Nulle bande constituée n'est jamais mono-criminelle
Que va faire la bande ? S'inscrire à l'ANPE ?
Evidemment non. Et c'est là que nous retrouvons les naïfs et les
officiels trop pressés, prenant le Milieu pour le reflet inversé de
la société honnête, ce qui n'est pas le cas.
Voici un charcutier désireux d'arrondir ses
revenus. Dans sa vitrine, il expose, entre deux pâtés, des imperméables
ou des bijoux. Sans tarder, un inspecteur vient lui rappeler l'article X du Code
du commerce, disposant ceci et proscrivant cela. Le charcutier persévère ?
C'est la contravention, voire la fermeture.
La bande criminelle, elle, n'éprouve nulle
contrainte de cet ordre. Elle peut librement pratiquer l'activité illicite
choisie. Seuls risques : la répression (faible dans les zones de non-droit)
ou la réaction hostile d'une bande rivale (risque accepté). C'est
pourquoi - voici l'une des certitudes formelles de la criminologie expérimentale
moderne - nulle bande n'est longtemps mono-criminelle. Formée dans un
but précis - ici le deal de haschisch - elle évolue ensuite
selon une simple logique opportuniste, de type coût - bénéfice.
Le hash ne paie plus ? La bande se diversifie
dans des activités de début de carrière criminelle, rapportant
vite de l'argent liquide pour vivre, certes, et aussi pour préparer des « coups » plus
lucratifs, mais gourmands en temps et argent dans leur phase préparatoire :
gros braquages, négoce de stupéfiants, etc.
Quelles sont ces activités de départ ?
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