Aimez-vous la muscade ? On en a mis partout.
Nicolas Boileau, Satire III
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L’opinion de tous les jours cherche le vrai
dans la diversité multiple du toujours-nouveau dispensé devant elle.
Martin Heidegger, Essais et conférences – Aletheia
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Les banquiers d’affaires, avaleurs de stock-options et d’executive packages, adorent la
diversité. Ces prédateurs exercent leurs ravages sans risques
sur des individus isolés, déracinés et désorganisés. Les priver de la capacité
même de le dire, grâce à la censure de l’opinion et de l’expression,
est un procédé efficace de décomposition sociale.
Hervé Juvin

D’où sort la « diversité » ?
Le périlleux piège des « mots sans histoire »

Dans Désaccord parfait (Tel-Gallimard, 2000) le sagace Philippe Muray flaire déjà l’embrouille, avec l’expression “transparence” : « Elle apparaît on ne sait quand, mais lorsqu’on s’aperçoit qu’elle est présente dans tous les esprits, il est trop tard pour en repérer la naissance. C’est déjà un fait de nature, une expression spontanée du nouveau monde moral ». Il en va précisément de même pour le mot diversité.
Sauf que là, le « mot » a quand même une « histoire » : le repérage généalogique est possible : dans sa dimension politique-normative, ce mot émerge dans le discours inaugural de Bill Clinton, 42e président des États-Unis, prononcé le 20 janvier 1993 au Capitole, Washington DC. Dans ce discours progressiste, le chatoyant et aimable mot de diversité remplace celui, plus connoté négativement et médiatiquement usé, de multiculturalisme.

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