DÈS qu’il s’agit de sécurité ; plus encore, dès que ça empire, le personnel politique de la Ve République a le réflexe, l’automatisme, de se ruer à Marseille pour y clamer que c’en est assez – et que ce coup-ci, on va voir ce qu’on va voir. La comédie est connue, chacun y joue son rôle : sérieux comme des papes, les journaliste prennent des notes, tendent des micros ; dans la salle, magistrats, commissaires et élus ont la mine grave des mauvais jours. Le spectacle fini, la vie continue.
Et les voyous ? Ayant vingt fois vu la pièce, ils poursuivent calmement leur traintrain criminel. Au pire, ont-ils consulté leurs avocats-conseillers qui eux, savent fort bien où s’informer ; on leur aura répondu « laisse tomber… comme d’hab’… pas de quoi fouetter un chat… Si ça sort de l’ordinaire, on saura ça à temps ».
Soyons clairs : les propos de M. Retailleau font chaud au coeur, sont bien en phase avec l’opinion qui de longue date réclame à cor et à cri la fin du bazar criminel.
Mais, disait Napoléon, « La guerre est un art simple et tout d’exécution ». Ne suffit donc pas de déclarer la guerre aux bandits – il s’agit de la bien faire, pour la gagner.
Or ce qu’on entend des annonces ministérielles, Intérieur et Justice ensemble, fait douter de la victoire. Voici pourquoi :