LES NATIONS DESORMAIS INDEPENDANTES DE L’EX-RSFY

BOSNIE-HERZEGOVINE

Sortie de l’Empire Ottoman en 1878, la Bosnie-Herzégovine a une superficie de - 52 130 km2; sa capitale est Sarajevo. Ses voisins sont la Croatie, la Serbie et la République fédérale de Yougoslavie (Vojvodine, Serbie et Monténégro). Sa population est de 4,36 millions d’habitants.

En Bosnie-Herzégovine, la population se compose à 92% de slaves du sud, ayant la même origine ethnique et parlant tous le serbo-croate. Elle se subdivise en (1) :

  “Musulmans” (avec le fameux “M” majuscule), 43,7%,, reconnus comme une communauté à part entière en 1970. En majorité urbanisés.

  Serbes, orthodoxes, 31,3% (alphabet cyrillique). Plutôt ruraux (et pouvant donc, contrairement aux Musulmans, supporter un blocus prolongé sans en ressentir les effets).

  Et Croates, catholiques, 17,3% (alphabet latin).

Sur les 109 municipalités de Bosnie-Herzégovine, 103 comprennent à la fois des Musulmans, des Serbes et des Croates; 35 ont une majorité absolue de Musulmans, 32, de Serbes et 14, de Croates (2,7 M. d’h.). 12 collectivités locales ont une majorité relative de Musulmans; 8, de Serbes et 8 de Croates (1,42 M. d’h.). Pour tout simplifier, un tiers des couples y est mixte. Au total, selon The Economist, le très pondéré hebdomadaire britannique, un véritable “puzzle tribal”.

L’Islam bosniaque

Il y a 72 mosquées à Sarajevo, ville dont la madrassa, fondée en 1537, est la plus vieille des Balkans; outre les futurs imams bosniaques elle formait, avant la guerre civile, 30 étudiants de l’ex-bloc de l’Est : Bulgares, Roumains, Tatars de Pologne, etc. La faculté de théologie musulmane de Sarajevo, la seule d’Europe, fondée en 1977, publie également une revue, la “Pensée islamique”, marquée par l’influence des Frères musulmans. En février 1992, il était question de transformer la grande bibliothèque Gazi Hus-rev Bey en une université islamique à part entière, avec l’aide financière de pays du Proche-Orient.

Histoire

Plus encore que dans le cas de la Serbie, un rappel historique est indispensable à la compréhension de la situation actuelle en Bosnie Herzégovine. Retour, donc, à la Macédoine du Xème siècle. C'est là, dans un village qui porte depuis le nom de “Bogomila”, situé sur les pentes du mont Babuna, au-dessus de la ville de Prilep, qu'une hérésie néo-manichéenne venue d'Asie mineure, se mani-feste pour la première fois en Europe. Elle y fait ses premiers convertis : des serfs macédoniens révoltés contre l’instauration du féodalisme par les empereurs bulgares Siméon et Peter. C’est la première grande manifestation en Europe de l’hérésie albigeoise(2)  . Entre le XIème et le XIIème siècle, la contagion bogomile s’étend à la Serbie, la Dalmatie et la Bosnie-Herzégovine, où elle s’enracine ; au point qu’un souverain bosniaque, Ban Kulin (1180-1204), embrasse la foi bogomile et que le christianisme s'éteint à peu près dans son royaume.

Cette situation alarme tout autant le Patriarcat orthodoxe de Constantinople que le Pontificat catholique de Rome : leurs “bras séculiers”, ces deux grandes puissances régionales que sont Byzance et Venise, multiplient les opérations militaires en Bosnie (il y aura même une croisade vénitienne pour en extirper l’hérésie). En 1462, le pape ordonne la conversion forcée des Bosniaques, mais il est trop tard : l’Empire Ottoman conquiert en 1463 ce qui va devenir le pachalik de Bosnie-Herzégovine. Peu après, 36 000 familles bosniaques, notamment des nobles, se convertissent à l’islam ; une seconde vague massive de conversion a lieu en 1478. En 1600, 60% des Bosniaques sont musulmans; la population de Sarajevo, nouvelle capitale de la Bosnie, est à 100% musulmane. La Bosnie-Herzégovine reste possession ottomane jusqu’en 1878 et certains Bosniaques musulmans jouent au cours des siècles un rôle éminent dans le gouvernement de la Sublime Porte; tel par exemple Mehmet Sokolovic(3)  , général des janissaires puis Grand Vizir de 1564 à 1579, sous les sultans Suleiman, Selim II et Mourad III.

