sang humains effectué par les « Xue tou » (sangsues), rapporte des millions de dollars aux triades locales. Les collectes sont rémunérées, aussi la pègre n'hésite pas à doter de faux papiers un soit disant volontaire119 qui tourne de dispensaire en dispensaires. Naturellement ces prélèvements illicites sont commissionnés.
Trafic de véhicules
Contrairement à l'idée reçue, les trafics de véhicules sont principalement générés par les groupes criminels issus des pays d'Europe de l'Est. Comme nous le verrons plus loin, c'est en Europe de l'Est que règne la plus grande confusion sur les faux papiers et les fausses identités.
Les quelques cas de fausses identités liées au trafic de véhicule concernent principalement des ressortissants africains ou maghrébins. Ce sont souvent des identités virtuelles, voir dans certains cas exceptionnels des substitutions d'identité.
Trafic d'oeuvres d'art
Les trafics d'oeuvres d'art concernent un milieu pour lequel l'achat d'un support identitaire représente un coût négligeable.
Les trafiquants ne prennent donc aucun risque, et se procurent des fausses identités de très bonnes qualité. Elles sont généralement virtuelles, et sont utilisées une seule fois par un mulet. Ce dernier reste toutefois surveillé à son insu pendant toutes les opérations de transport. Les trafiquants d'oeuvre d'art voyagent généralement en 1ère classe, ce qui leur confère une apparence d'honorabilité auprès du simple fonctionnaire de police chargé du contrôle au filtre de police ou au filtre de sûreté d'une frontière.
Trafic de stupéfiants
Les trafiquants de stupéfiants usent bien évidemment de fausses identités pour travailler. Dans la branche transport des cartels colombiens, il existent quelques spécialistes des fausses identités. Idem chez les chinois. Les identités utilisées sont toutes couchées sur des faux « vrais supports ». En revanche, les trafiquants afghans et pakistanais utilisent des identités virtuelles de mauvaise qualité.
Transferts illicites de fonds
Les fausses identités utilisées dans le cadre de transfert illicites de fonds obéissent aux même règles que ce qui a été décrit au paragraphe blanchiment d'argent.
Travail clandestin
Les fausses identités utilisées dans le cadre du travail clandestin obéissent aux même règles que ce qui a été décrit au paragraphe immigration clandestine.
1.2. TYPOLOGIE DES TRAFICS
DE FAUX PAPIERS
La prédominance
des européens (espace schengen) n'est pas réellement intéressante
en soi. Il s'agit là généralement de petits escrocs,
tous n'ayant pas forcément un lien avec des organisations criminelles.
Pour 34% d'européens,
il faut noter que 66% d'étrangers sont auteurs d'infractions relatives
au trafic de faux papiers, donc de fausses identités.
Le Nigeria, le Cameroun
et le Congo (RDC) sont les plus prolixes dans les trafics de faux papiers.
Ayant peu de moyens, ils se sont spécialisés dans la fabrication
de faux documents de légitimité nationaux. Les émigrés
(principalement les nigérians en Grande Bretagne) les utilisent
comme pièces constitutives d'un dossier de demande d'asile politique,
ou de carte de séjour sous un faux nom.
Le république
Centrafricaine et le Tchad sont à part. On y enregistre de nombreuses
substitutions d'identité, principalement sur des hommes âgés,
anciens combattants (français), qui touchent une pension trimestrielle
versée par le consultat de France tant qu'ils sont en vie. Or ces
combattants là ne meurent pas. Du moins pas beaucoup ! Y aurait-il
en Afrique Centrale un climat particulièrement favorable pour la
longévité ?
En fait, ils ont souvent
de la compassion pour les immigrants et peu de motivation pour ouvrir les
yeux sur des contrôles dont ils savent qu'ils ne sont que sporadiques.
La vente de faux papiers,
faux visas et faux billets d'avions se fait dans la rue, devant la police.
Tout le monde le sait. Pourtant, il faut considérer que chez les
policiers africains, ce sont certainement les ivoiriens et les sénégalais
qui sont les plus efficaces. Les trafiquants le savent et proposent souvent
à leurs clients de transiter par le Mali, le Togo, la Sierra Léone
ou un simple billet de $50 US permet de corrompre n'importe quel policier
compatissant et mal payé.
