Tchetchénie, Caucase, etc.

Novembre 1991 : Djokhar Doudaiev, président de l'ex-république autonome au sein de la Fédération de Russie, proclame la "souveraineté" de la Tchetchénie. Depuis, ce pays est devenu le centre de rayonnement régional d’un activisme islamique très radical, et la résistance tchetchène à l' "impérialisme russe" a parfois viré au terrorisme pur et simple.

En 1992, de nombreux jeunes tchetchènes venus soutenir leurs frères Abkhases musulmans contre les "forces d'occupations géorgiennes" participent à de durs combats autour de Soukhoumi, la capitale abkhaze. A l’inverse, des centaines de volontaires islamistes, venus de toute l'oumma musulmane, viennent-ils épauler les guérillas tchetchènes dans leur lutte contre les infidèles russes. Parmi eux, des vétérans des jihad d'Afghanistan, du Cachemire ou de Bosnie. Quand le gouvernement russe entreprend de reconquérir la Tchetchénie en décembre 1994, en une guerre ouverte des plus sanglante, certains chefs de guerre tchetchènes ripostent par des actes relevant du terrorisme international (détournement d'avions) ou des razzias lancées jadis par les clans guerriers du Caucase contre la Russie du sud.

En juin 1995, Chamil Bassaiev prend d'assaut Boudennovsk (ville russe de 100 000 habitants à 120 km. au nord de la frontière tchetchène); il détient, plusieurs jours durant, un millier d'otages dans l'hôpital local avant de regagner les montagnes de son pays. Au total, l'attaque de Boudennovsk fait plus de cent morts. Bassaiev, qui conduit cette première tentative tchetchène de porter la guerre au sud de la Russie, est un jeune homme (31 ans), ancien volontaire en Abkhasie, puis chef de la garde personnelle de Djokhar Doudaiev.

Avec 200 hommes bien armés, en tenues camouflées, il a foncé sur Boudennovsk à la tête d’une colonne de véhicules de transport de troupes. Incroyable : le convoi atteint son objectif sans qu'aucune des nombreuses patrouilles sillonnant les routes de cette zone dangereuse ne l'ait signalé. Bassaiev explique son stratagème dans une interview : "Facile, dit-il. On a simplement graissé la patte des policiers...". En octobre 1995 encore, Bassaiev monte une embuscade dans le sud-est de la Tchetchénie et massacre 19 soldats russes avant de disparaître - une fois de plus.

Mais la Tchetchénie n'est pas le seul foyer d'agitation ou de guerre dans le Caucase russe. En Ossétie du nord et en Ingouchie, on assiste depuis 1992 à des phases alternatives d'affrontements armés locaux et de guerre ouverte. Au Daghestan, centre islamiste actif même durant l'ère soviétique, on constate de nombreux attentats terroristes, visant notamment le système ferroviaire.
 

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