En octobre 1878, la Bosnie-Herzégovine passe sous le contrôle de l’empire Austro-Hongrois. Sous des dénominations germaniques, les administrateurs de Vienne maintiennent en place les structures administratives ottomanes et laissent la société civile à son fonctionnement traditionnel ; mais créent une infrastructure routière, ferroviaire et hospitalière encore intacte, ou à peu près, au début de la décennie 1970.

Marche à la guerre civile : les principales étapes

Novembre 1990 : élections législatives pluralistes (partis à base ethnique) en Bosnie-Herzégovine; 1,3 million d’électeurs prennent part au vote. Le Parti de l’Action Démo-cratique (PAD, Musulman) emporte 86 sièges sur 240; le Parti Démocratique Serbe, PDS, 72 sièges; la Communauté Démocratique Croate, CDC, 44 sièges. 38 sièges vont à de petites formations; l’ancienne Ligue des Communistes est balayée. En décembre, Alija Izetbegovic est élu premier ministre. Né en 1925, avocat de profession et musulman fervent, Izetbegovic a été condamné en 1983 à 14 ans de prison pour “islamisme” et amnistié en 1988(4)  . Le vice-président du PAD, Omer Behmen, né en 1929 a fait également 8 ans de prison du temps de la RSFY, pour “nationalisme musulman” (sic). Au sommet du nouvel Etat, une présidence collégiale -vite paralysée- copiée sur celle de la RSFY, où siègent deux Musulmans, deux Serbes, deux Croates et un “Yougoslave”.

Juin 1991 : la guerre civile serbo-croate débutant, un “Conseil de défense Musulman” est créé en Bosnie; y siègent les députés Musulmans, les maires, la direction du Conseil de la jeunesse Musulmane et divers représentants de la société civile. Durant l’été, les diverses communautés de Bosnie-Herzégovine, s’organisent, s’arment et coordonnent leurs “organes de sécurité”, en termes clairs, leurs milices.

Septembre 1991 : premières barricades serbes et premiers combats à Visegrad, en Bosnie orientale.

Octobre 1991 : en l’absence des députés serbes, le parlement bosniaque adopte une déclaration de souveraineté.

Février-avril 1992 : fin février, référendum sur l’indépen-dance de la Bosnie-Herzégovine; il est boycotté par la communauté serbe. 64% des inscrits prennent part au vote; le “oui” l’emporte par 99,43% des voix. Les Musulmans voient bien qu’au sein d’une “grande Serbie”, leur destin est celui des Albanais du Kossovo et votent tous pour l’indépendance. Dès le lendemain, la guerre civile débute : les communautés se regroupent dans leurs fiefs; les accrochages se multiplient. “On va se battre d’un appartement à l’autre” déclare un chef de milice à la radio, sans qu’on sache si cela le désole ou l’enchante. A Sarajevo, les Serbes érigent leurs premières barricades. Des barrages, serbes en majorité, apparaissent sur les routes. Le 6 avril, la CEE reconnaît l’indépendance de la Bosnie-Herzégovine; le 7, la “République serbe de Bosnie-Herzégovine”, sécessionniste, est proclamée tandis que la Croatie, non sans hypocrisie, reconnaît la Bosnie-Herzégovine “dans son intégralité territoriale”; le 8, le gouvernement bosniaque décrète l’état d’urgence. La guerre civile débute.

