HEROÏNE : ELEMENTS SOMMAIRES
D’AGRICULTURE
• Dans le Triangle d’Or, le pavot est semé à l’automne; les pétales tombent fin janvier. Début février, le bulbe est scarifié à la main, fleur par fleur : une sève blanchâtre sourd des plaies et se coagule, c’est le latex, matière première de l’opium. En Afghanistan, les semailles ont lieu vers octobre-novembre (dans des zones situées entre 1800 et 2500 m. d’altitude) et la récolte a lieu au printemps.

• Dans le triangle d’Or, de 2500 à 3000 tonnes d’opium (estimations recoupées) sont récoltées depuis le début de la décennie 1990. 2 à 300 tonnes sont consommées dans la région sous forme d’opium (médical, ou en fumeries). Prenons un point moyen à 2500 tonnes - 250 t. à usage local, restent 2250 t. Retirons-en encore 30% (impuretés, etc.) restent 1575 t. à raffiner en héroïne (± 150 t.).

• Pourcentages : 500 000 fleurs de pavot du Triangle d’Or donnent 10 k. d’opium, donc 1 k. d’héroïne. Un hectare de pavot = ± 660 000 fleurs, soit 1,3 k. d’héroïne. Idem en Thaïlande (1,1 à 1,2 k. d’héroïne à l’hectare de pavot).
La chimie de l’héroïne est des plus complexes et le passage du pavot à une “blanche” comme la “China White” (pure à plus de 95%) demande 16 étapes successives (4 pour la cocaïne), qu’il serait fastidieux de décrire par le menu. Disons simplement que les laboratoires d’héroïne sont en général plus petits que ceux de la cocaïne. Exemple : de 1979 à 1984, la célèbre “Pizza connexion” sicilo-américaine a permis à des mafieux des deux mondes d’importer ± 750 kilos d’héroïne à New York. ($ 1,6 milliard dans la rue). La “poudre” était produite en Sicile avec de la morphine-base fournie par un “parrain” turc, chacun des 5 laboratoires raffinant de 50 à 80 kilos d’héroïne pure par semaine.

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