Le risque pris par le criminel

Le risque pris par le criminel est évalué à partir du degré de victime à risque et de celui d'environnement à risque. Pour schématiser, l'environnement à haut risque représente le pays de tous les dangers : le tueur peut se montrer organisé ou/et inorganisé car il bénéficie d'une grande liberté d'action. La victime à haut risque renvoie plutôt à un meurtrier inorganisé et nécrophile, parce qu'il pourra facilement la posséder, dans tous les sens du terme. La victime à bas risque, quant à elle, renvoie plutôt à un violeur-assassin, organisé et sadique, parce qu'il aime traquer et dominer une proie de choix.

En cas de victime à haut risque dans un environnement à haut risque, le tueur n'a pris aucun risque. Ce qui renvoie en principe à un individu très inorganisé, impulsif, immature et nécrophile (crime d'opportunité). Il peut être organisé s'il profite de la tranquillité des lieux pour torturer des victimes faciles, et s'il démontre son contrôle sur la scène du crime. Il peut être mixte s'il cumule la phase d'organisation et d'inorganisation. En cas de victime à haut risque dans un environnement à moyen risque, le tueur connait les lieux. Mais il reste globalement inorganisé compte tenu du profil victimologique prévalant. Le passage à l'acte est écourté, parfois réduit à une attaque-éclair, puisque le tueur peut être dérangé à tout moment. En cas de victime à haut risque dans un environnement à bas risque, le tueur est mixte. Il est organisé dans la mesure où il connait très bien les lieux et a pu approcher sa victime en toute confiance. Mais il est inorganisé puisqu'il exécute lâchement sa victime lors d'une attaque-éclair, sans pouvoir rester sur les lieux pour ses actes nécrophiles.

En cas de victime à moyen risque dans un environnement à haut risque, le tueur est capable d'engager facilement la conversation. Mais il passe rapidement à une attaque-éclair compte tenu du lieu très isolé. En cas de victime à moyen risque dans un environnement à moyen risque, le tueur commence à avoir une certaine maturité, une confiance en lui qui le situe dans les organisés moyens. En cas de victime à moyen risque dans un environnement à bas risque, le tueur est organisé mais il n'est pas très intelligent ou bien intégré socialement. Il n'est ni sophistiqué ni sadique.

En cas de victime à bas risque dans un environnement à haut risque, le tueur est en principe organisé et sadique. Il prend plaisir à converser, violer puis torturer une victime capable de se défendre - même ligotée. Il peut être inorganisé, nécrophile, après l'avoir exécutée lors d'une attaque-éclair, pour éviter qu'elle ne lui résiste. Dans ce cas, il souffre parfois d'un handicap mineur qui le dissuade de parler avec elle (trouble de l'élocution, laideur, complexe d'infériorité...). Il peut être mixte s'il cumule la phase d'organisation et d'inorganisation. En cas de victime à bas risque dans un environnement à moyen risque, le tueur est plutôt sadique et quelque peu désinvolte. Il va chercher sa victime dans un lieu familier où il est susceptible d'être vu. Il reste rarement sur place et attire la victime dans un environnement à haut risque. En cas de victime à bas risque dans un environnement à bas risque, le tueur prend le maximum de risques. Ce qui renvoie à un individu très organisé, souvent mature, désinvolte et sadique (crime planifié). Il est probablement stressé mais se croit intouchable. Il ressent le besoin d'être excité pour agir avec un grand sang-froid. La phase de séduction est très importante, et il transporte presque toujours la victime dans un environnement à haut risque. Il peut être mixte s'il planifie le viol mais pas l'homicide commis dans l'environnement à haut risque.

Dans tous les cas de figure, ces classifications peuvent évoluer pendant le passage à l'acte, surtout s'il existe plusieurs scènes de crime (approche, rencontre, agression, crime, dépôt du corps). Par exemple, une victime à haut risque dans un environnement à bas risque peut perdre connaissance suite à un coup violent porté à la tête. Transportée dans un endroit isolé, elle reprend conscience. Là, elle se défend tellement par instinct de survie qu'elle peut être considérée comme une victime à bas risque dans un environnement à haut risque. C'est au profileur d'apprécier la dynamique du risque pris par le tueur, tout au long du scénario criminel.

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