L'industrie extérieure fournit des faux passeports et les faux visas. Cette fois, c'est avec certitude le crime organisé qui dirige ces entreprises. Parfois même avec la bénédiction de certains États qui n'aiment pas du tout les États-Unis. La Corée du Nord, l'Iran fournissent même des faux de très bonne qualité sur les marchés asiatiques ou sud-américains. Les russes ne sont pas en reste : ainsi, en 1992, des passeports avec visas d'entrée B1B2121 pour les États-Unis et le Canada étaient offerts sur le marché noir polonais pour 5 à 7.000.$US. L'ensemble de ces documents étaient revendus dans la caraïbe et à Cuba.
Contrairement à l'idée reçue, les mexicains et les cubains n'ont que peu de rapports avec le crime organisé pour tenter de passer péniblement les frontières parce qu'elles sont perméables ! Inversement, les collaborateurs des cartels sud-américains qui approvisionnent les États-Unis et le Canada en cocaïne utilisent des faux d'excellentes qualité. Il faut aussi noter que le Canada sert souvent de porte d'entrée pour aller vers les États-Unis.
1.2.4. Amérique du Sud
Il est tout à
fait évident que la branche transport des cartels sud-américains
doit s'appuyer sur une fabrication spécifique de documents. Selon
la DEA122,
les trafiquants utilisent des faux « vrais documents ». Cela
s'explique par le fait que les groupes criminels contrôlent les administrations
des pays sud-américains, et ne rencontrent pas de difficultés
pour obtenir des fausses identités.
En Afghanistan, en Turquie, en Iran, en Irak et en Chine, il existe maintenant des réseaux de vente de fausses invitations à visiter la Russie et les nouveaux États de l'ex-URSS, de faux passeports, des visas et des séries complètes de documents pour transiter par la Communauté des États indépendants (CEI) à destination de l'Ouest.
Les prix varient. Ainsi, dans la ville afghane de Mazar-i-Sharif, une invitation en Russie coûte 700 $ US et un visa, 500 $. En Azerbaïdjan, l'invitation est moins chère : 300 $ US. A Moscou, les passeports russes et les vieux passeports soviétiques se vendent environ 500 $ US, auxquels il faut ajouter 300 $ US pour obtenir de faux visas pour la Suède, le Danemark et la Belgique. Les visas américains et canadiens coûtent plus cher.
Côté extrême orient, les chinois ont rarement la possibilité de se faire fabriquer des papiers vrais ou faux. L'administration chinoise n'a pas pris l'habitude de traiter des demandes de voyages.
Aussi les triades proposent
souvent deux solutions :
· Faire voyager
les émigrés de façon totalement clandestine jusqu'en
Europe par des voies multiples, terriennes maritimes ou aériennes.
Bénéficiant d'un réseau de complicité dans
le monde entier, les chinois n'ont aucune difficulté à franchir
toutes les frontières du Monde123.
· Exfiltrer
les clandestins vers Hong Kong ou vers les pays de l'Est pour leur fournir
un jeu complet de faux papiers.
Le voyage clandestin coûte en général 80.000 F124 depuis la Chine. Un faux passeport avec un faux visa augmenterai le coût du déplacement de 40.000 F. La plupart des chinois s'intégrant directement et très discrètement dans leur communauté déjà installée dans le pays d'accueil, les faux papiers sont bien souvent une option qui n'est pas retenue.
C'était le cas des 58 chinois de la province du sud fujian décédés en Juillet dernier dans un camion frigorifique sur le port de Douvres.
1.2.6. Europe de l'Est
Sous le régime communiste soviétique, la migration en provenance d'une grande partie de l'Europe de l'Est était sévèrement contrôlée, et ceux qui fuyaient le pouvoir soviétique le faisaient au titre de réfugiés politiques. Avec l'effondrement de l'URSS, les choses ont changé.
La production officielle de passeports a été tellement faible pendant 70 ans, que les structures administratives ne peuvent répondre à plus de 5 % de la demande. Les impatients ou les plus motivés explorent alors toutes les options, dont celles contrôlées par les mafias locales.
