MADARIAGA AGUIRE

Julen K. de "Santi" dans la clandestinité fut, avec Juan José Echavé Orobengoa, l'un des deus chefs d'Eta de la fin des années soixante. Aujourd'hui, il dément avoir une quelconque responsabilité à l'intérieur du mouvement. Fondateur de "Ekin" puis de Eta, il est longtemps l'intellectuel chargé d'élaborer la ligne directrice ; politiquement, il se déclare marxiste de stricte obédience, mais en opposition au PCE "centraliste".
Ses démêlés avec les autorités françaises sont connus : fuyant Euskadi sud, il se réfugie tout d'abord avec Ignacio Irigaray en Algérie, puis en Belgique, où il enseigne un temps à Gand et enfin en France, d'où il est expulsé en 1971 en direction de la Belgique. Quelques mois plus tard, bravant l'interdiction, il s'installe dans les Pyrénées-Atlantiques, à Anglet. Mais le 26 janvier 1972, les journaux de Bilbao le mettent nommément en cause à propos de l'enlèvement de l'industriel Zabala, directeur de l'usine "Precicontrol".
C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase : Eduardo Blanco, colonel en chef de la "Sûreté" espagnole exige du ministre français de l'Intérieur, Raymond Marcellin, son expulsion. On veut d'abord l'expédier au Chili sous prétexte qu'il possède un passeport de ce pays. Mais les escales se font via Madrid et on ne peut tout de même pas le livrer à la Justice espagnole. Aussi reprend-il le chemin de la Belgique, pour finalement revenir à Anglet, ce qui lui vaut d'être condamné à trois mois de prison fermes. Depuis cette époque de pérégrinations, Madariaga semble avoir été dépassé par ses jeunes lieutenants, moins repérés et plus actifs sur le terrain. Mais on n'efface pas d'un paraphe quinze ans d'activisme…


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