III. Recommandations 

Agir prioritairement au départ de ses ressources propres

Avec la globalisation dans le sillage de la chute du Mur de Berlin couplée à l'essor des communications, les mutations ne sont plus quantitatives mais qualitatives.

C'est pourquoi, la nature des politiques et des pratiques doivent aujourd'hui changer si nous ne voulons pas perdre totalement et définitivement le contrôle de la situation.

Ceci implique d'abord de changer les perceptions et mentalités, afin de retirer aux trafiquants toutes zones de protection.

La lutte contre la traite des êtres humains ne peut être dissociée de la lutte contre le crime organisé dans son ensemble. La connaissance des processus de fonctionnement et d'infiltration des réseaux criminels devrait être développée auprès de tous ceux qui, directement ou indirectement, risquent d'y être confrontés.

Les responsabilités individuelles et institutionnelles devraient être réhabilitées afin d'offrir moins de champ aux négligences et aveuglements plus ou moins volontaires. Il est simultanément indispensable que les institutions s'organisent pour motiver et protéger ceux qui ont la charge de prévenir et de réprimer, tant pour prévenir l'infiltration des réseaux criminels dans ses rangs (qui condamne toute initiative à l'inefficacité), que pour répondre au défi que présente aujourd'hui l'organisation systémique des réseaux criminels.

Enfin, il est urgent que les barrières sectorielles et géographiques existant entre les témoins privilégiés des activités criminelles et les intervenants au niveau de la prévention et de la répression de ces réseaux tombent à leur tour, pour suivre le mouvement de ces nouvelles réalités.

Je terminerai par une suggestion des plus concrètes, parmi d'autres que vous pourrez trouver dans le document distribué : une prochaine Présidence de l'UNION EUROPEENNE -pourquoi pas l'ITALIE, bien armée à ces sujets ?-, pourrait organiser, ou initier un programme de séminaires d'information et de formation dans les pays à risque, avec la participation de diplomates et fonctionnaires des divers pays européens chargés de la prévention et de la répression en matière de traite des êtres humains et autres activités criminelles pratiquées par ces réseaux. L'expérience fait penser qu'une telle initiative pourrait se révéler très productive.

 

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