Introduction

D'ici trois ans, la moitié au moins des 500 tonnes annuelles de cocaïne « efficace » (ce qui est vraiment vendu après saisies des pays-sources, ou en route) inondera L'Europe - deux à trois fois plus qu'aujourd'hui. Pour cela, un continuum criminel s'installe, de la Colombie vers le Brésil et le Venezuela. De là vers l'Europe et d'abord l'Espagne. Pays où, au même moment et pas par hasard, des gangs Colombiens investissent brutalement le Milieu criminel. Objectif des narco-trafiquants : faire du marché européen unifié de la cocaïne le premier du monde. Et gagner plus d'argent : en juin 2003, le kilo de cocaïne pure se vend (en gros) 1 500 Euros en Colombie, 9 000 E. à Miami, 13 000 E. à New York et de 22 à 25 000 E. en Europe.
Pourquoi, comment cette inondation ? tel est l'objet de cette seconde Note d'Alerte.

D'abord les symptômes :

· Des unités de récupération et conditionnement de la cocaïne sont découvertes depuis 2002 en Espagne, aux Pays-Bas, seuls pays d'Europe à forte émigration colombienne, et où l'activité criminelle de bandits Colombiens augmente récemment. En France, en novembre 2002, un laboratoire est découvert rue des Malmaisons à Paris XIII°, dans un garage désaffecté. Sur place, trois Colombiens et 25 kilos de cocaïne en traitement.
· Hier élitiste, la consommation de cocaïne se « démocratise » en France : en mai 2003, un réseau familial de vente de drogue (un représentant de commerce avec maîtresse, belle-soeur, frère, mère et complices) est démantelé dans le sud-est. Hier, de tels « narco-artisans » écoulaient du cannabis. Aujourd'hui, la bande vend de la cocaïne et de l'ecstasy dans les discothèques alentours.

· Une implantation « logistique » des narcos colombiens est perceptible dans les pays d'Europe centrale et orientale rejoignant l'Union européenne - des réseaux multi-drogues (cocaïne, héroïne et amphétamines). En janvier 2003, un Belge (complice d'un gang nigerian) est ainsi arrêté au Brésil, en partance pour Madrid par Iberia. Dans ses bagages, 22 kilos de cocaïne et 2 litres d'ecstasy liquide. Des gangs Colombiens, Russes, Turcs, etc., s'associent aussi en Europe, pour coopérer en matière de narcotrafic.

· La Douane confirme cette évolution en France : fin 2002, les saisies de cocaïne y frôlent les 2,6 t. (+ 34% sur l'année 2001). Pour les douaniers « ces saisies augmentent car il y a plus de marchandise en circulation... les colombiens se tournent vers un autre marché, l'Europe ».

Ensuite les risques pour la France :

· Les filières du cannabis marocain traversent forcément l'Espagne. Le risque est donc énorme que les narco-trafiquants de nos métropoles se tournent vers le bien plus lucratif trafic de la cocaïne, une fois l'Espagne devenue la tête de pont des cartels colombiens en Europe du sud.

· Pour un expert policier dont nous partageons l'analyse : « les malfaiteurs derrière ce trafic [aujourd'hui, de cannabis, demain, de cocaïne] sont des voyous en train d'amasser un patrimoine financier qui va les rendre intouchables. Ils sont le grand banditisme violent de demain ».

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