CHAPITRE V LE TRAFIC D'ARMES, DE MATERIAUX STRATEGIQUES ET DE MATIERES RADIOACTIVES, CHIMIQUES OU BIOLOGIQUES.

 

Les marchands de canons traditionnels, agents officiels des firmes d'armement (Thalès, EADS, Raytheon, Dassault, Giat) ont pignon sur rue. D'autres se font plus discrets mais agissent souvent en sous-main de ces sociétés lorsque des considérations de grande politique (qui ne doivent pas empêcher le commerce) interdisent des ventes dont tout laisse à penser qu'elles seraient fructueuses ou que des embargos multiples viennent frapper certains pays que la bonne conscience entend punir. L'affaire dite « des frégates de Taïwan » en apporte amplement la preuve.

Mais quand les clients sont non plus des États, mais des organisations infra-étatiques : guérillas, sectes, mouvements d'opposition, organisations paramilitaires, terroristes, alors la filière classique ne saurait prévaloir. Quand de surcroît l'offre se fait sinon facile, du moins abondante, et que l'effondrement politique s'allie au néant judiciaire pour répondre au chaos social, un créneau s'ouvre aux organisations criminelles.

Tel fut le cas lorsqu'en l'espace de moins de 10 ans l'URSS (entre 1991 et 1999) éclata en une multitude d'États dont certains à capacité nucléaire, que les Républiques jadis rassemblées sous la férule yougoslave s'émancipèrent pour derechef s'entre-déchirer, que l'Albanie entra en chaos au point que ses arsenaux pleins à craquer après 40 ans de paranoïa enveriste furent mis à sac et pillés et que le Kosovo, où régnait une mafia ucékiste solidement constituée, liée à ses homologues balkaniques et turques, devint le champ clos du crime et des trafics au nom de l'Islam avec la bénédiction de l'Occident

Alors, le trafic d'armes de tous calibres et de toutes provenances, de matières fissiles, de souches bactériologiques, de tout ce qui traînait dans les immenses arsenaux de la guerre froide peut s'exercer à pleine vapeur.

 

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