Les posses : émergence, histoire

La guerre des gangs "politisés" jamaïquains débute en 1965. S'adressant à un auditoire hostile, Edward Seaga lance à la foule qui le hue : "Vous vous croyez si forts que ça ? Je reviendrai avec les gangs de West-Kingston. Ca sera où vous voulez, comme vous voulez ... Fire for fire, blood for blood - feu pour feu, sang pour sang !

Alors, depuis qu'Edward Seaga inventa la "circonscription-garnison" dans les ghettos de Denham town - Trenchtown - Foreshore road et Tivoli gardens, la guerre n'a jamais cessé. Un gang (enrôlé comme "mouvement de jeunes" du parti) contrôle la circonscription, y fait voter "comme il faut" la population et bénéficie en retour d'une quasi-impunité. Un tribalisme sous-jacent au bipartisme jamaïquain, JLP libéral-reaganien, contre PNP socialo-castriste.

Le système résiste aux répressions les plus dures. Depuis 1974, qui commet un crime ou une agression à l'aide d'une arme à feu relève de "Gun Court". Ce tribunal expéditif procède par comparution immédiate, sans caution ni appel. Et distribue largement des sentences lourdes, jusqu'à la détention criminelle à perpétuité. Malgré Gun Court, les législatives de la fin 80 tournent à l'orgie de meurtres : 1100 pour l'année, 800 durant les élections. Les deux gangsters en chef, Claudius Massop (Shower posse, JLP, assassiné en février 1979) et Aston "Bucky Marshall" Thompson (Spangler's posse, PNP, assassiné en mai 1980)
ne survivent d'ailleurs pas à la campagne...

Depuis - certes à des niveaux moins spectaculaires - la violence politique continue de ravager la Jamaïque. Elle s'accompagne depuis le début des années 80 d'une implication toujours plus grande des posses dans le narcotrafic.

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