Prévenir un événement, un comportement ou un trouble
est une action rationnelle. Le dicton populaire ne dit-il pas « il
vaut mieux prévenir que guérir ». En France, la prévention
de la délinquance repose principalement sur une prise en charge
socio-éducative des jeunes des banlieues. On prévient en
offrant aux jeunes des possibilités de se soustraire à «
l'appel de la rue ». Dans le cadre des actions proposées (activités
sportives ou culturelles), on espère structurer la personnalité
du jeune en tentant de lui inculquer certaines règles et certains
usages. Les communes ont la charge de ces actions. Dans le cas d'un public
déjà tombé dans la délinquance ou en voie de
marginalisation, ce sont les Conseils Généraux qui doivent
intervenir selon les concepts éducatifs et pédagogique de
la prévention spécialisée134.
Mais la prévention ne doit pas seulement s'entendre comme une
prévention sociale n'ayant de cesse de cantonner l'individu dans
un rôle de victime du système politique ou économique.
Malheureusement, l'assistanat reste encore le moteur de notre système
de prévention.
Pourtant, la prévention ne peut fonctionner que s'il s'accompagne d'un discours fort sur le respect des règles et des lois. Discours qui doit être soutenu par des actes concrets et visibles dès lors que l'ordre républicain est menacé135.
Au cours de ces vingt dernières années, la politique de la Ville a évolué au regard de l'efficacité des mesures appliquées. Cette politique qui repose sur des concepts novateurs n'en a pas pour autant été couronnée de succès. Néanmoins, un de ses principaux fondements, le partenariat, est aujourd'hui un pilier indispensable du dispositif de lutte contre les insécurités urbaines.
134 Cette dualité n'est d'ailleurs
pas faite pour améliorer l'efficacité de ces actions sur
le terrain.
135 Voir le paragraphe sur la réponse
de l'autorité judiciaire p.143.