ALBANIE

L’Albanie, sortie de l’Empire Ottoman en 1912, est un petit pays de - 28 800 km2; capitale : Tirana. Ses voisins sont : la “troisième Yougoslavie” (République fédérale de Yougoslavie, RFY, Monténégro et Serbie) la Macédoine-Skopje, la Grèce. Elle compte à l’heure actuelle - 3,2 millions d’habitants et possède la démographie la plus galopante du continent européen; après, toutefois, la province voisine du Kossovo, incluse dans la RFY et elle aussi peuplée d’Albanais.

Minorités

  Hors d'Albanie, il existe en Serbie et en Macédoine-Skopje deux fortes minorités albanaise et musulmane. Serbie : - 2 millions d’Albanais au Kossovo; Macédoine : selon les estimations, de 21 à 40% de la population est d’origine albanaise soit de - 420 000 à 800 000 personnes.

  En Albanie même, la population est majoritairement d’ethnie albanaise et musulmane sunnite. Il existe une minorité albanaise-catholique dans le nord du pays. Les Pomaks, des Slaves islamisés sous l’Empire Ottoman, se sont fondus dans la population. Par ordre d’importance, les minorités allogènes sont les Grecs, de 40 000 à 400 000 selon les sources, sans doute - 200 à 250 000 - de confession orthodoxe, comme les Valaques (parlant une langue latine proche du roumain), - 20 000; les Macédoniens (- 10 000), et les Serbes (quelques milliers). Il y a également en Albanie - 10 000 Gitans et deux petites communautés arménienne et juive (quelques centaines de personnes).

Religions

70% des Albanais sont musulmans sunnites mais on trouve dans ce pays des sociétés hétérodoxes, parfois au bord de l’hérésie pure et simple. Ces sectes mêlent à l’Islam des éléments de chiisme, de christianisme, de chamanisme et même de bouddhisme ; elles s’apparentent aux confréries soufies ou aux ordres derviches et suivent une règle de type monacal. Le principal de ces ordres est celui des Bektashis(1)  .

 Avant le communisme, Il y avait 750 mosquées en Albanie ; 700 ont été détruites d’ordre du “premier Etat athée au monde”; il en reste 50, fort délabrées; deux sont ouvertes à Tirana. La pratique religieuse est libre depuis novembre 1990 et les lieux de cultes subsistant ont été rouverts.
 

(1)   Les Bektashis sont les disciples de Hajji Bektash, guide spirituel d’un ordre derviche fondé en Asie mineure entre le XIIème et le XIIIème siècle. Sous l’Empire Ottoman, les Bektashis ont longtemps recruté leurs disciples chez les nomades turkmènes et dans le corps militaire des janissaires (en turc, Yeni Ceri, les troupes nouvelles, fondé vers 1360). La répression anti-religieuse de Kemal Ataturk a poussé les dirigeants Betkashis à se réfugier en Albanie entre 1925 et 1930. Les Bektashis considèrent que Hajji Bektash, Mahomet, Ali et Jésus ne font qu’un et sont des manifestations de la divinité. Il croient comme les chi’ites à la nature impeccable de la famille du prophète (Ahl al-Beit) et adorent comme saints les 40 compagnons les plus proches de Mahomet. Pour les Bektashis, les obligations rituelles prescrites par le Coran sont de peu d’importance pour qui veut rencontrer Dieu; ils utilisent la voie d’un mysticisme fondé sur la gnose, le yoga et le shamanisme. Leur rite comprend l’usage de bougies allumées, des repas de cérémonies semblables à la Cène, des danses sacrées extatiques et une numérologie élaborée (3 = trinité Dieu, Mahomet, Ali-Jésus; 5 = Ahl al-Beit; 7 = hiérarchie d’initiation, les 7 étapes entre le statut de néophyte et celui de Grand ma¯tre, le “pôle”, ou “Qutb” en arabe.;12 = les imams duodécimains; 40 = les compagnons du Prophète).

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