TITRE tout récent : « Gérald Darmanin en Corse pour lutter contre la mafia ». Ah bon ? Voyons cela sur un moteur de recherche… Corse… Mafia… Tsunami d’articles aux titres ronflants… la Corse, aux mains de la Mafia… Ça s’aggrave… Au secours ? Seul problème : s’il existe un notoire milieu criminel en Corse, actif aussi au sud de la France – et si de plus, les mots ont un sens – il n’y a jamais eu de Mafia en Corse, il n’y en a pas plus aujourd’hui – et sans doute jamais dans l’avenir.

Partons du début : la base de tout échange entre homo sapiens est que, partout et tou-jours, dans toute langue du monde, les mots prononcés ont UN sens. Unité séman-tique des termes… Sémantique lexicale… Zéro doute là-dessus. Dans la vie courante : vous demandez un camembert à votre crémier : s’il vous apporte un imperméable ou une corde à nœud, vous changez de crémier, point.

Avançons. Qu’est-ce qu’une mafia ? Une bande de voyous magnifiée par les médias ou fantasmée par des politiciens insulaires ? Non : c’est même totalement autre chose. Selon la justice italienne, la « mère de toutes les mafias », Cosa nostra de Sicile est une « Société secrète dépourvue de statuts et de listes d’appartenance ; disciplinée par des règles transmises oralement. Au sein de Cosa nostra, seule la parole donnée, la ‘parole d’honneur’ engage à vie ».

Voilà la théorie – mais sur le terrain ? Allons dans la province de Palerme qui, capi-tale comprise compte quelque 1,3 million d’habitants. Selon la Direction des investi-gations antimafia (ses dernières cartes détaillées datent de septembre 2021) la ville de Palerme compte 33 familles mafieuses, réunies (par voisinage) en 8 PRÉFEC-TURES mafieuses, ou « mandamenti » ; la province, Palerme incluse, compte aujour-d’hui-même 82 familles et 15 mandamenti – dont AUCUN n’a jamais été éliminé-dis-sous en près d’un siècle de répression. Maillage criminel unique, obéissant sous peine de mort brutale à un conseil de quelques « capi ». Bien sûr, d’autres machines mafieuses analogues existent à l’ouest de l’Île, Corleone, Trapani, etc.

Le principal n’est pas là : au sud de l’Italie (comme en Albanie, au Japon, en Chine, etc.) ces clans mafieux ont TOUS des siècles d’existence constante. Salvatore ‘Totuc-cio’ Contorno, second repenti de Cosa nostra, rompt ainsi l’omerta devant le juge Fal-cone : « Monsieur le juge, je suis un Homme d’Honneur de la SEPTIÈME génération, dans la famille (mafieuse, palermitaine) de Santa-Maria di Gesù… Son père, grand père, etc… Tous mafieux !

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