3.1. LA RÈGLE OCCIDENTALE
En occident, ce qui définit
l'identité administrative d'un individu, c'est ce que l'on appelait
autrefois le « nom de baptême ».
Europe occidentale
- France - Pays catholiques
Historiquement, quand
un enfant naissait, il n'avait pas de nom jusqu'au jour de son baptême.
La mortalité infantile était forte, et le baptême consacrait
l'arrivée de l'enfant dans la communauté sociale chrétienne.
En cas de décès, le nouveau né n'avait pas encore
la qualité d'être humain avant de recevoir le sacrement du
baptême.
Les quelques jours
critiques passés, on organisait alors la célébration
en désignant le nouveau-né par :
· Un prénom
propre à l'enfant (souvent celui de son père
· Un ou deux
prénoms choisis par les parents (parfois ceux des grands parents,
ou des parrains ou marraines)
· Le nom de
son père.
Seuls les personnages illustres connaissaient leur date de naissance, étant entendu qu'il s'agissait d'un événement incontestable. Le Roi doit son pouvoir au fait d'avoir été choisi par Dieu pour régner. En cela, il est indispensable de conserver historiquement les traces des actes importants de sa vie. L'identité royale a d'ailleurs une particularité : le roi n'est désigné que par son prénom !
Passées les
querelles religieuses du XVème siècle, il devint
indispensable de savoir avec exactitude à quelle chapelle un individu
pouvait être rattaché. D'où l'intérêt
de créer des registres paroissiaux dans lesquels on mentionnerait
:
· l'identité
complète d'un individu, (prénoms + nom du père)
· sa filiation
première (prénoms du père et prénoms de la
mère76)
· La date du
baptême
· Le nom et
la qualité de l'officiant (Père X, curé ou abbé
ou vicaire etc.)
· Le nom de
la paroisse.
Selon les paroisses,
on tenait des registres plus ou moins reconnus par une église ou
par une autre. En France, les registres paroissiaux prendront le nom de
« registre de catholicité ». Toute personne ne figurant
pas sur un registre de catholicité, pouvait être soupçonnée
d'être réformiste, ou pire juive !
Dans des époques
troublées, mieux valait pouvoir prouver sa soumission à l'église
de Rome. Comment différencier un catholique d'un protestant ? De
là l'invention géniale du certificat de baptême attestant
de la bonne religion d'un éventuel suspect. Le certificat de baptême
est en fait, l'une des premières cartes d'identité.
Pendant des années,
la date de naissance d'un enfant n'était pas connue. Seule comptait
sa date de baptême, mis à part les personnages les plus importants
dont on considérait qu'ils devaient être baptisés immédiatement,
parce qu'ils avaient une importance politique extrême. La date du
baptême était rarement identique à celle de la naissance,
sauf quand le risque de décès du nouveau né était
imminent. Les personnes isolées dans les campagnes mettaient parfois
du temps avant d'atteindre le prêtre le plus proche, pour lui faire
préparer un baptême.
Les registres paroissiaux
prirent une importance énorme dans la gestion des royaumes.
Confiée par
le roi aux évêques, c'est la vie même des paroisses
qui était consignée à travers les actes où
Dieu était pris à témoin :
· Baptême
· Mariage77
· Obsèques.
En France, la création de l'Etat civil par décret des 20/25 septembre 1792 enleva aux prêtres le soin de tenir les registres de catholicité. L'Église est alors dépossédée de la tâche de consigner les actes de la vie courante pour tous les hommes, quelle que soit leur religion. Ce sont les mairies qui conserveront les registres dits « d'État Civil ». Les actes consignés dans l'Etat civil seront désormais :
· Naissance
· Mariage civil
· Décès.
L'identité patronymique d'un individu est désormais constituée des éléments suivants :
· Un ou plusieurs prénoms
· Le nom du Père
· La filiation avec les prénoms
et nom du père ainsi que les prénoms et nom de jeune fille
de la mère
· La date de naissance
· Le lieu de naissance
3.2. LES PROBLÈMES DE TRANSLITÉRATION
· MAO Tsé Toung
· MAO Tsé Tong
· MAO Tze Tung
· Etc.
Les anglais auront tendance à translitérer l'identité du grand timonier d'une autre façon :
· MAO Zedong
· MAO Tse-tung
· Etc.
