Le Parti des Travailleurs du Kurdistan, PKK

Le Kurdistan, les Kurdes de Turquie

Le Kurdistan s'étend dans une zone montagneuse (Chaînes du Taurus et du Zagros), répartie entre les Etats-Nations suivants :

. Sud-est de la Turquie 9 à 10 millions de Kurdes

. Nord-ouest de l'Iran 4 à 5 millions de Kurdes

. Nord de l'Irak 3 à 4 millions de Kurdes

. Nord de la Syrie +/- 5 à 700 000 Kurdes

. Arménie soviétique +/- 2 à 300 000 Kurdes

. Liban: +/- 70 à 100 000 Kurdes

Au total, selon les sources, de 16 à 20 millions de Kurdes : ils sont donc le quatrième groupe ethnique au Proche-orient, après les Arabes, les Perses et les Turcs.

Indo-européens, musulmans sunnites, indomptés même sous les Mongols de Genghis Khan et de Hulagu, les Kurdes sont maltraités -sinon pire- dans la plupart des pays de la région

. En Iran : négation culturelle à peu près totale, propagande révolutionnaire-islamique, activité missionnaire des chi'ites Perses.

. En Irak: persécutions massives, déportations, massacres, destruction de villages entiers, usage de gaz de combats (plus de 5000 morts civils dans le bombardement aux gaz de la ville de Halabja en 1988, notamment).

. En Turquie où les Kurdes représentent, selon les sources, de 10 à 15% de la population, les autres minorités (Grecs, Arméniens, Juifs) peuvent préserver leur culture, faire usage de leur langue. Pas les Kurdes. Officiellement ils ne sort connus que comme les «Turcs des montagnes»; les activités culturelles autonomes leur sont le plus souvent interdites, comme, jusqu'à une date récente, l'usage écrit de leur langue (proscrite depuis 1924). L'action du PKK, et le désir de la Turquie de présenter un visage libéral à la communauté européenne, ont cependant conduit le gouvernement Turc a faire des efforts non négligeables de développement économique dans le sud-est du pays, ces trois derrières années.

Les organisations politico-militaires Kurdes

Il s'agit essentiellement du Parti Démocratique du Kurdistan Irakien (PDK) fondé par Mustafa Barzani, en état de guérilla depuis la fin des années 60. 111 est désormais dirigé par son fils Massoud; et de l'Union des Patriotes du Kurdistan (UPK) dirigée par Jalal Talabani. Ces organisations sont considérablement plus puissantes, en termes de forces militaires, d'implantation, d'alliances etc., que le PKK.
L'accord d'Alger (1975) entre Saddam Hussein et le Chah d'Iran, portant notamment sur le partage des eaux du Chott el-Arab a eu pour conséquences la quasi-interruption de l'aide militaire de l'Iran impérial -et des Etats-Unis- à Barzani. Cette aide, considérable depuis le début de 1974, avait permis aux guerriers du Mollah Barzani de libérer une partie importante de leurs terres d'Irak. La fermeture du robinet Iranien les contraignit à se retirer de leurs «sanctuaires» et provoqua une scission au sein du mouvement Kurde (celle de l'UPK).

Le PKK a d'abord été allié au PDK -du bout des lèvres; une rupture se produit au premier massacre de «gardes de villages» commis au Kurdistan Turc. Mais au printemps 1987, un accord est conclu (livraison d'armes lourdes, etc.) entre le gouvernement Iranien et L'UPK de J. Talabani. Un an après, un rapprochement (lui aussi très flou, de convenances) est annoncé entre le PKK et l'UPK

Un mouvement islamiste Kurde semble aussi apparaître, en Turquie tout au moins. En 1987, la presse Révolutionnaire-Islamique de Téhéran s'est faite avec complaisance l'écho des activités (sporadiques) d'un «Parti Islamique du Kurdistan» et de «Gardiens de la Foi» Kurdes.

