Pourquoi ?
J’ai écrit cette étude faute de la trouver ailleurs. Cherchant depuis deux décennies des statistiques fiables en matière de narcotrafic, je ne trouvais que le flou, l’absence de références, l’approximation. Hectares, kilomètres carrés ou acres; dollars constants ou courants; conversion des monnaies; prix de gros ou de détail; prix de revient ou bénéfices : le brouillard, la confusion généralisés, rendant virtuellement impossible tout travail prospectif ou critique sérieux. Poussant mon enquête, j’ai fini par constater que la forme exécrable des données sur le narcotrafic résultait d’une sidérale vacuité de fond. Et qu’au total, rideaux de fumée ou cache-misère mis à part, on ne savait vraiment pas grand chose de précis sur le sujet.
J’ai d’abord rassemblé tous les chiffres disponibles sur le narcotrafic
de la décennie écoulée [voir les sources de l’étude].
J’ai ensuite extirpé l’utilisable de l’inexploitable. Vérification
croisée des sources, des références, des calculs :
le niveau scientifique minimum; par exemple celui d’une thèse en
sciences humaines. J’ai enfin rapproché méthodiquement les
données fiables restées au fond de mon tamis. Tableau final
: un déficit criant de données opérationnelles. Une
ignorance énorme de la communauté internationale sur la réalité
du narcotrafic. Et une conséquence grave : sans renseignement de
qualité, impossibilité de poser des diagnostics précoce,
donc de mener quelque “guerre à la drogue” que ce soit avec
des chances, même minimes, de succès.
Méthodologie
• L’étude s’intéresse aux deux stupéfiants dont
la confection suppose un continuum agriculture - chimie - transport intercontinental
- marketing : opiacés (surtout l’héroïne) et cocaïne/crack.
Des processus à ce point complexes supposent en effet des structures
élaborées et un capital criminel développé
: une narco-industrie lourde, par conséquent.
• Destinée à un public francophone, l’étude donne
les mesures en hectares et Km2, et les données chiffrées
en dollars et en francs français. Mais comment rendre les fluctuations
des cours franc/dollar au long de plus d’une décennie ? Pour pouvoir
comparer tout en évitant les erreurs de perspectives, j’ai affecté
au dollar la valeur moyenne de tous ses taux successifs : 6,57 ff. pour
les années 1980 à1991, En 1992 (le chiffre est suivi de “X
f. 92”), le dollar = 6 ff.; en 93 (“X f. 93”), le dollar = 5,50 ff.
Titre
Rendons à Karl Marx ce qui lui revient. Certes, l’idéologie
marxiste s’est révélée catastrophique, mais le sens
de la formule et du titre de l’auteur du “Capital” sont inégalés.
Cherchant un intitulé pour cette étude, je me suis souvenu
d’une brochure titrée “Salaires, prix et profits” , à
l’origine, un discours prononcé en 1865 par Marx à l’Association
générale des travailleurs (la première Internationale).
Trouvant qu’il convenait parfaitement, au premier mot près, je me
le suis approprié.