Selon des experts régionaux crédibles, l' "Armée Populaire de Libération du Kurdistan" compte début 1996 ± 7000 guérilleros, inégalement armés, répartis entre le sud-est anatolien (± 3000) et diverses bases au Liban, en Syrie, en Irak, en Iran et désormais au Caucase, aux confins de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan (± 4000). A l'origine (1980-84) le bras armé du PKK se réduit à ± 500 hommes dotés d'un armement léger - et hétéroclite - basés en Syrie et au Liban. Mais depuis, l'ARGK s'est considérablement renforcée. Ainsi, selon des sources fiables, l' "Académie militaire Mahsum Korkmaz" de Helwé (Liban, désormais fermée) entraînait-elle chaque trimestre de 3 à 400 "recrues" du PKK en 1992.
Partis des bases extérieures de l'ARGK, des commandos de quelques
dizaines de guérilleros s'infiltrent, parfois de plus de 300 kilomètres,
dans les zones isolées du sud-est anatolien. Installée dans
un secteur montagneux d'accès difficile, l'unité de guérilla
approche les paysans des villages proches et - de gré ou de force
- s'assure leur appui. Partant de là, les guérilleros attaquent
des patrouilles, des objectifs économiques, etc. L'instabilité
instaurée, la situation se radicalise et le PKK exploite les réactions
des militaires ou des policiers :
- Psychologiquement, en tentant de faire basculer les populations montagnardes, prises entre l'arbre et l'écorce, dans le camp de la guérilla,- Pour sa propagande extérieure en présentant, notamment en Europe occidentale, tous les dommages de guerre subis par les populations civiles - y compris les exactions de la guérilla elle-même - comme des atteintes aux droits de l'homme perpétrées par les militaires, policiers et gendarmes turcs.