Aujourd'hui, les Européens
de l'Est sont relativement libres de quitter leur patrie, et beaucoup d'entre
eux souhaitent immigrer vers l'Ouest pour améliorer leur situation
économique. L'après communisme a rendu certains états
de l'Europe centrale (la Pologne, Tchécoslovaquie) zone tampon entre
l'Est pauvre et l'Ouest prospère.
Le nombre de gens
qui, chassés par les difficultés économiques ou les
conflits locaux, émigrent à l'intérieur ou à
l'extérieur de l'Europe de l'Est est impressionnant. Environ 1,8
million de personnes ont transité par la Pologne125
entre 1986 et 1991, et 1,3 million d'entre elles l'ont quitté dans
la seule année de 1992126.
Un autre groupe qui
tend à émigrer est celui des deux millions de réfugiés
(chinois, afghans, indiens) qui se trouvent en Russie et dont 400.000 viennent
d'États en voie de développement, et les autres, de républiques
ex-soviétiques devenues indépendantes. En Ukraine127,
plus de 100.000 personnes pourraient immigrer immédiatement. Des
Roumains et des Bulgares (appartenant en général à
la minorité turque de Bulgarie) se déplacent également,
ainsi que 350.000 Albanais (10% de la population totale). A tous ces migrants,
il faut ajouter les Yougoslaves128
déplacés par la guerre, soit plus de deux millions de personnes.
Somme toute, plus de 10 millions de personnes ont été déplacées
ou portées à émigrer de l'Europe de l'Est dans la
dernière décennie.
C'est évidemment les pays de l'Est qui possèdent les meilleurs réseaux de fabrication de faux. Pour rentabiliser leurs opérations d'investissement, (fabrication de visa schengen), ils revendent leur savoir faire à d'autres émigrés clandestins. Le passage en Yougoslavie, Pologne, Roumanie est presque obligatoire pour rejoindre l'occident.
Il faut également mentionner le trafic de véhicules volés, pour lequel des structures de fabrications de faux documents automobiles sont fabriqués avec mise à jour des numéros de moteur, de châssis, etc. Des cartes grises européennes sont ainsi reconstituées à la demande et il bien difficile pour un policier de détecter l'arnaque au cours d'un simple contrôle de véhicule.
L'Europe orientale est leader sur le plan commercial et sur le plan quantitatif en vente de faux papiers, faux documents de voyages. C'est le supermarché de la fausse identité. En revanche, les prestations vendues ne sont pas toujours de qualité.
1.2.7. Europe Occidentale
L'industrie des faux
papiers est évidemment très liée à l'immigration.
Comme partout ailleurs, les passeurs sont les VRP des fausses identités.
Les pays de l'Europe
de l'Ouest n'admettent pas en général les immigrants et préfèrent
traiter les nouveaux arrivants comme des visiteurs, des étudiants,
des travailleurs invités ou des réfugiés. Ceux là
n'ont pas besoin de faux. En tous cas pas dans un premier temps !
Pour l'Europe de l'Ouest, les passeurs fournissent éventuellement des documents de voyage et demandent, par personne, de 1.500 $ US à 4.000 $ US si le voyage se fait par voie de terre, et 2.000 $, s'il se fait par mer129. Les papiers sont attribués après le passage de la frontière, et permettent toujours de continuer de provoquer un besoin chez le clandestin.
La police a repéré plusieurs réseaux de passeurs qui font la navette entre l'Est et l'Ouest. Deux de ces réseaux, qui opèrent en Estonie sous l'apparence d'entreprises commerciales, font sortir des étrangers de Moscou et des États baltes, puis les conduisent en Suède et au Danemark. Ils soudoient les policiers, font apposer des tampons d'accès à l'espace européen, et font ensuite traverser la mer Baltique aux immigrants illégaux sur des navires estoniens. Le voyage continue en général dans un camion.
Au sud, vers l'Espagne et le Portugal, les algériens et les marocains usent peu de faux papiers pour passer la frontière. Du fait de la mixité de la population européenne, ils passent aujourd'hui totalement inaperçus d'autant qu'ils parlent souvent parfaitement le français. Une fois en France, il est tout à fait aisé de prendre contact dans une cité avec des fournisseurs éventuels.
