· AZZAM Abdullah : 1941-1989. Né en Palestine en 1941, cet universitaire étudie la théologie à Damas et le droit islamique au Caire. Il enseigne ensuite à l'université du roi Abdel Aziz en Arabie saoudite, où il rencontre Oussama Ben Laden comme étudiant. Dans les années 1970, il est membre du Fatah puis il rallie les Frères musulmans jordaniens et dès 1980, il commence le recrutement et la formation de volontaires djihadistes contre les soviétiques. Dans la lutte pour la libération de l'Afghanistan, il ouvre le "Bureau des services aux moudjahidins" (Maktab al-Khedemat, ou MaK) à Peshawar. Il côtoie également Ahmad Shah Massoud. Dans ses deux livres, Rejoindre la caravane et Défense des terres musulmanes, il prône la création d'un réseau d'activistes fondamentalistes global, relié à l'ensemble des organisations islamistes du monde musulman et soutenu par des militants déterminés et formés militairement. Pour lui, tout musulman a comme devoir absolu de servir le djihad. Azzam est tué le 24 novembre 1989 à Peshawar (Pakistan) dans un attentat à la voiture piégée. Ben Laden devient son successeur à la tête du MaK.
· CHOUKRI Ahmed Mustapha : Ingénieur agronome égyptien, il fonde en 1972 un groupe que les autorités nommeront « Takfir wal Hijra » (« Anathème et Exil »). Cette entité se fait connaître en 1977 avec l'enlèvement suivie de l'exécution du cheikh Muhammad ad-Dhahabi. Choukri, ancien ministre égyptien des Biens religieux. Les takfiris se considèrent comme les seuls véritables croyants. Ils jettent l'anathème sur la société égyptienne qu'ils ne considèrent pas comme musulmane.
· GHANNOUCHI Rached : Tunisien né en 1941. Après des études secondaires et universitaires à Tunis, il part pour Damas, où il obtient une licence de philosophie et de sciences-sociales. Là, il fréquente les Frères Musulmans syriens Il rentre à Tunis en 1969 pour devenir enseignant. Il fonde en 1979, avec Abdel Fattah Mourrou le « Mouvement de la Tendance Islamique » (MTI). Après l'interdiction de ce mouvement, il fonde « Al Nahda » (« la rennaissance ») en 1989. Suite à une forte répression du gouvernement tunisien, Ghannouchi est condamné à mort. Il s'exile à Londres. A noter qu'il est interdit de séjour en France et en Allemagne.
· IBN ABDUL WAHAB Mohamed : 1703-1792. Fondateur d'un courant puritain, le wahhabisme, condamnant toutes les innovations blâmables. Pour Wahab, toute pratique ou tout objet qui n'est pas mentionné par le Prophète est illicite. Son oeuvre principale est le Livre de l'Unité. Adoptée en 1744 par la famille des Seoud, cette doctrine se confond historiquement avec la dynastie saoudite.
· QUOTB Sayed : 1906-1966. Personnage clé dans la radicalisation des Frères Musulmans. Cet enseignant développe d'abord une idéologie « socialisante » coïncidant avec la rupture avec la Grande-Bretagne et l'avènement de Nasser. Par la suite, et alors qu'il est emprisonné par le nouveau pouvoir en place en Egypte, il produit une lecture de plus en plus radicale des textes, comme son commentaire du Coran d'où il tire une vision manichéenne du monde : les systèmes politiques ne relevant pas de la souveraineté absolue de Dieu renvoient à l'état de barbarie. Encore aujourd'hui, ses textes, notamment Jalons sur la route [de l'Islam], sont des références pour la plupart des islamistes radicaux. Quotb sera pendu en 1966.
· ZITOUNI Djamel : Algérien originaire de Birkhadem, il est d'abord émir de la katiba GIA de Saoula-Birkhadem. puis émir de la wilaya d'Alger. Il devient émir de la « katiba al-mawt » (phalange de la mort, chargée des assassinat d'étrangers dans l'algérois en 1994) pour terminer émir du GIA de novembre 1994 à juillet 1996. Considéré comme le responsable de la campagne d'attentat de 1995 en France, il tombe le 16 juillet 1996, non loin de Médéa. Il sera remplacé par Antar Zouabri.