L’enquête macro-économique

Des avertissements à ne pas prendre à la légère, certes. Mais la menace est si considérable qu'il convient d'y regarder à deux fois. Y a-t-il vraiment inondation d'argent noir ? Pollution - eempoisonnement - des flux financiers légitimes par des affluents mafieux ? La vérification, heureusement, est possible. Elle fait appel à la macro-économie et à ses puissants outils de détection des anomalies de tout type. A l'inverse des enquêtes policières, forcément à ras de terrain et dont l'objectif est de pister, puis de saisir l'argent criminel, c'est ici l'ensemble des échanges mondiaux - financiers, notamment - que l'on appréhende; les balances des paiements de chaque pays que l'on scrute.

Au-delà de son intérêt statistique, la surveillance macro-économique des grands équilibres financiers planétaires joue d'ailleurs un rôle majeur : celui de système d'alerte anti-crise mondiale. Un vaste réseau d'écrans de contrôle, notamment celui du Fonds Monétaire International (FMI), permet à toute heure de déceler les prémices d'une crise grave. D'éviter la spirale fatale de 1929 où le krach boursier de New-York provoque un repli protectionniste, puis nationaliste et où le conflit monétaire mène droit à la guerre mondiale.

Or ces vigies de l'économie globale confirment les avertissements policiers : leur dispositif d'alerte commence à être perturbé par les mouvement, de plus en plus massifs, d'un argent indéfinissable, à l'origine et à l'appartenance inconnus. Plus grave : s'il grossit encore, ce capital noir, gênant aujourd'hui, peut demain affoler complètement les boussoles d'un dispositif anti-crise qui fonctionne tant bien que mal - mais a quand même évité le pire - depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

Cette "caisse noire planétaire", la macro-économie va nous permettre d'en appréhender le volume. Et de la localiser - même de façon grossière.
 

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