Au sud est de l'Europe,
l'entrée obligatoire est en Italie. Bien entendu, les mafias locales
organisent avec leurs consoeurs yougoslaves et albanaises l'ensemble des
modalités du voyage. Les passeurs se sont équipés
de bateaux super rapides, que la police italienne ne peut pas rattraper.
Ces bateaux sont utilisés pour toutes les branches du système
mafieu (stupéfiant, contrebande, émigration illicite, etc.).
En fonction du lieu
d'entrée en Europe, du pays d'accueil, les prix des faux papiers
varient. Selon la délégation américaine d'Interpol,
ces prix correspondent à ces quelques exemples :
|
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VENTE |
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Espagnole |
|
|
|
Italienne |
|
|
|
Italienne |
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|
Espagnole |
|
|
|
Grecque |
|
|
|
Italienne |
|
|
|
Portugaise |
|
|
|
1.2.8. Maghreb
Les fausses identités au Maghreb
sont plutôt utilisées de façon rusée. Il y a
certainement des fabrications de faux papiers, mais on n'en trouve aucune
trace dans la presse algérienne, marocaine ou tunisienne.
L'ensemble du dispositif
terroriste fonctionne probablement avec des passeports fournis par le moyen
orient. Ce sont sans doute des pièces de bonne qualité avec
des identités virtuelles réalistes.
Pour les petites escroqueries,
il existe de nombreuses contrefaçons de l'Etat-civil algérien.
Ainsi, le ministère de la justice français observe que bon
nombre de condamnés dont l'identité ne peut être vérifiée
déclarent être nés dans la ville de El Asnan. Pourquoi
donc cette petite ville de 10.000 habitants voient-elle sa population virtuelle
augmenter d'année en année ? Parce que les registres d'Etat
civil ont été détruits dans un incendie qui s'est
déclaré lors d'un tremblement de terre ! Ces identités
sont donc invérifiables.
Les maghrébins
désireux de venir en France viennent souvent sous leur vraie identité,
puis séjournent clandestinement.
1.2.9. Russie
La poursuite du déclin économique accélère l'intérêt lié à la migration pour les russes. Plusieurs groupes criminels de la CEI auraient directement accès aux autorités qui délivrent les passeports130.
En Europe de l'Est, la création d'un grand nombre d'États nouveaux en proie à la confusion bureaucratique et à la corruption a été avantageuse pour le commerce des faux papiers. Ainsi, il n'est pas rare qu'un Russe ait plusieurs passeports, soit un passeport soviétique, un passeport russe et peut-être un passeport de l'État post-soviétique où il vit. Naturellement tous ces documents sont authentiquement des « vrais » ; le douanier ou le policier occidental ne peut pas s'y retrouver, à moins d'être spécialisé131.
Aux frontières, les responsables ont de la difficulté à évaluer l'authenticité de tous ces papiers. De plus, ces passeports sont de fabrication simple et donc, faciles à contrefaire. Enfin, le personnel des passeports vend également de vrais passeports en échange de devises fortes. En 1992, selon les autorités russes, 100.000 immigrants illégaux ont quitté le pays à destination de l'Europe de l'Ouest en se servant de faux passeports132.
1.3. LE CONTRÔLE DES FLUX MIGRATOIRES A DES FINS CRIMINELLES
En matière de contrôle migratoire, tout se joue dans les pays de l'Est, passage obligé de la majeure partie des immigrés clandestins désireux de rejoindre l'Europe occidentale, et parfois même l'Amérique du Nord.
Le marché économique de l'émigration clandestine est tel, que les organisations criminelles s'en sont emparé aussitôt après avoir analysé les ratios chiffres d'affaires / risques encourus. Les mafias exercent désormais un contrôle quasi total des filières de migration et de fournitures en faux papiers.
Le contrôle des
flux migratoires est essentiel dans le business des fausses identités.
Ce contrôle est obtenu grâce à :
· Des complicités
au sein même des policiers frontaliers
· Des complicités
au sein des armées qui mettent des moyens lourds à disposition
des mafias pour gagner un peu d'argent
· Des complicité
au sein des administrations de délivrance des pièces d'identité.
