De l’avis général, les élections législatives turques de décembre dernier ont été transparentes et démocratiques. Elles ont notamment permis de vérifier la représentativité de HADEP, parti proche du PKK qui se présentait en coalition avec divers petits mouvements gauchistes turcs. Au niveau national, cette alliance a obtenu 4,17% des suffrages. Etant sous le seuil de 10% des voix, elle n’a eu aucun élu. Dans le sud-est de l’Anatolie, HADEP a obtenu 46,7% des suffrages dans la province de Diyarbakir, 54,3% dans celle de Hakkari; ± 20% dans celles de Siirt, Mardin et Van. Au total, 27, 5% des voix dans les provinces soumises à l’état d’exception.

Mais si ± 7 millions de Kurdes de Turquie ont voté dans le sud-est anatolien, ils ne sont que ± 1 170 699 a s’être exprimés en faveur de HADEP. Plus grosse déception encore dans les grandes villes turques, où vit une émigration kurde importante. Ainsi à Istanbul, où résident ± 1 million de Kurdes, HADEP n’a recueilli que 180 000 suffrages.

Au total, là ou les populations kurdes ne sont pas soumises aux pressions “militaires” de la guérilla, le PKK représente donc un courant politique largement minoritaire dans la population kurde elle-même.