Orientation
 

Vous souvenez-vous de l'ambiance, à la fin de 1989 ? La guerre froide s'achevait ; avec elle, s'évanouissait le spectre d'une guerre atomique suivie -selon des augures tout aussi apocalyptiques qu'incapables de s'accorder- d'un hiver ou d'un été nucléaire. Les dividendes de la paix -de juteuses économies consécutives à la fin de la course aux armements- allaient pouvoir s'investir dans le social, le développement, l'écologie. Un intellectuel américain voyait même venir la fin de l'Histoire avec un grand H.

Un an aura suffi à dégriser tous ces grands esprits mais, pour les opinions publiques européennes -notamment celle de France- le mal était fait et les séquelles sont là. En effet, depuis cet épisode optimiste, elles ne distinguent plus de menaces claires et immédiates : celles -tristement réelles- dont nous parlons plus bas lui semblent abstraites et lointaines à la fois. Bref : rien ne vient plus réveiller ou raffermir leur réflexe de défense. Que faire alors pour convaincre l'opinion de notre pays que le monde bouleversé et chaotique émergeant aujourd'hui est, à sa façon, aussi dangereux que celui, bipolaire, d'hier ? Deux choses, selon nous :

. présenter à cette opinion anesthésiée les forces menaçantes d'aujourd'hui et de demain de façon argumentée et convaincante,
. mais d'abord sortir la réflexion stratégique du moralisme qui l'englue aujourd'hui.

 

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