Quelques exemples :
· À la
frontière entre l'Ukraine et la Pologne, des gardes ukrainiens (généralement
soupçonnés de liens avec la mafia) demandent, pour les véhicules
et les passagers qui franchissent la frontière, des «droits»
spéciaux qu'ils fixent selon la taille des véhicules et qui
s'échelonnent de 100 $ US pour une voiture à 800 $ US pour
les gros camions de transport routier international. Ils acceptent également
des pots-de-vin des voyageurs et des groupes organisés qui souhaitent
éviter les contrôles. À Suwalki, ville polonaise située
près de la frontière lituano-polonaise à Ogrodniki,
de nombreux policiers et agents des douanes conduisent des BMW et se font
habituellement construire de luxueuses maisons deux ans après leur
entrée en fonction. Ils «taxent» les passeurs et acceptent
des pots-de-vin133
pour faire passer la frontière. Ils administrent également
plusieurs grands entrepôts qui approvisionnent les contrebandiers
en cigarettes (le produit le plus précieux pour les contrebandiers).
· Des militaires
russes et ukrainiens utilisent des hélicoptères et des navires
de la marine pour faire passer des immigrants illégaux en Pologne
et en Scandinavie. Ils cachent les immigrants dans des bases militaires
de la région balte avant de les transporter de l'autre côté
de la mer Baltique134.
· Si un policier
polonais ou tchécoslovaque décide d'affronter une mafia russe
et d'empêcher les clients de celle-ci de franchir sa frontière,
il risque sa vie. Un groupe de la mafia biélorusse a offert une
récompense de .1.000 $ US pour l'«élimination»
d'agents de douanes et de policiers peu coopératifs135.
La perméabilité
des frontières Est-Européennes a exacerbé plusieurs
problèmes sociaux, dont la criminalité et la prostitution.
La Pologne a été particulièrement touchée.
En effet, d'après la Gazeta Wyborcza, 63 % des crimes commis en
Pologne le sont par d'ex-Soviétiques, notamment une centaine de
bandes basées en Ukraine136.
L'Allemagne est une
des principales cibles des bandes de l'ex-URSS et des groupes polonais.
Selon Anatoli OLENIKOV, haut responsable qui s'occupe de la lutte contre
la mafia, environ 300 bandes russes, ukrainiennes et caucasiennes y mènent
des activités liées au trafic de la drogue, au vol d'automobiles,
à l'extorsion, à la prostitution à la vente de faux
papiers et au vol qualifié ; ils ont établi leurs propres
«zones d'influence», se répartissant entre eux le territoire
allemand.
À Berlin, des
groupes de la mafia russe dirigent plusieurs magasins d'import-export,
restaurants, discothèques, agences de voyage et galeries marchandes.
Les entrepreneurs russes de Berlin versent à la mafia russe de 1.000
à 20.000 DM par mois pour leur «protection137».
Autre produit de l'Europe de l'Est, la prostitution est alimentée par les difficultés économiques et par l'émigration illégale. Selon les responsables de l'application de la loi, le crime organisé russe, qui est déjà fort impliqué dans la prostitution en Pologne et en Finlande, va renforcer son contrôle sur la prostitution en Europe de l'Ouest. 25% des prostituées qui travaillent actuellement en Allemagne viennent de l'Europe de l'Est. La «vente» de femmes Est-Européennes à des clubs de strip-tease et à des bordels de l'Ouest est un commerce en plein essor. Il est probable que les chiffres sont sensiblement identique en France.
Enfin, pourquoi les
organisations criminelles veulent-elles conserver le contrôle des
flux migratoires ? Parce que ca rapporte. Beaucoup. Même plus.
Si l'on compare les
estimations138
de chiffre d'affaires concernants les stupéfiants139
avec celles des marchés de faux papiers en France sur une année,
on obtient : 8.000 M$ et 7.300 M$ soit une différence de seulement
700 M$ pour beaucoup moins de risques !
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(en % du prix de vente) |
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Stupéfiants (Héroïne cocaïne) |
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Passeports |
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CNI |
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Carte de séjour |
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Visas |
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1.4. INHIBITION DES ACTIONS JUDICIAIRES
Les fausses identités
garantissent pour les organisation criminelles une impunité assez
confortable.