La guerre civile

Dès cette date, l’objectif militaire serbe est limpide : contrôler et relier entre elles toutes les enclaves serbes de Bosnie-Herzégovine (au total - 60% du territoire); les transformer en une entité territoriale homogène, la “République serbe de Bosnie-Herzégovine  “(5) destinée à être ultérieurement rattachée à la République fédérale de Yougoslavie. Pour ce faire, le chef de la communauté serbe, Radovan Karadzitch, dispose des - 80 000 hommes de l’ex-armée “fédérale” - les seuls à être équipés d’armes lourdes - hypocritement laissés sur place par Belgrade aux bons soins des trois communautés locales, alors que la plupart des “fédéraux” sont des Serbes de Bosnie, et d’un conglo-mérat de milices et de bandes de quartiers de - 30 à 40 000 hommes. Globalement baptisés “Tchetniks”, ces milices sont aux ordres des partis serbes, Parti démocratique de Karadzitch, Parti radical de Vojslav Seselj, un député ultra-nationaliste au parlement de Belgrade. Ou alors constituent des “Grandes compagnies” plus ou moins contrôlables comme la “Garde des volontaires serbes” de Zeljko Raznjatovitch ”Arkan” - que les médias de Belgrade eux-mêmes dépeignent comme un ancien malfaiteur et indicateur de la police titiste - ou bien les “Aigles blancs” du “Major Mauser”. Très vite -tout était prêt depuis longtemps- villes et villages en majorité serbes se trans-forment en forteresses; les milices locales dressent des barrages sur les routes et carrefours adjacents et ne laissent passer que ceux qu’ils veulent.

Dans les grandes villes, où la population est plus mélangée, la “police serbe” (scissionniste depuis le 10 avril 1992) s’empare du plus grand nombre possible de bâtiments, commissariats, postes de police, dresse à proximité des barricades, vite contrôlées par les milices voisines; il ne reste plus qu’à attendre l’armée “fédérale” qui entérine le fait accompli. A Sarajevo, s’opposent ainsi la Garde territoriale bosniaque (Musulmane), la police bosniaque, les milices et la police serbes et tout un éventail de bandes de quartiers, à demi délinquantes, tandis que les “fédéraux” bombardent les positions musulmanes depuis les montagnes environnantes.

Musulmans et Croates, en une difficile alliance, tentent de s’opposer à la mainmise serbe sur le pays et de conserver à la Bosnie-Herzégovine un minimum d’exis-tence réelle. Pour ce faire, les Musulmans ont levé une garde territoriale de - 60 000 hommes, les “Bérets verts”(6)  . La mobilisation de cette troupe s’est faite lentement et, en septembre 1992 encore, la défense territoriale bosniaque de Sarajevo ne peut armer que - 5000 hommes sur les 50 000 mobilisés. Elle ne dispose que de quelques blindés soviétiques anciens, de mortiers légers et de 3 canons de 155 mm(7)  . Selon ses responsables, elle n'a que trois semaines de réserves de munitions pour son armement léger. De ce fait, les allégations serbes selon lesquelles “des centaines de Pasdaran iraniens combattraient aux côtés des Bosniaques”, tandis que l’Iran, la Turquie et la Libye armeraient massivement Sarajevo semblent un peu fantasmatiques.

La communauté croate de Bosnie-Herzégovine a été longtemps sous le contrôle de la milice du Parti croate du Droit (HSP), le HOS (Force de défense croate). Dirigé par Maté Baban, un dur, le Conseil croate de défense (HVO), une émanation de l’Union démocratique croate (HDZ), a désormais pris le contrôle d'un secteur de la Bosnie-Herzégovine s'étendant entre la Herzégovine occidentale (villes de Mostar et Capljina) et la région de la ville de Travnik, dans le centre du pays. Selon les opportunités, ces combattants jouent la carte de l’unité nationale bosnia-que ; ou au contraire, comme à Capljina, celle de l’annexion plus ou moins sournoise à la Croatie. Fin juin 1992, le HVO contrôle l'Herzégovine occidentale (un ancien fief des Oustachis, capitale Mostar), une partie de la Bosnie centrale et une enclave dans les faubourgs de Sarajevo (les villes de Stup, Azici, Dogladi, Bare, Otes et Nedzarici bordant le bastion serbe d'Ilidza). De Split aux faubourgs de Sarajevo, des lignes de communications croates sont ouvertes sans encombre. Le 3 juillet 1992 s'est constituée une “République Croate de Herceg-Bosna” qui fédère les enclaves ci-dessus mentionnées. Cette “république” a - 900 000 habitants et dispose, à travers le HVO, d'une armée de - 50 000 hommes; principalement des soldats de l'armée croate originaires de la région et démobilisés par Zagreb; plus 10 000 hommes du HOS. Le drapeau et la monnaie de cette “république” sont ceux de la Croatie. Le HVO est désormais plutôt attentiste et prône une défense des territoires acquis (ceux de la République de Herceg-Bosna), tandis que le HOS, allié aux Musulmans les plus durs, souhaite la libération de toute la Bosnie-Herzégovine de l’occupation serbe.

