Début 1970, je rejoins un groupe marxistes-léniniste (m-l),
à la fois opposé au spontanéisme des "maos" et peu
désireux de rejoindre le partie reconnu par la Chine et l'Albanie,
le PCMLF. Le groupe ne parviendra jamais à élaborer une ligne
politique, mais ressassera un certain nombre de positions de principe.
Le capitalisme est en crise, il faut détruire l'Etat bourgeois par
l'insurrection armée et instaurer la dictature du prolétariat
(voir annexe).
Nous ressentons un sentiment d'urgence, sentiment aggravé et
entretenu par la fameuse déclaration du 20 mai 1970, du président
Mao, qui se termine par : "Aujourd'hui, dans le monde, la tendance principale,
c'est la révolution". Certains, en reproduisant la formule iront
jusqu'à écrire : "La tendance générale, c'est
la révolution".
Urgence parce que les conditions mûrissent pour la révolution
mai 68 l'annonce- mais que l'avant-garde, un parti communiste authentique,
fait défaut en raison de la trahison du P"C"F (notons les guillemets
devenus rituels).
Deux scénarios sont envisagés :
a) Les masses se soulèvent sans parti, rejètent le PCF,
mais sont écrasées par la bourgeoisie.
b) Les masses se soulèvement, mais le PCF les encadre, les canalise
pour le compte de la bourgeoisie.
Dans les deux cas, c'est l'échec. D'où la nécessité
impérieuse de construire rapidement le parti.