Historique

Le PKK trouve son origine dans la vague maoïste qui déferle sur la Turquie, comme sur le reste de l'Europe, vers la fin des années 60. Dès les années 70, les jeunes "maos" turcs adhèrent, soit à des organisations communistes combattantes comme la "Gauche révolutionnaire" (Dev. Sol) (1) , soit à d'autres groupes marxistes-léninistes, mais favorisant la revendication nationale kurde. Les fondateurs du PKK - Partiya Karkaren Kurdistan - Parti des Travailleurs du Kurdistan sont issus de ce courant. Méthodes sanglantes, léninisme grossier teinté de nationalisme, culte du leader, férocité aussi bien interne qu'extérieure à l'organisation, base paysanne, guérilla rurale : le PKK ressemble fort au Sentier Lumineux de Gonzalo Abimaël Guzman.

Dès l'origine à la tête du PKK, Abdallah Ocalan "Apo". Son objectif : créer le parti marxiste-léniniste-maoïste des Kurdes de Turquie, débarrasser le peuple kurde de son système tribal traditionnel et fonder enfin un Etat Kurde communiste indépendant; en Turquie mais aussi en Irak, en Iran, en Syrie.

Les militants du PKK (hors émigration) sont le plus souvent jeunes (18/25 ans) peu ou pas éduqués : bergers, ouvriers, travailleurs agricoles, chômeurs. "Recrutés" souvent de gré, parfois de force, ces jeunes sont emmenés au Liban, via la Syrie, ou dans la zone hors contrôle au nord de l'Irak, puis formés à la guérilla dans les camps du Parti. D’autres bases “militaires” du PKK ont récemment été repérés en Iran (5, non loin de la frontière turque) et, encore, aux limites de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan.

En amont, le PKK s'est doté en 1984 d'un Front de Libération Nationale (Eniya Ruzgariya Netwa Kurdistan / ERNK). Présidé lui aussi par A. Ocalan, L'ERNK a sa base principale à Athènes, où réside son porte-parole officiel. Au-delà du PKK, il est censé regrouper des associations "patriotiques" en Europe, en Iran et en Syrie. Mais en réalité, l'ERNK n'a pas mordu sur la clientèle des autres mouvements kurdes. En aval du Parti, l' "Armée Populaire de Libération du Kurdistan", ARGK, mène la lutte armée. Armée Populaire de Libération” : on ressent bien ici l'influence maoïste.
 

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(1) La plupart des dirigeants des OCC turques des années 70 sont d’ailleurs kurdes eux mêmes : Deniz Gezmis (THKP-C), Mahir Cayan (THKO), Ibrahim Kaypakkaya (TKP-ML/TIKKO), par exemple.