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan / PKK

Histoire, organisation

La création du PKK est un effet pervers de la vague de maoïsme qui a balayé la jeunesse estudiantine de Turquie, au même titre que ses homologues du reste de l'Europe, dans la seconde moitié des années 60. Dans un pays où le Trotskisme est toujours resté embryonnaire, ce sont les équivalents locaux de notre «Gauche prolétarienne» , très actifs depuis 196566, qui vont déclencher le «Mai 68» Turc. Qui dure -un peu comme le «Mai rampant» Italien une bonne partie de 1968 et 69. A la tête des luttes, la « Fédération de la Jeunesse Révolutionnaire» -Dev. Genc- qui décide rapidement de se doter d'un «bras armé», comme les «Mao» italiens. Ces Brigades rouges locales prennent le nom d' «Armée de Libération du Peuple Turc» -ALPT. Dirigée par deux jeunes Kurdes, Denis Gezmis et Mahir Cayan, cette «armée» météorique commet, entre février 1971 et mars 1972, des attentats très spectaculaires : enlèvement de soldats et de techniciens américains, campagne de bombes, assassinat d'un consul d'Israël. Dev. Genc dissous, Mahir Cayan abattu (mars 72), Denis Gezmis pendu (mai 72), l'ALPT disparaît. Les jeunes révolutionnaires qui veulent continuer le combat sur «une base de classe» créent ultérieurement d'autres Organisations communistes combattantes comme «Voie révolutionnaire» -Dev. Yol- ou «Gauche révolutionnaire» -Dev. SoL Ceux qui, en revanche et même s'ils restent marxistesléninistes, mettent en avant la revendication nationale Kurde vont poser les fondations du PKK -Parti-ye Karkaran i Kurdistan- le Parti des Travailleurs du Kurdistan.

A leur tête Abdallah Ocalan «Apo» , aujourd'hui âgé de 42 ans, ancien de Dev. Genc et de l'ALPT Son objectif ? Créer un Dev. Genc et une ALTP Kurdes, d'un marxisme-léninisme tout aussi rigide. Qui explique l'air de famille -langue de bois, méthodes sanglantes, mélange explosif de léninisme grossier et de nationalisme exalté, personnalité et profil du leader- entre le PKK du Camarade Apo et le Sentier Lumineux du Camarade Gonzalo Abimaël Guzman.

Le programme du PKK est simple comme bonjour : créer un Etat Kurde, marxiste-léniniste, indépendant, en Turquie mais aussi en Irak, en Iran, en Syrie. La partie du Kurdistan sous contrôle soviétique ? Un oubli sans doute...

Les militants du PKK (hors émigration) sont le plus souvent jeunes (18/25 ans) peu ou pas éduqués : bergers, ouvriers, travailleurs agricoles, chômeurs. «Recrutés» souvent de gré, parfois de force, ces jeunes sont emmenés au Liban, via la Syrie, et formés à la guérilla et à la doctrine du PKK dans les deux camps du Parti de la vallée de la Bekaa.

En amont, le PKK s'est doté en 1985 d'un Front de Libération Nationale en bonne et due forme (Eniya Ruzgariya Netwa Kurdistan / ERNK); également présidé par A. Ocalan, il regroupe, au-delà du PKK, des associations affiliées, en Europe en Iran et en Syrie. Sa base principale est à Athènes, où réside son porte parole Mehmet Silopi. L'ERNK n'a pas vraiment mordu sur la clientèle des autres mouvements Kurdes. En aval du Parti, pour la conduite de la lutte armée, se trouve l' «Armée Populaire de Libération -On ressent l'influence maoïste- du Kurdistan» , ARGK.

Chronologie

1973
Une vingtaine d'étudiants kurdes de l'institut de sciences politiques de l'université d'Ankara créent l'ancêtre direct du PKK, l' «Association démocratique et patriotique d'éducation supérieure d'Ankara».

1979
Après implantation de groupes sympathisants au Kurdistan Turc et à la faveur de l'anarchie qui règne alors en Turquie, le PKK se constitue officiellement et proclame peu après son passage à la lutte armée. En avril, les militaires Turcs imposent au gouvernement social démocrate de Bülent Ecevit l'instauration de la loi martiale dans les provinces du sud-est Turc. 1980 Septembre : l'armée (re) prend le pouvoir en Turquie. Interdiction formelle de toute activité Kurde quelle qu'elle soit. L'état-major et les cadres du PKK passent en Syrie.

