Le PKK dans l’ex-URSS

Dans l'ex-URSS, où vivaient ± 155 000 kurdes en 1991, se fonde en novembre 1994 une "Confédération des Kurdes de la CEI", favorable à la "lutte de libération nationale kurde" et proche du PKK. Son siège est à Moscou (où vivent 10 000 Kurdes) et elle publie le bulletin "Kurdish report". Son président, Iouri Nabiyev, prône qu'il revient aux Russes et aux Kurdes coalisés d'empêcher l'expansion turque en Asie Centrale. “Nous ne considérons pas les dirigeants et militants du PKK comme des terroristes, déclare Nabiyev (nov. 94) et nous continuerons à entretenir des liens étroits avec eux”.

En février 1995, le PKK ouvre un “centre culturel Kurde” à Moscou, exhortant sur le champ le président Yeltsine à jouer le rôle d'intermédiaire (?) entre Turcs et Kurdes de Turquie. Fin octobre 1995, le “parlement kurde en exil” s’est réuni à Moscou, au siège du parlement, à l’invitation d’un de des groupes parlementaires russes.

Les Kurdes de la CEI sont très proches des Arméniens. Dès l'été 1992, des responsables kurdes de l'ex-URSS, ainsi que la section allemande du PKK, créent à Krasnodar "Action Arménie", association d'aide à ce pays, mais devant aussi faciliter l'implantation du PKK à Erevan, et lui donner ainsi une nouvelle base d'attaque de la Turquie orientale.

Le PKK est aussi implanté au Kazakhstan, à Almaty et dans sa périphérie. Séquelle des déportations staliniennes, de 150 à 200 000 Kurdes vivent dans l’ex-république soviétique. Des “missionnaires” du PKK sont arrivés au Kazakhstan à la fin de 1992 et ont recruté des adhérents dans la population Kurde locale. Depuis, le PKK propose ses publications à Almaty et rackette les commercants kurdes du marché des fruits et légumes de la capitale kazakhe. Des équipes du PKK ont également mis la main sur le marché local des voitures d’occasion, les véhicules étant “importés” d’Europe ou du Moyen-Orient et revendus sur place.
 

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