ANNEXE II

L'ancêtre le plus lointain de l'attentat terroriste l'attaque par le feu

Extrait de «L'Art de la Guerre» de Sun Zi Bibliothèque Stratégique Éditions Economica - 1988

ARTICLE XII: De l'attaque par le feu

«96. Sun Zi a dit : en tout, il y a cinq manières d'attaquer par le feu : premièrement brûler les hommes, deuxièmement brûler les réserves, troisièmement brûler les chariots d'approvisionnement, quatrièmement brûler les entrepôts, cinquièmement brûler les troupes. Pour amorcer un feu, il faut de quoi l'allumer ; pour entretenir un feu, il faut sans cesse le tisonner. Pour propager un feu, et pour faire prendre un feu, il y a des moments précis; lorsque la lune se trouve dans les mansions de Ji, de Bi, de Yi ou de Zhen, le climat est très sec. Lorsque la lune se trouve dans l'une de ces quatre mansions, le vent se lève tous les jours.

97. Pour toutes les attaques par le feu, il faut suivre les variations des cinq sortes de feu et s'y conformer. Lorsque le feu prend à l'intérieur, il faut tout de suite y répondre à l'extérieur. Il faut attendre et ne pas attaquer celui dont l'armée reste calme lorsque le feu a pris. Si l'on peut suivre un feu extrêmement puissant, il faut le suivre. Si l'on ne veut pas le suivre, il faut s'arrêter. Lorsque le feu peut prendre à l'extérieur, il ne faut pas attendre qu'il ait pris à l'intérieur, et l'allumer au bon moment. Lorsque le feu prend sur le vent, il ne faut pas attaquer sous le vent. Lorsque le vent souffle longtemps pendant la journée, il s'arrête de souffler pendant la nuit. Toutes les armées doivent connaître les variations des cinq sortes de feux pour pouvoir les observer.

98. C'est pourquoi, celui qui soutient son attaque avec le feu est clairvoyant; celui qui soutient son attaque avec l'eau est puissant. Avec l'eau, on peut détruire, on ne peut pas s'emparer de quelque chose.

99. Celui qui remporte des victoires en combattant et obtient quelque chose en attaquant sans consolider son oeuvre , donne des ordres néfastes ; cela s'appelle gaspiller ses atouts. C'est pourquoi l'on dit: le souverain clairvoyant projette les attaques, le bon général les prépare. Sans avantages, il ne faut pas bouger; s'il n'y a rien à obtenir, il ne faut pas employer la force armée ; sans danger pressant, il ne faut pas combattre. Le souverain ne peut pas lancer ses troupes en campagne sous le coup de la colère. Le général ne peut pas provoquer le combat par rancoeur . Si tout le monde est uni par le même intérêt, il faut agir ; sinon il ne faut pas bouger. La colère peut redevenir amabilité, la rancoeur peut redevenir approbation; un pays détruit ne peut être rétabli, les morts ne peuvent ressusciter. C'est pourquoi le prince éclairé agit avec prudence, le bon général avec circonspection. Tel est le moyen de garder le pays en paix et de protéger l'armée.»

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