L'alphabet latin est
la référence en matière de Police. Tous les noms écrits
dans une écriture utilisant un autre alphabet que l'alphabet latin
ne sont en fait que des translitérations approximatives. Les règles
de translitération phonétiques sont différentes suivant
la langue de destination.
C'est à ce
point complexe que la Police de Hong-Kong utilise un lexique79
dans lequel chaque caractère chinois est numéroté.
Le système n'est pas parfait puisqu'il existe souvent plusieurs
orthographes pour un même nom, voire plusieurs graphies, ce qui complique
sévèrement la tâche des policiers.
C'est le cas des chinois pour lesquels,
il existe plusieurs graphies pour un même nom.
GRAPHIE COMMUNISTE
Les chinois, les arabes, les pakistanais, les iraniens, les afghans, les russes sont les principaux utilisateurs de ces imprécisions orthographiques.
Toutes les sociétés
humaines ont été dès l'origine confrontées
à la redoutable question de la mesure du temps. Pour d'évidentes
raisons d'organisation politique militaire religieuse ou économique,
le besoin d'une mesure d'une précision commune s'est fait sentir
assez tôt.
Le calendrier grégorien
fut adopté en 1582 par le pape Grégoire XIII80
après que les astronomes aient calculé une erreur de 1 jour
tous les 128 ans. Afin d'éviter que le calendrier ne se détraque
comme le précédent (calendrier julien) on décida de
mettre en place le dispositif des années bissextiles.
Ce nouveau calendrier,
appelé depuis lors « Calendrier Grégorien » fut
adopté par les pays catholiques et mis en vigueur en France et aux
Pays Bas sans délai. La colonisation ne put résoudre tous
les problèmes de standardisation, puisqu'il fallut attendre 1752
pour qu'il soit adopté en Grande Bretagne et en Suède, 1873
au japon, 1912 pour la Chine, l'année 1918 en Russie, et l'année
1923 en Grèce !
Aujourd'hui, loin
d'être utilisé par tous les pays, le calendrier grégorien
est la référence sur les papiers de légitimité
transnationaux (passeports). Il n'est pas encore généralisé
dans le monde, même si celui-ci s'impose progressivement du fait
de la multiplication des flux au travers des frontières virtuelles
(espaces aériens, maritimes, téléphone, liaisons informatiques,
etc.).
Les turcs par exemple utilisent encore
2 calendriers :
· Le calendrier
mahométan où l'année 0 débute (pense t-on)
le 16/07/62281
· Le calendrier
officiel ou l'année 0 débute (pense t-on) le 01/09/41282
Ainsi le 23/09/2000
(grégorien) correspond au 24/06/1421 (arabe officiel)
Si beaucoup de calendriers
ont disparu, une dizaine sont encore utilisés dans le monde. Les
principaux sont :
CALENDRIER | ÈRE | CORRESPONDANCE |
JULIEN | Chrétienne | Débute 01/01/-4713 BC (grégorien) |
COPTE | Dioclétien | 01/01/00 débute le 29/08/284 (julien) |
MUSULMAN | Hégire | 01/01/01 débute le 16/07/622 (julien) |
ISRAELITE | Judaïque | Débute le 07/10/-3760 (julien) |
INDIEN | Saka | 22/03/1957 (grégorien) = 1 chaitra 1879 |
HINDOU | Samvat | Débute le 23/02/0057 (grégorien) |
TAMOUL | Nirâyana | Cycle de 60 ans non différenciés depuis 397 (grégorien) |
CAMBODGIEN et LAOTIEN | Petite ère Birmane | Débute le 21/03/638 (grégorien) |
Le concept d'identité patronymique présenté en introduction ne concerne que le monde occidental, et est principalement recentré sur la France. Détailler le fonctionnement pays par pays serait fastidieux.
Ce chapitre ne présente que quelques exemples, les plus intéressants.
3.4.1. L'AFRIQUE
L'identité patronymique d'un africain est une notion très récente. Pendant de longues années, les bébés africains, selon les coutumes et les tribus, n'avaient ni date de naissance, ni état civil avec filiation.
Au Sénégal, au Mali, en Haute Volta, et en Côte-d'ivoire, n'importe quel nom commun était susceptible de devenir un nom propre pour un africain. Ce dernier n'avait en général qu'un seul et unique prénom sans qu'il soit nécessaire de faire référence au nom de son père. Les colons ont donc imposé le port du nom patronymique. N'existant pas, il fallut les inventer. Souvent méchants ou bêtes, ces noms avaient tendance à faire rire les colons français ; ce que les africains acceptaient, semble t-il, avec humour et résignation.
