1/ Mercredi 26 février, François Bayrou annonce sa volonté de « réexaminer la totalité des accords » entre l’Algérie et la France. Une annonce survenant après plusieurs camouflets pour la France, avec le renvoi coup sur coup de plusieurs influenceurs algériens pourtant placés sous OQTF. Que sait-on, exactement, de la capacité d’ingérence du régime Algérien sur le sol français ? Faut-il par exemple penser qu’Alger pilote ces influenceurs ?
D’abord : récemment, les affaires franco-algériennes sont dans la vitupération éner-vée – mauvais plan pour régler les problèmes sérieusement et durablement. Or les énervés-vitupérateurs ne savent rien de l’Algérie présente, n’y ont jamais mis les pieds, ne connaissent nul Algérien influent et n’ont en tête que des fantasmes d’hos-tilité. Je connais un peu ce pays, y ai enseigné comme criminologue et y ai rencontré des d’officiels. C’est à ce titre que je vous réponds. De même d’ailleurs, au Maroc ou au Sénégal car à l’Institut de criminologie, nous avons formé bien des cadres « réga-liens » de l’Afrique francophone du Maghreb et du Sahel.
Ensuite, ce rappel sur la relation entre deux pays souverains : En 1848, lord Palmers-ton, Premier ministre de la reine Victoria, dit définitivement à ce sujet : « Nous n’avons pas d’alliés éternels ni d’ennemis perpétuels. Nos intérêts sont éternels et perpétuels, et il est de notre devoir de les défendre. » La sphère du régalien, se doit d’appliquer cette maxime, la France et l’Algérie comme les autres.
Enfin, tout ce qu’il advient entre la France et l’Algérie (ou tout autre pays d’ailleurs…) relève de la réciprocité. La France peut autant que l’Algérie s’informer… Influencer… séduire ou contraindre le pays d’en face. Cet équilibre a longtemps prévalu entre Pa-ris et Alger – d’abord, lors de la terrible guerre civile menée par le régime algérien contre ses propres islamistes. Équilibre maintenu quand M. Le Drian était ministre de la défense, mais rompu ensuite sous la présidence Macron, en tout point désas-treuse, s’agissant de toute l’Afrique.
2/ Que sait-on, par ailleurs, de la capacité de l’Algérie à engendrer du trouble à l’ordre pu-blic et autres types de déstabilisation sur le sol français ?
Votre question suppose que la diaspora algérienne en France obéisse au doigt et à l’œil au régime d’Alger – lequel, dans cette hypothèse, est vu comme un bloc monoli-thique. Or la jeunesse d’origine algérienne vivant en France ..;