1981
La répression s'abat (entre autres) sur le PKK; plus de 2000 de ses adhérents et sympathisants sont emprisonnés. Procès de 447 de ses militants; 243 condamnations à mort; peu d'exécutions cependant.

1983
La violence qui peu à peu s'installe en Anatolie orientale trouve son origine dans l'exacerbation de la guerre Irak-Iran. Avec l'aide de ce dernier, des guérilleros Kurdes libèrent une partie de leur territoire, aux confins Irako-Turcs. Installé lui aussi dans ce «sanctuaire», le PKK lance des attaques de l'autre coté de la frontière, notamment dans la province Turque/Kurde de Hakkari.
Mai : L'armée Turque passe pour la première fois la frontière Irakienne et poursuit les guérillas Kurdes dans la bande montagneuse de +/-70 km. où elles sont installées.

1984
Août : Création des «Unités de Libération du Kurdistan» (ULK) et reprise des combats entre guérilleros du PKK et militaires Turcs : attaque de deux gendarmeries et d'un mess d'officiers, à Eruh et Semdili.

Octobre : La Turquie et l'Irak se reconnaissent par voie d'accord un droit de poursuite des guérillas Kurdes dans une zone de 10 km. de profondeur, le long des 230 km. de leur frontière commune. Immédiatement l'armée Turque en profite pour frapper en Irak.

1985
Mars : Le PKK crée une superstructure politique à vocation unitaire, le «Front de Libération Nationale du Kurdistan» (ERNK), basé à Athènes.

1986
Une sorte d'état d'urgence, ou de guerre, règne désormais dans les 11 provinces du sud-est de la Turquie, placées sous les ordres d'un «gouverneur spécial». Création des «gardes de villages», milice Kurde encadrée et payée (175 dollars US. par mois, somme coquette pour la région) par les autorités Turques. Depuis 1983, le nombre de guérilleros du PKK actifs au Kurdistan Turc aurait triplé. Création, durant l'été, de l' «Armée Populaire de Libération du Kurdistan», qui remplace les ULK, signe du «passage de l'étape de la propagande armée à celle de la fondation d'une armée de guérilla».
Août : Incursion militaire Turque au Kurdistan Irakien.

1987
Mars : Incursion militaire Turque au Kurdistan Irakien. La dernière de ce type : les Iraniens, désireux de protéger leurs alliés Kurdes, signalent à la Turquie qu'ils s'en prendront, en cas de récidive, au pipe-line Irak-Turquie, vital pour ces deux pays.

Juin : Des guérilleros du PKK massacrent une trentaine de «gardes de villages» et de leurs proches dans le village de Pinarcik. Cette action est violemment critiquée par les autres mouvements Kurdes. Lx PDK de Massoud Barzani dénonce son accord (portant sur un soutien logistique en territoire Kurde Irakien) avec le PKK. En tout, pour le premier semestre de 1987, plus de 80 morts au Kurdistan Turc. (civils, guérilla, militaires). Par la suite, les guérilleros concentrent leurs attaques sur des cibles plus «dures» : les forces de l'ordre principalement.

Octobre : signature par Turgut Ozal et Hafez el-Assad d'un protocole d'accord Turco-Syrien, portant notamment sur les affaires de sécurité. Ozal ne manque pas d'arguments : d'abord celui des eaux de l'Euphrate. En Turquie orientale, un colossal «Projet-Anatolie du Sud-est», 20 milliards de dollars, prévoit un ensemble de barrages, de centrales hydro-électriques et de systèmes d'irrigation, sur le cours supérieur du Tigre et de l'Euphrate, le tout destiné à mettre en valeur la partie la plus défavorisée du pays... Notamment le Kurdistan. Trois barrages, Keban, Krakaya et Atatürk sur le haut cours de l'Euphrate, vont désormais permettre à Ankara de contrôler le débit de la seule grande voie d'eau régionale, vers la Syrie et l'Irak. La Syrie, notamment, va voir son agriculture menacée par une réduction du flot, sans oublier sa production hydro-électrique et même l'eau potable des grands ensembles dans les vines syriennes. Assad est donc contraint de faire une (modeste) concession : l'état-major du PKK quitte Damas pour la plaine de la Bekaa.