Exemple :
Babakar FETNAT, FETNAT étant la contraction de Fête Nationale, sans doute parce qu'il était né un 14 juillet.
Au Cameroun, le choix du nom d'un enfant nouveau né se fait selon plusieurs critères :
· L'enfant peut porter le
nom d'un ami ou d'un parent proche, ou d'une personne que l'on souhaite
particulièrement honorer. (BIROKI A KIMPELE _ BIROKI nom d'un ami
à honorer, KIMPELE nom du père génétique de
l'enfant)
· On ajoute parfois au nom
de l'enfant le nom de son père, histoire de mentionner la filiation,
mais ce n'est pas systématique.
· Le nom des petites filles
est précédé d'un préfixe NGO signifiant c'est
la fille de, et on ajoute alors le nom du père ou de la mère
(NGONTAMAC Chantal = fille de NTAMAC dans la tribu des Bassa).
· Le prénom de l'enfant
vient toujours après son nom.
Il n'y a donc pas
de règle immuable, quoique le système tend à se transformer
du fait des échanges et mariages mixtes avec l'Europe.
En Afrique, les erreurs
d'un état civil récent ne sont pas rectifiables. L'individu
doit se contenter de supporter son nouveau nom administratif, même
si dans la vie courante il se fait appeler de son vrai nom. C'est le cas
de Madame NGUIRA enregistrée à l'état civil sous NGRAND.
En Guinée,
un enfant peut porter le nom d'un événement ou d'une chose
particulière. Pas de références obligatoires au père
ou à la mère de l'individu.
En Éthiopie,
le nouveau né porte un prénom particulier ainsi que le nom
de son père ou celui de sa mère.
En ce qui concerne
la date de naissance des nouveau-nés, beaucoup de progrès84
ont été fait. Toutefois, il est encore fréquent de
trouver des personnes de plus de 35 ans dont la date de naissance est indiquée
ainsi : Né(e) vers 1960. Seul, un événement notable
était rattaché à la naissance de l'individu (règne
de tel chef de tribu, catastrophe naturelle, etc.).
Il n'est donc pas
possible (et c'est toujours le cas) de retrouver la filiation avec l'état
civil africain, même si celui-ci s'est fortement occidentalisé.
3.4.2. LES ARABES
L'identité patronymique d'un enfant arabe est généralement composée d'un prénom qui lui est propre, et du prénom de son père ou de son grand père. Cela donne des patronymes complets composés de deux prénoms.
Le principe obéit à la règle, Mohamed fils de Ahmed, et qui devient Mohamed AHMED.
En Afrique du Nord,
pendant la colonisation, beaucoup de noms arabes autochtones ont été
transformés, soit par méchanceté de la part des colons,
soit par ignorance.
Au Maghreb, il fallait
que le nouvel état civil corresponde à l'état civil
français. Il est arrivé que des patronymes arabes soient
volontairement mal translitérés pour devenir insultants ou
déshonorants pour ceux qui les portent.
C'est le cas de noms comme ZEBIDOUR, qui signifie en arabe dialectal « Pénis qui Tourne ».
Petit à petit
le système se transforma et devint identique au dispositif français,
à quelques nuances près. L'identité du nouveau né
est aujourd'hui composé de :
· 2 prénoms
comme autrefois.
· le nom du
père pris par référence à un événement
ou à un signe particulier.
· Date et lieu
de naissance.
Les noms de familles n'existant pas (ou les colons ne voulant pas les connaître), des pseudonymes ont été créés, comme ce fut le cas en France durant le haut moyen âge, ou plus récemment pour les enfants trouvés.
Exemple :
BOUMAZAC
qui signifit « l'Homme à la Chèvre ».
Autre phénomène
intéressant : de nombreuses personnes, principalement des marocains
et des algériens, refusaient de donner un nom ou de s'en inventer
un pour des questions de résistance passive. Ils ont alors été
répertoriés sous le nom de SNP pour « Sans Nom Patronymique
». Phonétiquement SNP s'est transformé en arabe
dialectal pour devenir HASSANBI (P n'existe pas en arabe), ce qui
a donné quelques identités fantaisistes. Par contraction,
de nombreuses personnes ont simplement laissé tombé le BI
pour s'appeler désormais HASSAN ou HESSEN.
