GRÈCE

Sortie de l’Empire Ottoman en 1821, la Grèce est un pays de - 132 000 km2; capitale : Athènes (qui représente avec Le Pirée 1/3 du total de la population). Ses voisins sont l’Albanie, la Macédoine-Skopje, la Bulgarie et la Turquie d’Europe. Elle compte aujourd’hui un peu moins de 10 millions d’habitants. La Grèce n’a acquis ses frontières définitives qu’en 1924, après le traité de paix gréco-turc, précédé en 1923 du traité de Lausanne. Et, jusqu’en 1949, le Parti communiste grec s’est prononcé pour la création d’une Grande Macédoine englobant toute la Macédoine grecque, ville de Salonique comprise. D’où la grande sensibilité des Grecs à tout ce qui concerne leur frontière nord et leur inquiétude quand l’anarchie a recommencé à régner dans les Balkans en 1990.

Minorités

La province grecque de Thrace occidentale (population totale : - 360 000) compte une minorité turque de 60 à 120 000 personnes selon les sources. Contrairement aux Valaques et aux Albanais chrétiens-orthodoxes (quelques dizaines de milliers) bien assimilés ; fondus, même, dans la population, les Turcs sont considérés par les autorités grecques comme une communauté hostile.
Depuis 1986, les incidents se multiplient dans la zone frontière nord du pays où vivent également - 30 000 Pomaks, eux aussi musulmans.

1986 : au mois d’août, le professeur de philosophie Sadiq Ahmet et le théologien Ibrahim Serif, font circuler une pétition, qui recueille 13 000 signatures, pour protester contre la politique grecque d’assimilation. Arrêtés et jugés à Salonique pour “falsification”, ils sont respectivement condamnés à 30 et 15 mois de prison. Devant l’ampleur des protestations internationales, ces peines ne seront pas purgées .

1988 : à Komotini, en Thrace occidentale, la minorité turque organise durant l’été des manifestations pour la reconnaissance de ses droits.

1989 : en juin, Ahmet se présente aux élections législatives grecques comme indépendant. Il est élu avec 32% des voix. En novembre, nouvelles élections. Sadiq Ahmet ne peut s’y présenter ; il est condamné, avec Serif à des amendes d’un montant total de 25 000 francs.

1990 : en avril, nouvelles élections législatives. Ahmet est élu largement; les persécutions grecques ont fait de lui le héros des musulmans de Grèce. Sa popularité ne réjouit pas vraiment le gouvernement turc qui se passerait bien d’un motif de discorde supplémentaire avec son voisin.

1991 : en août, le gouvernement grec remplace le Mufti de Xanthi (Thrace occ.) Mehmet Amin Agha - qui entame une grève de la faim - par Mehmet Amin Sinikoglou. Furieuse de n’avoir pas été consultée, la population boycotte les mosquées. Sadiq Ahmet et le président de la communauté des ulémas, Sabri Hassan, qui pourtant se détestent, soutiennent le mouvement. Depuis, un calme précaire règne en Thrace occidentale, chacun restant sur ses positions.

Il y a également en Grèce une communauté de - 140 000 Gitans dont - 50 000 sont musulmans (et
20 000 chi’ites : les seuls dans toute la péninsule balkanique); quelques milliers de Gagaouzes et les - 20 000 derniers Athingani, une communauté hérétique orthodoxe excommuniée au Moyen-âge par le patriarcat de Byzance.
 

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