1988
Au début de l'année les autorités militaires Turques estiment à 1000 le nombre des guérilleros PKK, bien armés, présents en Turquie.

Janvier août 1988 : 258 attentats, embuscades, etc. au Kurdistan Turc. Il y en avait eu 143 pour la période comparable de 1987

Août : violente offensive de l'armée Irakienne. Objectif : créer en zone Irakienne un «cordon sanitaire» dépeuplé, de 30 Km. de profondeur, le long de la frontière Turque. Plusieurs dizaines de milliers de Kurdes s'enfuient en Turquie, et 30 000 y restent comme réfugiés.

A la fin de l'année, et depuis la reprise en force de la guérilla (Août 1984) il y a eu au Kurdistan Turc 552 morts (civils, guérilla, militaires) dont 296 guérilleros du PKK, 61 femmes et 63 enfants. Chiffres officiels : il y aurait eu en réalité près de 3000 morts. Pour la seule année 88 : 257 morts, 150 blessés, 683 condamnations.

1989
Au 1° trimestre, arrestations massives au Kurdistan turc : plus de 4000 militants et sympathisants du PKK. A partir de mai, retour de manivelle : la violence redouble. Le théâtre d'opération du PKK s'agrandit vers le nord de la Turquie (15 moms dans la province de Van en août). Si le PKK n'a pas (encore ?) réussi à implanter une guérilla «à l'Algérienne» , il se livre à une activité «militaire» diversifiée. Dans les villes : attentats à la bombe contre des bâtiments officiels, attaques à main armée, assassinats, enlèvements; coups de main dans les villages (21 morts, des «gardes» du village d'Ikikaya, en novembre). Désormais s'opposent sur le terrain (+/-) 15 000 «gardes de villages», les forces de l'ordre Turques (gendarmes, militaires, policiers, renseignement)
(+/-) 40 000 hommes et les guérillas du PKK, difficiles à cerner-»Bergers le jour, terroristes la nuit»- mais sans doute près de 2000 hommes. On compte à présent jusqu'à 70 morts par mois.

Allégeances et alliances

Depuis sa fondation, le PKK entretient des liens privilégiés avec la Syrie de Hafez el-Assad; alliance rendue publique par l'installation de l'état-major du Parti à Damas en 1980, après le coup d'Etat des militaires Turcs, puis dans la partie du Liban sous contrôle Syrien en 1987. Cela tient-il au fait que le chef historique du PKK, Abdallah Ocalan «Apo» est un «Alévi», un Alaouite ? Possible; encore que les Alaouites de Turquie, les vrais, et les Alaouites/ Nusaïri de Syrie aient entre eux de considérables différences. Malgré les promesses faites par Hafez el-Assad à Turgut Ozal (alors premier ministre de Turquie) en 1987 (et depuis...) rien ne permet de dire que ces liens étroIls se sont distendus.

Preuve de cette proximité continue : le PKK s'est toujours trouvé en bons rapports avec les autres mouvements (mi-guérilla, mi-terrorisme) patronnés par Damas : Palestiniens tout d'abord, notamment, vers 1972-74, certains éléments de ce qui sera ultérieurement le PKK collaborent avec le Commandement des Opérations Spéciales à l'Etranger du FPLP, dirigé par Wadi Haddad. (Voir à ce propos «La Nébuleuse : le terrorisme du Moyen-Orient», Fayard, 1987)

Mais aussi... Arméniens. Le fait, ennuyeux, que le Kurdistan historique et l'Arménie historique se recouvrent, en Turquie, à 70% n'a pas empêché le PKK de conclure en avril 1980, à sons de trompe, une alliance avec l'Asala; au Liban, bien sûr. Ce rapprochement contre nature n'a pas produit grand-chose et l'assaut des troupes Turques au Kurdistan Irakien, en mai 1983, semble avoir mis fin au rêve de l'Asala : implanter un maquis en Arménie Turque à partir d'une base arrière Irakienne située en «zone libérée-PKK».