3.4.3. LES COMORES
Les Comores ont une particularité
intéressante : les noms patronymiques ne sont composés que
d'un prénom85.
La notion de nom ou de prénom n'existe pas pour les comoriens. Elle
leur a été imposée.
Pour compliquer la chose, le prénom
du fils l'aîné est très souvent celui du père,
celui du cadet de l'oncle paternel, celui du benjamin du grand père
ou d'un oncle maternel, etc.
Dès 1820, pendant la colonisation des Comores, des fonctionnaires français fraîchement débarqués dans les 4 îles ont bien tenté d'y imposer un état civil. Sans trop de succès, étant donné la complexité des filiations.
Exemple :
Mohamed fils de Mohamed aurait du s'appeler logiquement Mohamed Mohamed.
Comme en Afrique, les colons ont pensé ajouter un nom ou un prénom suivant le cas.
Monsieur Saïd, n'a pas de prénom ou pas de nom. C'est selon. Pour l'État civil français, on a dû considérer par convention que Saïd serait son nom. Il a donc choisi le prénom de Mohamed, comme le font 90% des comoriens !
Exemples d'identités patronymiques comoriennes :
· Mohamed SAÏD
· Mahmoud IBRAHIME
· Mohamed ASSANE
· Idriss MOHAMED
· Etc.
3.4.4. CHINE JAPON CORÉE(s) VIETNAM MONGOLIE
Positionnement des noms et prénoms
Le nom de famille vient toujours avant le prénom, mais pour plaire aux occidentaux, il arrive aux chinois d'inverser leur nom. Il en est de même pour les japonais et les coréens :
Exemple :
KUROSAWA akira
et non Akira KUROSAWA
Attribution
du prénom
A l'inverse de l'occident
où les prénoms correspondent en principe, à une référence
sacrée (Pierre, Jean, Paul, Madeleine, Myriam, etc.), les chinois
ont la particularité de pouvoir inventer un prénom pour leur
enfant. Il est vrai que ce concept existe déjà chez les africains
ou les amérindiens qui peuvent être nommés : Bison
furieux, Aigle à la vue perçante, Chef des canards, Les fausses
dents mangent du riz soufflé86,
Machine agricole, Fête Nationale, ...
Les chinois, eux,
vont plus loin ! Les parents sont capables d'inventer un caractère
chinois87,
spécialement pour leur enfant. Ces idéogrammes sont souvent
incompréhensibles pour d'autres chinois, et strictement incompréhensibles
pour des policiers étrangers88.
Changements de nom
Si le nouveau né est un garçon, on lui donnera alors le prénom d'une fille, car les mauvais génies s'accaparent de l'esprit des jeunes garçons et leur commandent des actes qui plongent les familles chinoises dans le plus profond déshonneur. En revanche les génies (mauvais) ne recherchent pas les petites filles, car celles-ci ne sont pas dignes d'intérêt. L'infanticide des nourrissons de sexe féminin est toujours d'actualité89, principalement dans les régions rurales.
Passé l'âge de 6 ans, le petit garçon reçoit le prénom d'un enfant mâle. Les mauvais génies ne peuvent plus rien contre eux. Il grandissent jusqu'à l'âge de 13/15 ans, âge auquel ils reçoivent alors leur prénom d'homme définitif. Le patronyme d'un chinois est alors composé du nom de son clan ou de sa famille, et de son prénom inventé.
Avant d'être adulte, l'enfant mâle chinois aura changé deux fois de prénoms. Son identité patronymique administrative est donc différente, alors qu'il s'agit bien de la même personne !
Communisme et identité
Dans les années 1950, la Chine rouge met en place la graphie « PinYin » qui sera adoptée par l'ONU/UNESCO 20 ans plus tard. En théorie, les anciennes graphies de translitération étrangères seront abandonnées.
Comme en France pendant la dernière guerre, les anciens communistes ont souvent un nom de clandestinité. C'est le cas de QIAO shi, de son vrai nom, JIANG Zhaoming.
Lecture des caractères sinisés
Un même caractère chinois se prononce différemment suivant les pays ou les régions d'extrême orient. La translitération des noms asiatiques est donc très relative, et l'annuaire des caractères d'une utilité discutable.
