A la recherche du "Trou noir des finances mondiales".

"C'est tout bête" énonce ce statisticien du département "Statistiques financières internationales" du FMI : "Nous vivons dans un monde fini. Donc, ce que vendent à l'étranger les commercants, industriels, prestataires de services d'un pays, est acheté dans un autre et vice-versa. Et comme le déficit de l'un correspond forcément à l'excédent de l'autre, le solde des opérations courantes mondiales devrait donc être nul. En théorie, car dans la pratique, il y a toujours un résidu : erreurs statistiques, comptabilités fantaisistes, truandages divers; mais pas grand chose. Disons dix milliards de dollars par an. Or tout d'un coup, au début des années 80, ce "trou noir" devient un gouffre. On en est en 1982 à 100 milliards de dollars. Certains pays déclarent avoir versé des sommes que nul autre n'a reçu. Elles ont, ces sommes, tout simplement disparu. Une aberration statistique momentanée ? Non : après un creux en 1987, nous nous maintenons à hauteur de 80 à 100 milliards de dollars par an. Je vous épargne des calculs et vérifications complexes. Disons simplement que la moitié à coup sûr, les deux-tiers peut-être de cette somme constitue le rendement annuel de patrimoines occultes situés dans une fourchette de 700 à 1000 milliards de dollars et qui grossissent au rythme de 80 à 100 nouveaux milliards de dollars chaque année".

Qui possède cette masse de manoeuvre financière clandestine ? A mots couverts, les banquiers des centres "offshore" évoquent les détenteurs de ces "capitaux de l'ombre" : services spéciaux, guérillas du Tiers-monde, mafias, trafiquants d'armes et de stupéfiants, Etats sous embargo, banques corrompues. Et d'ou provient cet argent sale ? D'abord du narco-trafic soulignent tous les experts : l'explosion du marché des stupéfiants et l'expansion du "Trou noir" sont exactement concommitants. Ensuite, du négoce des armes et de la fraude fiscale. Ajoutons à cela, dans le Tiers- monde, la fortune des dictateurs, la fuite des capitaux et la contrebande.

Au total, et au milieu de l'organisme financier mondial, une sorte de tumeur dont l'origine, la masse réelle et la logique de développement sont à l'heure actuelle et pour l'essentiel, inconnus.
 

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