Suleyman Demirel - mai 1992"Il existe un monde Turc qui s'étend
de l'Adriatique à la Muraille de Chine"
La Turquie est culturellement proche des peuples du Caucase et d'Asie centrale. Pour l'essentiel, elle partage avec eux histoire, langue, foi et culture.
Déjà, des républiques turcophones d'Asie centrale - Azerbaïdjan et Turkménistan en tête - ont abandonné le cyrillique pour un alphabet latin de 34 lettres déjà utilisé en Turquie. L'objectif final étant une sorte de "basic-turc" commun aux divers peuples de l'aire turcophone.
L'agence de presse turque Anatolia coordonne depuis avril 1993 la production des agences des républiques turcophones d’Asie centrale. Les nouvelles sont traduites en turc et en anglais et rediffusées sur le fil d'Anatolia, ainsi qu’aux pays membres.
Une chaîne de télévision par satellite "Avrasya" (Eurasie) s'adresse à 100 millions de téléspectateurs, entre l'Europe occidentale (les émigrés), le Proche-orient et l'Asie centrale.
Dix mille étudiants venus du Caucase et d'Asie centrale sont en cours de formation en Turquie, dans l'enseignement technologique ou supérieur.
Au niveau politique existent désormais des institutions comme le Haut Conseil des Etats Turcs, qui rassemble régulièrement les présidents, premiers ministres et ministres des affaires étrangères de l'aire turcophone. Au-delà, de grands rassemblements - par exemple, le "Congrès d'amitié, de fraternité et de coopération des Etats et communautés turcs" qui s'est tenu à Antalya en mars 1993 - resserrent encore les liens entre ces peuples.
Or les populations d'Asie centrale et du Caucase ont été
longtemps isolées - oubliées même. Elles sont aujourd'hui
pauvres, manipulables - donc potentiellement dangereuses. En concurrence
dans toute la Zone des Tempêtes avec la très instable Russie
et l'Iran islamiste, la Turquie incarne pour ces peuples le modèle
de développement européen; elle seule peut faire prévaloir
en Asie centrale un modèle d'Etat laïc et respectueux des lois
internationales.