BULGARIE

La Bulgarie, sortie de l’empire Ottoman en 1878, est un pays de - 111 000 km2; capitale : Sofia (- 1,2 M d’h.). Ses voisins sont la Roumanie, la Serbie, la Macédoine-Skopje, la Grèce et la Turquie. Elle compte à l’heure actuelle - 9,5 millions d’habitants.

Minorités

Par ordre d’importance :

  Les Turcs : entre 1 et 1,5 million selon les sources locales ; 900 000 selon une enquête récente d’Amnesty International. La plupart de ces Turcs proviennent de tribus turkmènes, à l’origine nomades, venues d’Asie centrale et établies dans les Balkans durant le califat Ottoman. La majorité d’entre eux vit dans la province de Kirdshali, sur le bassin de la rivière Arda, et dans les massifs montagneux de Stara Planina (partie orientale du pays) et du Rhodope (le long de la frontière grecque). Depuis 1948 et la consolidation de l'Etat communiste, une campagne d’athéisme et de changement des noms turcs au profit de patronymes de consonance bulgare a visé tout particulièrement la minorité turque. Cette campagne a connu son apogée au début de 1989. Cette année là, entre mai et juin, 300 000 turcs se sont enfuis en Turquie; 130 000 d'entre eux ont ultérieurement regagné la Bulgarie, quand les persécutions ont cessé. A partir de janvier 1990, un “Mouvement des Turcs et des Musulmans de Bulgarie” a milité pour le droit de porter son nom, de parler sa langue, de pratiquer sa religion et d’élire ses représentants propres ; tout en se prononçant pour l’unité du peuple bulgare, contre l’autonomie, le nationalisme et le fanatisme. En mars 1990, le pouvoir post-communiste a reconnu ces droits aux Turcs, Pomaks, etc.. Selon des sources locales, la mise en pratique de ces concessions de principe faites par l’administration bulgare s’effectue dans une pagaille mêlée de sabotage. Aux élections de juin 1990, le Mouvement Turc a obtenu 6% des voix; 7% à celles d’octobre 1991, et - 20 députés.

  Les Gitans sont - 600 000. Sédentarisés de force sous le régime communiste, certains recommencent à circuler dans la région et ce chiffre estimatif peut donc varier très sensiblement dans un avenir proche. Ils sont musulmans à 75% et chrétiens orthodoxes à 25%.

  Les Pomaks (Slaves du sud islamisés sous le califat Ottoman) : - 250 000; ils vivent pour la plupart dans le massif du Rhodope.

  La Bulgarie compte en outre quelques milliers d’Albanais, d’Arméniens, de Gagaouzes (turcs chrétiens-orthodoxes), de Grecs, de Russes “blancs”, de Tatars (musulmans venus d’Asie centrale) et de Valaques (les “Karakachani” roumanophones et les “Sarakatsani” hellénophones). Et également, bien sûr, une minorité fantôme, celle des Macédoniens, que les autorités de Sofia considèrent comme des Bulgares purs et simples(1)  .

Religions

La majorité des Bulgares est chrétienne-orthodoxe, mais il existe dans le pays une forte minorité musulmane (entre 1,5 ou 2 millions de personnes) qui a retrouvé sa liberté de culte et d’association au début de l’année 1990. Le 1er octobre 1990, un institut islamique s’est ouvert à Sofia sous l’autorité du grand mufti Hajj Nedim Hafez; il accueille alors 45 étudiants, choisis parmi les demandes d’inscription. Depuis, des écoles musulmanes s’ouvrent à un rythme accéléré, notamment dans les grandes villes du pays. Un grand centre islamique international est en projet et, depuis avril 1990, la communauté musulmane dispose d’un bimensuel en langue turque, Muslim, dirigé par Ibrahim Gendjhev.

(1) Voir p..72 les minorités macédoniennes et p..125 “La Macédoine : un Kurdistan en Europe.?”

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