ELEMENTS DE LA BIOGRAPHIE ET CENTRES D'INTERET DE L'AYATOLLAH OZMA HUSSEIN ALI MONTAZERI

Hussein Ali Montazai est né en 1922 dans la ville de Nadjafabad, proche d'Ispahan, dans une famille de paysans très pieux.

Son père, Haj Ali Montazeri, fermier à Nadjafabad est toujours vivant en 1988. En plus de son travail, le père de Hussein Ali Montazeri étudie la théologie chi'ite : il enseigne durant de longues années le Coran et la jurisprudence islamique à la mosquée Sahib as-Zahman de Nadjafabad. Dans les années qui précèdent la révolution islamique Haj Ali Montazeri devient même Imam de la prière du Vendredi de Nadjafabad.

Sa mère, née Sobhani, enseignante et militante islamique, est décédée en 1960. Hussein Ali Mantazeri commence ses études à 7 ans sous la houlette de son père : il apprend le Coran, acquiert ses premoères notions de langue arabe ; simultanément il étudie la langue perse dans l'unique école de Nadjafabad.

Le jeune Hussein Ali fait un séjour à Qom, dans une madrassa, entre 1933 et 1936. Entre 1937 et 1941 il poursuit ses études (théologie, philosophie, morale, jurisprudence, langue arabe, etc.) à la madrassa d'Ispahan sous la direction de l'Ayatollah Haj Mohamed Nadjafabadi. Puis Hussein Ali Montazeri retourne à Qom où il étudie et enseigne pendant douze ans sous la direction de l'Ayatollah Morteza Mottahari7. Ses références intellectuelles et ses maîtres sont successivement le grand Ayatollah Mohamed Ali Boroudjerdi (maître, également de Rouhollah Khomeini) "source d'imitation" suprême ; le grand ayatollah Haj Seyyed Hassan Tabataba'i Qomi ; le grand ayatollah Rouhollah Khomeini. ll est reconnu comme Mojtahid (autorité théologique) à l'âge de 26 ans.

En 1963, Hussein Ali Montazeri dirige la délégation de Nadjafabad qui vient à Téhéran, parmi d'autres arrivées de tout l'Iran, manifester contre l'arrestation de Khomeini.

En 1966, Montazeri est arrêté une première fois en compagnie de son fils Mohamed. Il est torturé par la Savak. Le fils est, lui aussi, torturé sous les yeux du père. Il reste en prison huit mois.

Peu après H.A. Montazeri parvient à passer en Irak pour y rencontrer Khomeini. A son retour, il est arrêté, gardé cinq mois en prison et exilé à Masjid-e-Suleyman, dans le sud de l'Iran.

En août 1967, il est il nouveau arrêté, torturé et emprisonné deux ans dans le pénitencier de Qezel-Qaleh ; à sa sortie il est assigné à résidence à Nadjafabad.

En 1969, parai un livre "Le Martyr éternel" consacré à Hussein, qui présente une vision révolutionnaire de l'Imam martyr : il n'a pas été à Kerbela juste pour y rencontrer le martyre, mais meurt du fait de son activisme politique. Hussein s'est rendu à Kerbela pour tenter de renverser un pouvoir injuste et a été abattu en combattant8. Cette nouvelle image de Hussein se répand dans tout l'Iran, en particulier dans la jeunesse, sous l'impulsion d'anciens élèves et disciples de Khomeini, au premier rang desquels Hussein Ali Montazeri.

En 1973, il est exilé à Tabas (proince de Khorassan) puis à Khalkhal (province d'Azerbaïdjan) puis à Saghez, au Kurdistan (au milieu d'une population sunnite).

En 1976, il est arrêté, torturé et condamné à dix ans de prison. Lors de sa détention il travaille avec l'Ayatollah Mahmoud Taleghani et l'Hodjatolislam Ali Akbar Hachemi Rafsandjani. Il est libéré avec eux en novembre 1978.

Hussein-Ali Montazeri revient alors à Qom, où il est le représentant de Khomeini (alors à Paris) au sein de l'état-major islanique secret.

En décembre 1978, il se rend à Paris pour se concerter avec Rouhollah Khomeini. A son retour, il s'établit dans la mosquée de l'université de Téhéran jusqu'au retour de Khomeini le 11 février 1979. Il retourne alors à Qom Peu après, il est élu membre de l'assemblée des experts qui créent la constitution de la République islamique d'Iran ; assemblée dont il devient le président.

En septembre 1979, après le décès de l'Ayatollah Talegani, il devient, pour cinq mois, Imam de la prière du Vendredi de Téhéran. Il retourne alors à Qom et devient Imam de la prière du Vendredi de cette ville.
 

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7 L'une des chevilles ouvrières du comité islamique secret qui mène la révolution islamique à son triomphe. Assassiné en 1979

8 Ali Chariati soutient aussi cette thèse