Nous avons précédemment
abordé le problème du risque pénal. Il est faible.
Si l'on compare les articles 222-34 à 222-40 du Code Pénal
qui concernent le trafic de stupéfiants, à ceux régissant
les problèmes de faux (313-1 et 433-19), il devient évident
que pour un revenu identique, il est très intéressant de
produire distribuer, ou même utiliser des faux papiers, même
de qualité médiocres.
AMENDE en F |
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Trafic de stupéfiants |
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Production de stupéfiants |
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Importation et exportation de stupéfiants |
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Transport détention de stupéfiants |
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Production d'un faux sur document administratif |
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Escroquerie avec fausse identité |
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Recel de faux |
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Utilisation d'une fausse identité |
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La récidive
est très forte.
De nombreuses personnes
sont d'ailleurs condamnées sous une identité déclarée,
non vérifiable. C'est le cas de Jacky CAMARA149,
Réunionnais, usurpateur d'identité auprès des caisses
d'allocations familiales de plusieurs départements.
D'autres sont mises
en détention sous X. Cela permet notamment de récidiver après
leur libération. Les procédures d'identification dactylotechnique150
par l'identité judiciaire étant lourdes et lentes.
En Roumanie on utilise des failles administratives. La Roumanie est un pays de transit pour les immigrants; de nombreux immigrants entrent en Roumanie sous une fausse identité et avec de faux papiers. Lorsqu'ils sont appréhendés, ils sont emprisonnés en considération du fait qu'entrer illégalement en Roumanie constitue un délit pénal; Il arrive que des immigrants munis de faux passeports et de faux visas, ayant pour destination des pays d'Europe occidentale, demandent alors l'asile lorsqu'ils sont appréhendés pour éviter des poursuites. Dans de nombreux cas, les demandeurs d'asile n'ont pas de documents authentiques et, aussitôt qu'ils posent pied à terre à la frontière, ils demandent l'asile. La situation réelle des demandeurs n'étant pas vérifiable par une administration roumaine déjà défaillante, ils sont laissés en liberté et s'échappent vers une autre frontière dès qu'ils en ont l'occasion. La Roumanie, préoccupée par des problèmes économiques plus graves, ne transmet pas aux pays occidentaux la liste des personnes ayant demandé un soit disant asile politique.
A ces problèmes juridiques ou administratifs, viennent s'ajouter les pressions de l'opinion publique occidentale qui considère qu'être porteur d'une fausse identité ne constitue pas une réelle infraction dans la mesure où il n'y a pas de victime. C'est évidemment faux.
L'utilisation d'une fausse identité est trop souvent rapportée à une analyse purement politico-humanitaire qui ne tient pas compte des réalités des marchés criminels. La presse a un rôle considérable à jouer dans cette prise de conscience. On observe de nombreuses récupérations politiques des problèmes de sécurité, notamment en ce qui concerne les infractions liées à l'utilisation d'une fausse identité ou de faux papiers. Schématiquement, « ce seraient uniquement des nécessités économiques vitales qui poussent certains êtres humains à contourner la loi ». Politiquement parlant, personne ne veut admettre que les fausses identités représentent une menace envers la société. Pour la gauche française, qui s'est engagé à régulariser les « sans papiers », ce serait désastreux sur le plan électoral.
Du coup les conséquences
économiques et sociales des fausses identités sont volontairement
ignorées. Cette vision idéologique empêche de faire
progresser le débat sur la sécurité intérieure
des États de droit.
106L'accueil dans certaines entreprises est généralement organisé en confiant un badge d'accès provisoire contre une pièce d'identité restituée à la sortie. Les voleurs le savent bien, et volent de plus en plus fréquemment les petits casiers contenant les pièces d'identités pour en récupérer 30 à 50 en une seule fois.
107La double peine s'applique essentiellement aux étrangers. Elle est constituée d'une période d'incarcération après condamnation, puis d'une mesure immédiate de reconduite à la frontière pour expulsion. Elle se base sur le modèle juridique anglo-saxon qui veut qu'un étranger auteur d'une infraction soit condamné à purger une peine, et à l'issue de sa peine expulsé sans possibilité de retour selon un délai variable.