Exemple :
Le caractère signifiant «le pays», «le royaume», se lit Guo en mandarin, Kuo à Taïwan, Kuok en cantonnais, quoc en vietnamien, Koku en japonais, Kuk en coréen.
Il va de soi que les asiatiques profitent autant que faire se peut de cette coutume pour obtenir plusieurs identités, et éventuellement revendre des papiers. La méthode est simple, il suffit d'avoir des papiers parfaitement légaux en Chine aux trois prénoms différents et de les faire transformer après translitération en anglais ou en Français. Les possibilités sont ainsi démultipliées pour une même personne.
Mongolie
En Mongolie, les enfants naissent à l'âge de 1 an. Leur date de naissance réelle ne correspond pas à leur naissance virtuelle, calculée selon les tables du calendrier bouddhiste. La date de naissance d'un petit mongol est antérieure de 3 mois à sa conception théorique.
Immigration en provenance d'extrême orient
Aux États-Unis, le FBI note que les coréens arrivant en Amérique du nord inversent parfois la désignation de leur nom.
Exemple :
Min Ji KIM
Les hommes d'affaires
coréens mettent sur leur carte de visite les caractères chinois
pour faciliter la prononciation et insister sur le sens littéral
de leur nom. Ainsi le FBI préconise qu'en traitant un sujet coréen,
l'enquêteur doit consigner les trois représentations écrites
du nom du sujet, à savoir :
· L'alphabet
coréen
· Les idéogrammes
chinois
· La translitération
en anglais.
Les femmes coréennes
mariées à des américains gardent leur nom chinois
ou ajoutent le nom de leur mari. Elles placent leurs prénoms d'origine
coréenne en premier, puis les deux noms accolés.
Exemple :
Hsiao-Nin Lee-Mac
Donald
A Hong-Kong, on trouve parfois un prénom anglicisé en premier, puis le nom de famille.
Exemple :
Suzy Wong
C'est encore plus complexe quand la personne a choisi de conserver l'ensemble de son identité occidentalisée et chinoise avec un prénom anglais en préfixe d'une identité chinoise traditionnelle (noms + prénom).
Exemple :
Monica Lao Ming-Tian
3.4.5. LES OCCIDENTAUX
Espagne
L'identité
patronymique d'un nouveau né espagnol est composé des éléments
suivants :
· Prénoms
de l'enfant, dont un des prénoms correspond au saint protecteur
du jour de la naissance de l'enfant.
· Le nom de
l'enfant, composé en ajoutant le nom de la mère à
celui du père.
· Date et lieu
de naissance.
Portugal
Les portugais (et
brésiliens) attribuent traditionnellement 2 prénoms à
leur nouveau né et 4 noms. L'identité patronymique d'un petit
portugais est composé des éléments suivants :
· 2 prénoms
de l'enfant.
· Le nom de
l'enfant, résultat composé des 2 noms du père accolés
aux 2 noms de la mère.
· Date et lieu
de naissance.
Afin que les noms ne soient pas trop longs, ce sont le noms des grand-mères qui disparaissent de génération en génération.
La religion chrétienne
prend une place essentielle dans l'attribution de l'identité d'un
enfant. De ce fait, les prénoms portugais ont généralement
un rapport avec un personnage religieux. Autrefois, on ne tenait pas compte
du saint du jour comme on le faisait en Espagne, mais du nom du Saint de
la paroisse.
La plupart des femmes
ont comme premier prénom Maria en l'honneur de la vierge. Bien souvent
on donnait le prénom de la marraine (pour la fille) et du parrain
(pour le fils). Aujourd'hui, l'identité patronymique portugaise
s'est simplifiée et tend à être moins influencée
par des critères religieux.
Le peuple portugais a, au minimum,
deux noms car on donne à l'enfant le nom de la mère (en premier)
et le nom du père (en deuxième). Si toutefois la mère
ou le père ont, eux-mêmes, deux noms, ces derniers sont donnés
a l'enfant. C'est pourquoi beaucoup de personnes possèdent deux
prénoms et quatre noms.
Exemples :
· Maria
de Fatima Augusto Rodrigues Garcia Martins (deux prénoms et
quatre noms).
· Jose Manuel
dos Anjos Oliveira (deux prénoms et deux noms).
