A. Il n'est pas vrai qu'« on ne peut rien y faire ».

En décembre 1997, les Etats d'Europe Centrale et Orientale étaient invités à adhérer à UNION EUROPEENNE, et l'OMC finalisait la libéralisation des services financiers, tandis que 200 magistrats européens se réunissaient à Bruxelles pour demander ouvertures similaires des communications et actes policiers et judiciaires. Aujourd'hui, cinq ans plus tard, il faudra encore attendre plus d'un an pour voir le mandat d'arrêt européen mis en oeuvre .

Pourquoi tant de retard pour des décisions qui relèvent d'instances similaires ? Pour respecter les souverainetés nationales, dit-on souvent.

Mais nos souverainetés sont gravement entamées lorsque nous laissons se développer dans nos villes des zones d'illégalité, utilisées par la propagande de partis anti-démocratiques, lorsque l'insécurité menace nos citoyens, lorsqu'on doit aller jusqu'à voter des lois restrictives des libertés qui caractérisent nos démocraties, comme c'est le cas depuis le 11 septembre'01, lorsque nous perdons le contrôle -contrôle qui n'implique pas nécessairement un accès plus restreint, mais un accès délibérément choisi- de ceux qui transitent ou s'installent chez nous.

Dans tous ces cas, c'est « l'extérieur » qui détermine ce qui se passe sur nos territoires. Depuis des siècles, l'Occident avait réussi à auto-déterminer sa destinée. Aujourd'hui, nos sociétés agissent sous la contrainte.

Cependant, personne n'a obligé les Etats SCHENGEN de lever l'obligation de visas, considérés comme inefficaces et inaptes à maîtriser l'accès illégal à leurs territoires.

Des statistiques officieuses concernant le nombre d'interpellations de ressortissants d'un pays d'Europe Centrale ayant commis crimes ou délits dans un des pays SCHENGEN devraient cependant faire réfléchir : ce nombre d'interpellations y a, sur une période équivalente, doublé depuis la suppression de l'obligation de visas : 102 arrestations pour les 16 mois précédant cette suppression ; 101 arrestations pour la période de huit mois y faisant suite .

Or, il est loin d'être certain que les candidats à l'adhésion à l'UE profitent d'une telle situation. Car, en favorisant les réseaux criminels, elle entrave aussi leur développement économique et démocratique.

En réalité, malgré la globalisation et, à tout le moins, dans un contexte régional tel celui de l'Europe, il reste une large marge de manoeuvre ouverte aux choix politiques pour déterminer nos vies en société. Encore faut-il vouloir s'en servir.


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