Dès le début d’avril, l’offensive serbe - planifiée et concertée - a frappé au nord, à l’est et au sud de la Bosnie-Herzégovine : contrôle ou destruction des ponts sur la Drina et la Save ; bombardements et massacres visant à paniquer et pousser à la fuite les populations Musulmanes. A Sarajevo même, véritable mosaïque de quartiers Musulmans, croates ou serbes, les miliciens serbes attaquent à partir du faubourg d’Ilidza, qu’ils contrôlent et encerclent la ville. Depuis avril, les Serbes se sont emparés d’un grand nombre de villes naguère ethniquement partagées ou à majorité Musulmane : Bijeljina, Bosna Raça, Bratunac, Foca, Kalesija, Stepenica, Visegrad, Vlasenica, Zvornik, Bosanski Brod, etc..

Le combat pour le “nettoyage ethnique” de la “République de Serbie” en Bosnie-Herzégovine se poursuit, depuis lors, sans fléchir. L'ONU, la CEE, les Etats-Unis, l’Organisation de la Conférence islamique tempêtent; les Serbes sont menacés de renvoi de la Banque mondiale, du FMI, de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération Européenne : rien n’y fait. Bombardements de l’artillerie “fédérale” et combats de rue féroces alternent à Sarajevo et Mostar, capitale de l’Herzégovine. Des massacres se produisent dans des villages Musulmans isolés. Un cessez-le-feu est-il - péniblement - déclaré ? Les combattants se réarment et renforcent leurs positions ; le premier à avoir reconstitué ses forces relance les hostilités.

Fin juin 1992, la présidence bosniaque a proclamé l'état de guerre. Désormais, en théorie, toutes les formations armées de Bosnie-Herzégovine, musulmanes ou croates, sont sous commandement unique ; les hommes entre 18 et 55 ans sont mobilisés pour mener une “résistance généralisée”. Le 21 juillet, la Bosnie et la Croatie ont signé un “traité d'alliance” à Zagreb ; les Croates l'ont honoré d'abord, ignoré ensuite, dénoncé début septembre 1992, avant de conclure, à la fin du même mois, une alliance à chaux et à sable avec les Bosniaques, matérialisée par la création d’un comité de défense conjoint(8)  .

A la mi-juillet, les Serbes ont lançé une violente offensive sur tous les fronts de Bosnie et d'Herzégovine; suite à cette opération, ils contrôlent 63% du territoire, les Croates, qui reprennent Trebinje début août, 32% et les Bosniaques... le reste. L’Etat fantôme de Bosnie-Herzégovine, tout reconnu qu'il soit par l'ONU et la CEE, c'est aujourd'hui la moitié de Sarajevo, quelques-uns de ses faubourgs, l'enclave de Gorajde(9)   et celle, enfin, de Bihac, au nord-ouest de la Bosnie(10) . Là, - 400 000 personnes, Musulmanes à 90%, dont 80 000 réfugiés, sont encerclées par les Serbes depuis avril 92. Pilonné par l'artillerie lourde des Tchetniks, Bihac tient toujours en septembre. Mais les Serbes tiennent beaucoup à récupérer cette enclave, dont le contrôle leur permettrait d'établir une liaison ferroviaire directe entre Belgrade et la Krajina de Knin, en Croatie.