· Maria
do Ceu Mota Lopes Carvalho (deux prénoms et trois noms).
Amérique
du Nord
Les identités
patronymiques américaines sont presque toutes issues de transformations
d'un nom originel, de quelque provenance que ce soit. Pour affirmer son
américanisme et son implantation dans le nouveau monde (mis à
part au Québec et en Louisiane), le nom d'un nouveau né américain
se compose de la façon suivante :
· Un prénom
unique qui est généralement un diminutif américanisé
d'un prénom traditionnel (Al pour Albert ou Alberto, Bob/Bobby pour
Robert, Roberto, Roberta, Ted/Teddy pour théodore, Chris pour Christophe,
Christopher, Christoforos, Cristobal, Kristoff, Sue pour Susan, Mitch/Mick
pour Michel, Mitchel, Mickey, Mikael, Joe pour Joseph, etc.)
· Le nom de
l'enfant est celui du père, surtout si celui-ci a déjà
subi des transformations linguistiques américanisantes.
L'un des exemples
les plus intéressants est celui de Walt DISNEY.
· Walt est
le diminutif de Walter
· DISNEY est
la contraction américaine du village d'origine de la famille DISNEY,
la ville d'Isigny en normandie qui se prononce phonétiquement «
DIZNI » en américain.
Aujourd'hui la tendance
est inverse aux États-Unis. Sur les cotes Est et Ouest, on observe
un retour aux prénoms dits « plus authentiques ».
3.4.6. PAKISTAN INDE ET BANGLADESH
Exemples :
DJINNAH Mohamed-Ali
BUTTO Benhazir
IQBAL Mohamed
Il est fréquent de constater sur des papiers de légitimité que les noms et prénoms ont été inversés, ce qui n'est pas toujours facile à comprendre pour les services aux frontières du reste du monde, ou pour les administrations.
Les identités russes fonctionnent
approximativement comme les identités occidentales (ou chrétiennes).
Il est intéressant
de noter qu'à l'époque de l'URSS, l'ensemble des identités
de l'Union Soviétique, notamment celles des états du sud
(Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan, etc.)
ont été translitérées en russe. Les langues
locales étaient ignorées, comme l'ont fait les colons occidentaux
en Afrique ou en Asie. .Aujourd'hui, après l'implosion du bloc soviétique,
l'ensemble des identités de ces populations subit une seconde translitération
du russe vers le latin.
Là encore,
les déformations sont nombreuses, comme pour les pays africains
ou les pays d'Asie. Il n'est pas nécessaire de développer
le processus, qui obéit exactement aux même règles
que ce qui a été exposé pour l'extrême orient.
La synthèse
rapide de ce chapitre suggère que pour chaque région du monde,
il existe une forme d'identité patronymique particulière.
Pour conclure simplement,
il faut reconnaître que l'identité patronymique d'un individu
n'est pas un élément d'identification fiable. Or l'ensemble
du fonctionnement des états est basé sur l'utilisation d'un
état-civil construit pour chaque individu sur une identité
administrative, c'est à dire : un patronyme, une date et un lieu
de naissance.
Il convient donc de
s'interroger sur la nécessité de rechercher d'autres moyens
d'identification des individus, ou à défaut d'autres moyens
d'authentification du patronyme. C'est là tout l'objet du support
identitaire.
79Voire exemple en annexe.
80Il fallu plusieurs siècles pour préciser l'heure et trouver le moyen de remédier au problème. Le pape Grégoire XIII alerté par les savants décréta qu'en 1582 on supprimerait 10 jours au calendrier julien. Ainsi le lendemain du 11 mars 1582 fut le 21 mars 1582 !
8116/07/622, date de l'hégire, ou fuite de Mahomet de la Mecque à Medine.
82Date du début du pèlerinage de la Mecque qui devait s'accomplir en Automne.
83Voir documents en annexe.
84Par comparaison avec l'Etat civil occidental, ce qui ne signifie pas que c'est un progrès réel dans l'absolu.
85Comme c'était le cas autrefois dans les pays arabes.
86LIBÉRATION, 07/10/1993
87Viviane ALLETON / Les Chinois et la passion des Noms. Aubier.
88En
effet, les idéogrammes de noms chinois ne sont pas référencés.
A chaque nom correspond une prononciation.
89Direction
des Recherches Commission de L'immigration et du Statut de Réfugié
Ottawa (Canada).