Immédiatement après la Première Guerre mondiale, une force montante vient se mêler des affaires balkaniques et les compliquer un peu plus encore si nécessaire : l'Internationale communiste, ou Komintern.
En janvier 1920, le congrès des communistes de la région crée une Fédération communiste des Balkans, FCB, au sein de laquelle le PC bulgare propose “l'autonomie” pour les Macédoines Vardar, Pirin et Egée, réunifiées. En 1924, la VIème conférence de la FCB se prononce pour une "Macédoine unitaire et indépendante", mesure ratifiée la même année par le Vème congrès du Komintern, puis par le IIIème congrès du PC grec.
La ligne favorable à une Macédoine indépendante
reste celle des communistes jusqu'en 1935. Cette année-là,
la montée des fascismes, la nécessité de mener une
politique de “Fronts populaires” avec les autres forces de gauche impose
au Komintern - devenu un simple instrument de la politique extérieure
stalinienne - un virage à 90¦. Finie la “Macédoine
indépendante et socialiste” :
l'Internationale communiste respecte désormais les frontières
existantes et prône le “respect de toutes les minorités”.
En avril 1936, le PC grec, toujours docile, ratifie la nouvelle ligne.
En décembre 1943, nouveau virage : le Vème congrès
des Partisans yougoslaves approuve la création d'un Etat fédéré
de Macédoine dans la future Yougoslavie communiste.
Et effectivement, le 2 août 1944, la République socialiste
de Macédoine, capitale Skopje, est fondée au monastère
de Prohor Pcinjski ; elle devient un Etat fédéré yougoslave
le 30 avril 1945. Pendant toute la guerre civile grecque (1946-1949 ; plus
de 100 000 morts) Skopje est la base arrière des insurgés
communistes grecs. Il y a en 1947-48 de brèves tentatives d'unification
entre les Macédoines Vardar et Pirin, vite oubliées en juin
1948, lorsque le Kominform, successeur du Komintern, dénonce Tito
comme “traître” et “anticommuniste”.