108Étudiant aux beaux arts, et concepteur des sites www.multimania.com/retep/cartes.html, et www.vigile.net/998/moisanpapiers.html, souhaite rester anonyme par peur des représailles judiciaires.
109Nous nous rappelons de l'affaire Raoul SALINAS alias Raoul GUTTIEREZ qui fut jugé le 21/01/1999 et condamné 50 ans de réclusion. Raoul SALINAS est le frère de l'ex-Président du Mexique Carlos SALINAS.
110FINANCE CRIMINELLE, Marie Christine Dupuis, page 125 PUF.
111Voir première partie, Chapitre 2 § 2.
112Conférence MCC de Pascal Courtin, Commissaire au SEFTI
113CRIMINALITE INFORMATIQUE, Daniel Martin, page 100, PUF
114les émigrés clandestins n'ont généralement pas les moyens de payer l'ensemble du processus d'émigration, et souscrive un crédit qu'ils doivent rembourser pendant leur séjour clandestin. En réalité ils n'y arrivent presque jamais.
115Voir cas de Mademoiselle Irène LANDU. (Sauf conduit N° 1014 délivré à CDG terminal 2A par la PAF).
116Certaines associations défendent la thèse que les prostituées sont contraintes d'exercer leur activité par survie économique, et non du fait d'un processus contrôlé par des proxénètes dont l'objectif n'a jamais varié .
117La sensibilité du dossier ne m'a pas permis d'en savoir plus sur la nature des identités utilisées.
118Les mulets sont chargés de convoyer une marchandise. En l'occurrence, les enfants sont cette marchandise.
119DNA 13/11/1998.
120Real-politic : politique réelle, expression américaine désignant une analyse politique hyper réaliste des situations mondiales.
121De mémoire, Visa B1 = entrée permanente sans date de péremption.
122http://www.usdoj.gov/dea/traffickers/colombia.html
123A Orly Sud en 1995, alors que 10 chinois avaient été repérés comme étant des clandestins fraîchement débarqués d'un avion, ils ont mystérieusement disparu de la zone sous-douane sans que l'on puisse en retrouver un seul ! Unique explication : un complice possédant une clef frontière, les a intercepté en zone réservée pour les conduire dans la zone publique sans passer par le filtre de police, puis hors de l'aéroport.
124Les chinois financent leur voyage de façon collective. Ce sont généralement des clans entiers ou des villages qui paient collectivement le voyage d'un homme sensé leur apporter d'autres perspectives de développement. Malgré tout 80.000 F représente une somme très importante pour des chinois.
125Articles de la Gazeta Wyborcza, 10 juin 1993, et de Polityka, 29 mai 1993.
126Malheureusement, aucun chiffre n'est disponible pour évaluer la période 1995/2000. Il s'agit probablement de plusieurs millions de personnes.
127Spiegel, n° 26, 1997
128UNHCR, Refugees and Displaced Persons Within the former Yugoslavia,
129Spiegel, n° 26, 1997.
130Nezavisimaya Gazeta, 15 janvier 1993
131A ma connaissance, aucune personne dans la Police ne souhaite se spécialiser dans ces questions.
132New York Times, 15 février 1993.
133Frankfurter Allgemeine Zeitung, 12 janvier 1992, Nie, 15 juillet 1993
134Spiegel, n° 27, 1997
135Spiegel, n° 26, 1997
136Gazeta Wyborcza, 18 janvier et 16 juin 1993
137Spiegel, n° 25, 1997
138Toutes les estimations effectuées l'ont été à minima pour assurer un raisonnement analytique acceptable.
139STUPEFIANTS,PRIX PROFITS, Marie Christine DUPUIS, p196 et 221.PUF
140Affaire LA131198
141Affaire LA 080896
142Affaire LA100996
143Affaire DNA101096
144Affaire LA151096
145Affaire DNA291096
146Affaire LA171196
147Affaire LA240197
148Affaire LA080597
149Voir conséquences des fausses identités sur les prestations sociales.
150De
gros progrès ont été récemment effectué
grâce à la mise en place d'un nouveau logiciel qui peut effectuer
des comparaisons directement par empreinte. Auparavant, la recherche se
faisait manuellement sur des fiches, selon des classifications d'empreintes.