La grave crise affectant la minorité musulmane Turque de Bulgarie a poussé ce pays à soutenir (en tout cas jusqu'à l'automne 1989; la situation est plus confuse depuis) le PKK, afin de s'assurer un atout lors d'une éventuelle négociation. Le contact était assuré par le consulat général Bulgare d'Alep, au nord de la Syrie, dont les «diplomates» parlent, dit-on, le Turc et le Kurde mieux que l'Arabe...

Plusieurs sources sérieuses font état d'un rapprochement entre le PKK (malgré son marxisme-léninisme) et la République islamique d'Iran. Au Liban, des contacts fréquents ont en effet été constatés depuis un an entre cadres du PKK et du HizbAllah; la presse Turque, elle, a violemment dénoncé en octobre 1989 la présence de deux camps d'entraînement du PKK en Azerbaïdjan Iranien. Démentis vertueux, évidemment, de Téhéran...

Activité en Europe

Depuis son origine, le PKK vise deux objectifs stratégiques d'égale importance : enraciner la lutte armée au Kurdistan Turc, et s'implanter en Europe occidentale. Objectif final du second volet stratégique : y prendre le contrôle de l'importante communauté d'émigrés et de réfugiés Kurdes de Turquie. Ils sont en effet plus de 600 000 en Europe, dont une moitié au moins en RFA. C'est d'ailleurs dans ce pays que le PKK a implanté son état-major politique. Au nord de notre continent, le PKK est présent en Suède, où réside généralement son porte parole pour l'Europe, l'avocat Hussein Yildirim; en Hollande, au Danemark et en Suisse. Au sud -hostilité à la Turquie oblige le PKK est toléré en Grèce et dans la partie Hellénique de Chypre.

La reprise en force de la lutte armée au Kurdistan Turc, en 1984, a été accompagnée d'une importante offensive du PKK en Europe. Dès 1983 avait été créé en France une «Association des Ouvriers Patriotes du Kurdistan» très proche du PKK, implantée notamment à Strasbourg. Mais, comme tous les mouvement marxistes-léninistes, ce parti est déchiré par des querelles idéologiques souvent fratricides, surtout dans l'émigration. La direction du PKK s'est donc lancée, en 84, dans une entreprise de reprise en main à base d'intimidation et d'élimination physique des «collabos» de la Turquie et de ses propres défecteurs. Dès 1984, de ce fait, 18 militants PKK ont été expulsés d'une Suède pourtant fort généreuse en matière d'asile politique. Assassinats, incendie de locaux : entre la Suède, la Suisse, la RFA, le Danemark.. et la France, une vingtaine de morts entre 1985 et 87.

A Paris, Mustafa Aktas, militant du «Front de Libération Nationale du Kurdistan» , une superstructure du PKK, est assassiné en décembre 1985 par des «agents de l'Etat Turc» selon ses amis. En réalité par les pistoleros d'un groupe rival. En juin 1987, c'est au tour du président de l' «Association des Travailleurs du Kurdistan», rivale du PKK, Hussein Akadunduz d'être abattu. Les deux meurtres se produisent au carrefour Strasbourg-Saint Denis, c_ur du «Quartier Turc» du Sentier. En octobre 1988, toujours à Paris, les militants du PKK ont interrompu le concert d'un chanteur Turc -Kurde d'origine- fort connu dans son pays, et l'ont contraint à se prononcer, en scène, en faveur du PKK.

En février 1990, plus de cent cinquante militants du PKK se heurtent aux forces de l'ordre, à Paris, devant le Grand Palais, au moment où le président Mitterrand inaugure l'exposition «Suleiman le Magnifique» en compagnie de son homologue Turc, Turgut Ozal.

 retour | suite