Depuis le 20 août, les Bosniaques ont tenté, mais sans succès, de briser l'encerclement de Sarajevo en montant offensive sur offensive. Toutes ont échoué. Depuis septembre, de violents combats - blindés, artillerie lourde, raids aériens - ont permis aux Serbes de s’emparer de positions nouvelles dans les faubourgs de Sarajevo, ainsi que de localités stratégiques au nord, à l’ouest et au sud de la Bosnie-Herzégovine. Dans le sud, l’occupation de Tjintiste leur permet de repousser le front sur la diagonale Plate (non loin de Dubrovnik)- Visegrad. Seule Gorajde fait obstacle à une occupation serbe de tout le sud de la Bosnie-Herzégovine.
Et comme les troupes de l’ONU s’installent à la fin du mois de novembre 1992, les Serbes font le forcing pour atteindre, avant cette date, tous leurs objectifs. Le “nettoyage ethnique” s’accentue donc, notamment dans la région de Banja Luka, dans le nord-ouest du pays, avant que l’hiver ne fige toutes les positions.
Désespérés, les Bosniaques recourent de plus en plus en plus souvent à la guérilla anti-serbe dans les montagnes ainsi qu’à l’arme de la provocation avec l’espoir - illusoire - de pousser les occidentaux à intervenir massivement : tirs sur les forces de l’ONU (FORPRONU), embuscades sur les convois, etc. Le 3 septembre, un avion humanitaire italien a ainsi été abattu par un missile portable de type Stinger, tiré des lignes bosniaques.
Depuis lors, la Bosnie-Herzégovine est en plein processus de “libanisation” : massacres, pillages, criminalité galopante, terreur généralisée. L'ONU a renoncé à toute opération armée ambitieuse sur le sol de l'ex-Yougoslavie. Fin octobre 1992, on en est, croit-on,  - la réalité est peut-être pire - à 15 284 morts, dont 1 447 enfants; 35 000 blessés, 57 000 disparus (dont 8550 enfants) et près d’un million de déplacés ; tandis que 380 000 personnes sont toujours piégées dans Sarajevo. Dans cette ville, les forces de l’ASBH ont créé, début octobre 1992, un “Sarajevo serbe” regrou-pant les quartiers ou faubourgs d’Ilidza, Hadjici, Vogosca, Rajlovac, Ilijas, Pale, Centar, Stari Grad et Novo Sarajevo et disposant de son propre conseil municipal.

(1) Recensement d’avril 1991.
(2) Ou cathare.; comme les Musulmans, Bogomiles (“Ceux qui plaisent à Dieu”) et Cathares prônaient l’abstinence d'alcool et rejetaient le concept d’un clergé organisé et hiérarchisé à la façon catholique.
(3) Exemple de l’imbroglio régional.: son propre frère était un religieux qui finit sa carrière comme métropolite orthodoxe serbe de Pec !
(4) Alija Izetbegovic est l'auteur de la “Déclaration islamique”, publiée en 1972 et éditée dans divers pays, du Canada à la Turquie. Il a aussi écrit “L'Islam entre l'Est et l'Ouest” (1976) et “Le problème de la renaissance islamique” (1981).
(5) Traditionnellement, la Drina marquait la frontière entre les empires d’Occident et d’Orient., les Serbes se situant historiquement à l’est de cette rivière. Si la “République serbe de Bosnie-Herzégovine” devait perdurer, elle représenterait une énorme percée vers l’ouest de l’ethnie serbe.
(6) En octobre 1992, le ministre bosniaque de la Défense (par intérim) est Munip Basic, un civil et le commandant en chef de l’armée, Sefer Halilovic, ex-major de l’artillerie de la JNA.
(7) Selon des sources officielles américaines.: 2 chars d’assaut, 2 transports de troupes blindés et une vingtaine de pièces d’artillerie moyenne ou lourde.
(8) Malgré l’alliance croato-bosniaque, c’est une trahison des forces militaires croates qui a permis, le 6 octobre 1992, la prise de l’importante ville de Bosanski Brod, au nord de la Bosnie-Herzégovine, par les forces serbes, ce qui constitue une catastrophe stratégique pour les Bosniaques. Le 5 octobre, les forces croates se sont brutalement retirées de Bosanski Brod sans combattre. Le lendemain, les Tchetniks ont pris la ville. Depuis, un cessez-le-feu informel -.conclu sur le dos des Bosniaques.-règne en Bosnie-Herzégovine entre Serbes et Croates.
(9) Les Serbes contrôlent la rive sud-est de la Drina (qui traverse la ville), les Musulmans, la rive sud-ouest et le centre-ville. Avant la guerre, Gorajde était à 70% musulmane et à 30% serbe. les forces bosniaques sont commandées par Hadjo Efendic.; les Tchetniks serbes par Dusko Kornjaca.
(10) A la mi-octobre 1992, le gouvernement de Sarajevo contrôle, outre une partie importante de cette ville, Gorajde, Bihac, Jajce et Tuzla, toutes encerclées par les forces serbes.

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