Eduardi MORENO BERGARECHE "Pertur"

L'un des chefs les plus remarquables d'Eta à laquelle il adhère après le procès de Burgos et la lecture de Lénine et de Régis Debray, de son vrai nom Eduardo Moreno Bergareche, responsable du collectif de vingt-quatre membres d'Eta(pm). A ce titre, il est le responsable des options politiques d'Eta (pm) tendant à préparer la reconversion du mouvement après la mort de Franco et privilégier l'action politique, au détriment du combat armé. Une telle attitude ne lui vaut pas que des amitiés dans le mouvement révolutionnaire. Une première fois en 1975, il est mis en minorité par ses camarades lors de l'enlèvement d'un avocat du PNV, Berazadi et doit démissionner de toutes ses responsabilités. En avril 1976, il est enlevé pour quelques jours par un "bereziak", un commando spécial chargé de l'empêcher d'assister à la réunion préparatoire de la VIIe assemblée.

Mais le 23 juillet, à l'âge de vingt-six ans, il disparaît à Hendaye. Un temps, on accuse trois policiers de l'avoir enlevé, Lopez Arribas, Fereiro et Escudero, avec l'aide de "Guerilleros du Christ-roi". Mais la piste ne donne rien. En fait, aujourd'hui il est quasi certain que ce sont ses propres compagnons qui l'ont assassiné, l'accusant de "révisionnisme". Il est vrai que son but est de rapprocher des "militaires" jusque-boutistes et les "politico-militaires" en créant un parti politique de type classique, l'EIA (Parti de la révolution basque), qui est chargé de négocier avec le gouvernement de Madrid un statut d'autonomie, comparable à celui de La Catalogne de la guerre civile.

Sa disparition coïncide avec l'éloignement de ses proches au sein d'Eta : les minoritaires s'organisent alors en commandos spéciaux, trouvent des armes, raflent les fonds secrets et se rapprochent d'Eta(m). Mais les idées de "Pertur", connues sous le nom de "Ponencia Otsagabia", prônant la création d'un parti constituant l'avant-garde révolutionnaire de la classe ouvrière et de tout le peuple basque, et son incorporations à toutes les activités de masse, demeurent. Le cas de "Pertur", éliminé pour raisons internes, est certes exceptionnel. Eta préfère assassiner ses adversaires directs, comme "Yoyes" Maria Dolores Gonzalez en 1986. Son cas n'est pas unique : on dénombre au moins trente-cinq étarres envoyés à l'étranger pour avoir été jugés trop "mous" pour la lutte armée.


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